Les hommes de la Principauté pourront le regretter. Affichant maîtrise et solidité presque tout le long du match, ils ont finalement craqué à dix minutes du terme et laissent donc leur 2ème place aux Lyonnais, tout heureux de les voir concédé un match nul face à des Rennais, très poussifs mais déterminés. Privé de Yoann Gourcuff, touché aux adducteurs, Rolland Courbis aligne donc une équipe classique en 4-3-3 et le trio Dembélé/Sio/Grosicki. Côté monégasque, Leonardo Jardim fait aussi dans le classique en alignant la même équipe victorieuse à Louis II contre l'OM notamment avec le géant Lacina Traoré en pointe, accompagné de Nabil Dirar et Helder Costa sur les ailes et Bernardo Silva derrière lui. Fidèle à sa tactique, Monaco va directement imposer sa patte sur le match notamment grâce à son bloc compact et sa rapidité à aller de l'avant à la récupération du ballon.
Monaco en toute maîtrise...
Le début de match est équilibré et animé, sans pour autant amener à de réelles occasions. Monaco défend bien en bloc, laisse très peu d'espaces dans les intervalles et pressent haut des Rennais, encore traumatisés de leur deux dernières défaites sevères (3-0, 0-3). La rencontre va alors se débloquer sur une action anodine. En effet, sur une touche longue de Raggi, les défenseurs rennais se gênent, ce qui profite à Dirar qui dévie pour Costa seul au second poteau et qui n'a plus qu'à pousser le cuir au fond des filets (14e). L'attaquant portugais inscrit alors là son 3ème but en championnat cette saison. Le plan de Leonardo Jardim fonctionne alors à merveille mais il est important de noter que Monaco a déjà perdu 17 points après avoir ouvert le score. Les Bretons, sonnés, tentent alors de réagir mais leurs attaques sont trop brouillonnes, pas assez rapides et surtout trop joués dans la verticalité, difficile donc d'inquiéter des monégasques, concentrés et solides défensivement.
Ces derniers sont d'ailleurs tout proche de faire le break par Traoré, qui voit sa reprise détournée par Costil, après un centre de Dirar (39e). Trois minutes plus tard, c'est Bernardo Silva qui met à contribution le portier rennais, avec une frappe du pied gauche en pivot, repoussée des deux poings par le gardien international français (42e). Fredy Fautrel siffle alors la fin de cette première période, pauvre en occasions de buts où Monaco a sû se montrer réaliste et solide, maîtrisant des rennais, beaucoup trop désordonnés et impuissants pour tenter d'inquiéter un Subasic, tranquille dans sa cage.
...mais recule et se fait surprendre
Au retour des vestiaires, les Rouge et Noir reviennent avec de meilleures intentions, un bloc plus haut mais sont tout proches de la correctionnelle quand, Lacina Traoré, seul dans la surface, sur un centre d'Helder Costa, manque sa reprise, qui finie hors cadre (47e). Les hommes de Jardim reculent de plus en plus et concèdent de plus en plus de fautes. Sur un coup-franc tiré de la gauche par Grosicki, Wallace est tout proche de marquer contre son camp mais Subasic, vigilant, repousse en corner grâce à une superbe parade main opposée (59e). Les monégasques réagissent alors par l'intermédiaire de Bakayoko mais sa frappe puissante à l'entrée de la surface, trouve les gants d'un Costil, sauvant les siens (70e). Malgré tout, les hommes de Courbis dominent dans la possession du ballon, mais ne parviennent pas à destabiliser le double rideau défensive des monégasques. Le salut passera donc sur une phase arrêtée pour les rennais.
Effectivement, sur un corner vite joué à deux, Jérémie Boga déclenche une frappe du pied droit dans la surface, qui passe au travers d'une forêt de jambes monégasques avant d'attérir dans les pieds d'un Giovanni Sio, opportuniste et qui ajuste de près Subasic (80e). L'attaquant rennais inscrit donc son septième but cette saison en Ligue 1. Monaco, qui s'est contenté de trop reculer dans cette second période, paye donc ce choix là et n'a plus le choix que d'attaquer dans ces denrières minutes pour tenter d'arracher une victoire précieuse. Le match est alors complètement débridé, les deux équipes cherchant à tout prix les trois points de la victoire. Deux minutes après l'égalisation, Monaco est tout proche de reprendre l'avantage, mais Traoré, une nouvelle fois, bute sur Benoît Costil, après une frappe du gauche et un sublime service de Moutinho (82e). Les Rouge et Noir se ruent aussi à l'attaque mais font encore preuve de déchets techniques dans les vingts derniers mètres et s'exposent alors aux contres monégasques. Et ce sont ces derniers qui vont avoir l'ultime occasion du match. Après un nouveau débordement côté gauche, Bernardo Silva trouve Fabinho , complètement seul au second poteau mais sa frappe est freiné par Costil et dégagé par Armand sur sa ligne (92e). C'est donc sur cette fin de match animée que Rennais et Monégasques se neutralisent, perdant alors des points précieux dans le sprint final.
Monaco pourra nourrir de gros regrets sur la physionomie du match et son choix tactique en seconde période, qui a permis aux Bretons d'égaliser et de s'éviter une 3ème défaite d'affilée. L'OL, reprend alors la 2ème place grâce à sa différence de but largement supérieure à celle des hommes de la Principauté ( +21 contre +9). La finale tant annoncée de la 37ème journée au Parc OL entre Lyonnais et Monégasques, risque donc bien de déterminer qui sera la dauphin du PSG à la fin de saison. Les Rennais quant à eux, s'éloignent encore un peu plus de l'Europe et de l'Europa League, avec 5 points de retard sur la 4ème et 5ème place, à 3 journées de la fin.
Pour tenter de réagir, Monaco devra absolument gagner contre Guingamp, samedi prochain à 19h00 alors que Rennes aura un déplacement difficile au Parc des Princes face au PSG, vendredi prochain à 20h30.
Ousmane Dembélé : le coup de mou
Pourtant récompensé du titre de meilleur joueur du mois de Mars de L1, le jeune espoir de 18ans a une nouvelle fois accusé le coup, comme lors de ses deux dernières sorties, coïncident certainement avec les deux revers cinglants de son équipe. Très bien cerné par la défense monégasque, que ce soit sur le côté gauche, droit et dans l'axe, Dembélé n'a pas tiré une fois en direction de la cage de Subasic, et affichant une statistique de 5 ballons gagnés pour 25 perdus. De plus, il n'a touché qu'un ballon dans la surface adverse et son ratio de passes réussies est le plus faible de son équipe (65%). L'espoir rennais confirme alors sa baisse de forme, certainement logique dû à toutes les sollictiations de la presse et des clubs étrangers après ses excellentes performances, tout cela à seulement 18 ans mais malheureusement pour son équipe, elle arrive au pire moment dans le sprint final.
Rolland Courbis (Rennes) : «Tant qu'il y a une chance»
L'entraîneur rennais s'est montré satisfait de la réaction de ses joueurs et veut continuer à croire à une place pour l'Europe : «On a trois matches encore à préparer, à jouer. On joue celui de ce soir dans une période et une atmosphère compliquées après deux défaites, contre une équipe de Monaco, chez qui, quand je regarde la composition d'équipe, voire le banc, j'ai du mal à trouver le point faible. On se contentera d'avoir égalisé, de ne pas s'être découragé et de se dire que même si la deuxième ou la troisième place, voire la quatrième, c'est terminé, on reste encore en vie pour la 6e et je ne change pas ma vision des choses, tant qu'il y aura une chance d'obtenir cette 5e ou cette 6e place, on la jouera jusqu'au bout ».
Leonardo Jardim (Monaco) : «On a mieux joué» que Rennes
L'entraîneur portugais s'est lui montré frustré par le match nul de son équipe, regrettant les occasions ratées : «Je crois que Monaco a mieux joué, s'est créé trois ou quatre bonnes situations. On a raté ces situations et l'adversaire met un beau but avec un contrôle de grande qualité (ironique, en référence à la main de Sio). Quand tu travailles, tu travailles toujours pour gagner, et quand tu ne gagnes pas, tu es déçu mais cela dépend toujours de nous. Si on veut atteindre notre objectif, il faut continuer à travailler».