Une semaine après la défaite à Nîmes, les joueurs Lensois sont apparus sur le terrain de manière peut commode pour un match de foot très crispé, comme tétanisés devant l’enjeu (comme contre Valenciennes 0-1 et Nîmes 2-4). Pris à défaut par un pressing haut et efficace des parisiens, le RC Lens s'est vite mis en mauvaise posture. Après une première situation en faveur du Paris FC dans les premiers instants, le Racing donne la passe décisive par l'intermédiare de JP Gbamin auteur d'une relance totalement ratée, qui aura permis à Medhi Jean-Tharat de reprendre le ballon de demi-volée qui finira dans les filets de Jérémy Vachoux, et tout cela seulement après 3 minutes de jeu. Le début d'un long calvaire face à la lanterne rouge, qui en cas de défaite aurait relégué officiellement les parisiens en National.
Incapables de renverser la situation, les Lensois subissent les assauts parisiens dans un premier quart d’heure totalement raté. Lancé en profondeur dans le dos de la défense, Cheick Fantamady Diarra tente sa chance mais manque le cadre (9e). Quelques minutes plus tard, c’est l'ancien nancéien Romain Grange qui se retrouve seul aux seize mètres, sa frappe frôle la lucarne de Jérémy Vachoux (16e). Sans une maladresse, les hommes de Jean-Luc Vasseur auraient pu faire le break et tuer tout suspense et ce mettre à l'abri de tout danger. Insipides, les Lensois ne parviennent pas à porter le danger sur le but d’Alexis Thébaux. La première tentative est au crédit de Benjamin Bourigeaud qui manque de peu le cadre (22e). S’ensuit une succession de centres qui ne trouvent pas preneur (13e, 29e, 32e) à l’exception d’une tête cadrée de Jonathan Nanizayamo mais qui n’inquiète guère le portier francilien (24e).
Un sursaut sans conséquence
Le Racing revient des vestiaires avec de bien meilleures intentions. L’envie qui semblait faire défaut en première mi-temps est désormais visible. Cependant, les hommes d’Antoine Kombouaré frôlent le break sur un contre rondement mené par Diarra. Alors que l’attaquant parisien filait au but, il est bien repris en dernier recours par Anthony Scaramozzino (49e). Déterminés à revenir au score, les Lensois pèchent par excès de précipitation. Face à un bloc parisien discipliné et bien regroupé, les approximations artésiennes se multiplient en milieu de terrain. Des passes ratées dans la phase de construction en passant par les centres mal ajustés dans la phase de conclusion, le Racing facilite la tâche de son adversaire en ce sabordant tout seul.
Puis, c’est Jordan Ikoko qui se signale sur une frappe déviée que Gbamin tente de prolonger devant Alexis Thébaux (60e). Si les Parisiens se contentent de bien défendre grâce à un bloc bien en place depuis le début du deuxième acte, ils demeurent aussi menaçants en contre-attaque. Face à l’incapacité de ses joueurs à faire basculer le destin de la rencontre, Antoine Kombouaré procède alors à son premier changement. Peu en vue, Dème N’Diaye cède sa place à Lalaïna Nomenjanahary (67e). Si le Malgache tente d’apporter sa vivacité comme il a déjà fait comme par exemple face au Red Star à Beauvais. Mais il est rapidement rattrapé par la médiocrité de ses coéquipiers. Le Racing se montre réellement dangereux dans les dernières minutes de la rencontre. Wylan Cyprien touche la barre sur une frappe lointaine (81e), tandis que Loïck Landre manque l’égalisation à bout pourtant (90e+1).
Coté extra-sportif
Le RC Lens enchaîne donc une deuxième défaite de rang au pire des moments. Revenus de nulle part après un début de saison catastrophique (relégable après quelque journées), les Lensois payent certainement les efforts produits au cœur de l’hiver. Antoine Kombouaré est conscient que ses joueurs ont laissé échapper la montée en l’espace de deux matchs: « Le regret, c’est qu’on a voulu entretenir l’espoir jusqu’au bout, jusqu’au dernier match. Mais aujourd’hui, la montée, c’est fini. » Loïck Landre, particulièrement mis en difficulté hier soir, confirme les dires de son entraîneur : « Il ne faut pas se mentir, c’est terminé. On vient de prendre cinq buts en deux matchs. c’est un signe. » Hormis un concours de circonstance plus miraculeux, le RC Lens n’évoluera pas en Ligue 1, la saison prochaine.
L’avenir du RC Lens se joue désormais en coulisses. La procédure de conciliation lancée, les candidats à la reprise du club avaient jusqu’à ce vendredi pour transmettre leur offre de rachat. Si Gervais Martel espérait encore une remontée du club pour mettre fin au processus, il apparaît désormais utopique d’espérer une telle issue. L’avenir du club devrait donc se faire par la voie juridique. Reste désormais à savoir quelle(s) offre(s) concrète(s) le conciliateur du tribunal de commerce de Paris va désormais transmettre à l’actionnaire majoritaire du club, Hafiz Mammadov. Charles-Kader Gooré, dont la transparence du dossier a été contestée, aurait bien transmis une offre de 2,5 millions d’euros. Cependant, des doutes demeurent sur sa capacité à réunir les fonds mais aussi sur leur éventuelle provenance. Quant au fond de pension anglais, aucun élément concret permet de confirmer l’existence réelle d’une offre. Une offre de 8 millions d’euros a été évoquée ce matin dans la presse, mais une telle somme apparaît comme assez farfelue au regard de la situation et du type de candidat à la reprise.
En cas d’échec du processus de conciliation, Gervais Martel pourrait être amené à déposer le bilan de la Holding, si cette dernière se retrouve en cessation de paiement. Un nouvel appel d’offre serait alors lancé et le mot de la fin reviendrait alors au conciliateur du tribunal de commerce de Paris, après examen des différentes candidatures. Quant à Hafiz Mammadov, il apparaît en position de faiblesse et semble dépourvu de levier juridique pour contrer le processus de cession. Le RC Lens est donc rentré dans le money time de sa saison, non pas sur le plan sportif puisque la montée est désormais impossible, mais bien en coulisses puisque l’avenir du club devrait désormais se régler par la voie juridique.