Dans cette première confrontation d'une série de trois, en l'espace de 11 jours, le PSG s'est donc imposé dans la douleur face à des Toulousains vaillants mais pêchant trop souvent dans le dernier geste et donc dans la finition. Dominique Arribagé, surfant sur la bonne dynamique de son équipe (6 victoires en 9 matchs toutes compétitions confondues) avait décidé d'aligner un système en 3-5-2 pour tenter de faire douter l'ogre parisien. Wissam Ben Yedder, buteur vedette du moment, était chargé de faire une nouvelle fois la différence, accompagné par Martin Braithwaite, buteur décisif lors la qualification de son équipe en 1/2 finale de Coupe de la Ligue mercredi dernier face à l'OM.
Le PSG se présentait, lui, dans un schéma classique mais avec des choix forts de la part de leur entraîneur. Décidé de faire tourner pour préserver ses troupes, estimant que la Ligue des Champions est plus importante compte tenu de l'avance en championnat, Laurent Blanc a décidé de titulariser Benjamin Stambouli et Javier Pastore au profit de Marco Verratti et d'Edinson Cavani. Privé de T.Silva (torsion du genou) et de Di Maria (ménagé), c'est Marquinhos qui occupera l'axe de la défense, en compagnie de D.Luiz puis Lucas qui prendra la place de l'Argentin sur le flanc droit de l'attaque parisienne.
Des Toulousains dominateurs en première période
En début de match, les hommes de Laurent Blanc prenaient rapidement le contrôle du ballon et semblaient partis pour une nouvelle balade, en témoigne ce sauvetage sur la ligne d'Issa Diop après une reprise du gauche d'Ibrahimovic (10e). Mais rapidement, les Toulousains, sous l'impulsion de leur duo Doumbia/Akpa-Akpro, récupéraient de plus en plus de ballons dans l'entrejeu et faisaient douter des Parisiens, à la peine physiquement dans l'engagement, manquant en plus, d'imagination offensivement. Grâce à ces récuperations hautes, le TFC se projetait rapidement vers l'avant mais manquait de justesse technique dans le dernier geste pour réellement inquiéter le portier parisien comme en témoigne les têtes de Ben Yedder (13e, 23e) ou encore la frappe contrée de Braithwaite après une situation de 4 contre 2. C'est finalement grâce à son homme fort du moment, Ben Yedder, que le gardien allemand sera véritablement mis en danger en cette première période. Lancé en profondeur par Braithwaite, très en vue tout au long de la rencontre jusqu'à sa sortie, il se débarrasse de D.Luiz grâce à ses dribbles chaloupés mais trouve la barre transversale d'un Kevin Trapp alors battu (35e). Cinq minutes plus tard, à la suite d'un coup-franc aux abords de la surface, ce même Ben Yedder trouve la main collée au corps de Cavani dans le mur mais le penalty n'est pas sifflé par Bartolomeu Varela (40e). Les deux équipes rentraient donc au vestiaire sur un score nul et vierge, avec des Parisiens complètement absents des débats , affichant une rare fébrilité au milieu, incapables de mettre du rythme dans leur jeu.
La loi des grandes équipes
En deuxième mi-temps, la tendance s'inversait peu à peu et les Toulousains reculaient de plus en plus, certainement fatigués de leur prolongation face à l'OM en milieu de semaine mais surtout à cause de leurs nombreux efforts en première période. Et c'est Zlatan qui initiait la révolte parisienne, d'abord sur une frappe trop croisée aux 20 mètres (52e) puis sur une sublime déviation pour Lucas, dont la frappe du droit finissait au ras du poteau droit du gardien toulousain (64e). Le PSG accélerait alors un peu plus et à force de trop vouloir reculer, les Toulousains finissaient par le payer cash. Sur un corner tiré à droite par Lucas, D.Luiz dévie de la tête pour Zlatan, oublié au second poteau, qui peut reprendre tranquillement d'une tête piquée, un ballon qui termine sa course sous le ventre d'Alban Lafont (73e). Les hommes de Laurent Blanc pouvait alors gérer sereinement leur avantage d'un but, en confisquant le ballon aux hommes de Dominique Arribagé, ces derniers n'ayant plus les forces et la lucidité pour tenter d'égaliser. Un dernier arrêt du jeune portier toulousain, sur un coup-franc lointain du Suédois (92e), scellait alors la rencontre et la 10ème victoire parisienne à l'extérieur cette saison en Ligue 1.
L'homme du match : Ibrahimovic
Le Suédois a dû jouer le sauveur pour permettre au PSG d'enchaîner sa victoire 5ème victoire de rang en championnat. Malgré une implication à l'image de ses partenaires, il a été dans toutes les rares occasions de son équipe sur ce match. D'abord sur une reprise du gauche (10e), une frappe trop croisée (52e), un coup-franc puissant (92e) mais il a surtout débloqué la situation de la tête à la suite d'un corner de Lucas (73e) pour marquer son 16ème but de la saison en championnat cette saison et accroître son avance au classement des buteurs.
L.Blanc : «Gagner comme ça, dans la difficulté, c’est bien aussi.»
L'entraîneur parisien a reconnu après le match les difficultés de son équipe mais a surtout regretter les nouvelles blessures de Pastore et Marquinhos : «Gagner quand on domine, ça paraît facile. Gagner comme ça, dans la difficulté, c’est bien aussi. Je suis content. On gagne avec des qualités qu’on n’a pas l’habitude de voir : solidarité et détermination. Javier a une rechute au mollet. Marquinhos, c’est sur un appui sur l’adducteur, qui a un petit peu lâché. On attendra demain pour connaitre la gravité» a confié le technicien français.
M.Tisserand : «Il y a forcément beaucoup de regrets.»
Le défenseur toulousain, Marcel Tisserand, n'a pas caché sa déception malgré la belle performance de ses coéquipiers : «Il y a forcément beaucoup de regrets. Quand on voit la physionomie du match, le nombre d’occasions qu’on se produit, c’est dur. Mais on est tombé sur une équipe réaliste de Paris. Il y a deux mois, on n’aurait pas pu faire ce genre de match, donc on est content du contenu. Mais on aurait aimé s’en sortir avec un point. On est déçu de prendre un but dans le dernier quart d’heure. On a vu ce soir qu’on n’était pas très loin, donc on va tenter de rééditer le même match mardi.»
Toulousains et Parisiens se rencontreront donc une deuxième fois mardi pour les 16èmes de finale de la Coupe de France au Parc des Princes.