Le match de ce soir opposant le club de la capitale (3ème) au FC Lorient (20ème) peut être la dernière rencontre d'Unai Emery sur le banc parisien, en cas de match nul ou de défaite. Cette situation, inimaginable en début de saison, est le résultat d'une mauvaise passe rencontrée par le Paris-SG depuis le 3 Décembre dernier (1 victoire, 2 matchs nuls et 2 défaites, toutes compétitions confondues).
Comment en est-on arrivé là ?
Tout d'abord, commençons à parler de celui qui est sous le feu des projecteurs depuis quelques temps : Unai Emery. Le coach basque arrivé, cet Eté, en provenance du FC Séville (où il a remporté 3 Ligue Europa d'affilées entre 2014 et 2016) ne fait guère l'unanimité ni chez les supporters ni chez les observateurs, depuis qu'il est à la tête du PSG. Et cela, pour plusieurs raisons. D'abord, l'Espagnol paye son changement de dispositif (du 4-2-3-1 au 4-3-3) entrevu cette saison et que beaucoup ne comprennent pas. On avait observé un PSG séduisant lors du Trophée des Champions contre l'Olympique Lyonnais, début Août (victoire 4-1 des Parisiens). Le 11 de départ était alors disposé en 4-2-3-1, système référence d'Unai Emery. Et puis, après quelques matchs, nous avons eu le retour du bon vieux 4-3-3 qui avait fait la réussite du club de la capitale, l'an passé, sous l'ère Laurent Blanc. De plus, ce 4-3-3 est, aujourd'hui, le système le plus utilisé par Unai Emery avec comme nouveauté un Blaise Matuidi repositionné ailier gauche lors des grands matchs (Arsenal et Nice, notamment) afin d'éviter les montées des arrières latéraux adverses.
Mais, ce n'est pas tout, hormis ce problème de dispositifs, l'ancien coach sévillan a dû faire face au cas Hatem Ben Arfa. L'international français, recrue phare de cet Eté, a été mis de côte par le nouveau staff parisien entre Septembre et Novembre. Celui-ci considérait, à l'époque, que HBA n'était alors pas prêt pour jouer avec le club parisien et qu'il ne répondait pas aux attentes placées en lui. Delà, le nouveau coach espagnol a dû faire face, une nouvelle fois, à l'incompréhension d'un grand nombre de supporters et d'observateurs.
Et enfin, Unai Emery est critiqué sur les joueurs qu'il aligne, d'entrée de jeu. Commençons par les gardiens de buts. Alphonse Aréola, revenu cet Eté de prêt de Villarreal, côtoie Kevin Trapp (numéro 1, la saison passée). Le premier cité a la préférence du coach espagnol car celui-ci a pu le voir pleinement dans ses oeuvres, la saison passée, en Liga. Le problème est que l'international français est en-dessous de tout, en ce moment (9 buts encaissés sur les 10 dernières frappes cadrées qu'il a subies). Les supporters réclament du changement mais pour le moment, rien n'y fait, Unai Emery campe sur ses positions et sur son choix initial. Parlons, également, de l'argentin Angel Di Maria (recruté 63M€ en 2015) et qui ne fait que de décevoir depuis le début de saison en faisant, à chaque rencontre, des prestations insipides. On réclame sa mise sur le banc du côté du Parc des Princes mais là, aussi, rien n'y fait, le coach campe sur ses positions et le laisse titulaire.
A sa décharge, Unai Emery, a dû composé avec des blessés importants, en ce début de saison. On pense, notamment à Rabiot (ischios-jambiers) et Pastore (genou). Ces deux joueurs envoyés à l'infirmerie peuvent expliquer le changement de dispositif observé cette saison car ils tenaient une place importante dans le 4-2-3-1 initial. De plus, le non-changement d'Angel Di Maria, peut être aussi expliqué par l'absence d'une concurrence forte au PSG et d'un recrutement estival raté. A noter, qu'Unai Emery n'a pas eu son mot à dire lors de ce mercato. De ce fait, le coach basque n'est alors pas le seul responsable de ce début de saison raté par les Parisiens.
Qui sont les autres responsables ?
De l'avis de tous, le mercato estival du PSG est raté ! Les quatre recrues (Ben Arfa, Jesé, Krychowiak et Meunier) n'apportent pas ce qu'ils devraient apporter. Ben Arfa est cruellement en manque de confiance (dû à sa mise à l'écart, voir ci-dessus), Jesé vit très mal le fait de n'être que très peu titulaire et qu'Angel Di Maria lui soit toujours préféré. D'ailleurs, le joueur, lui-même, a chargé son agent de lui trouver un autre club pour cet hiver (selon certaines sources). Pis encore, Krychowiak déçoit les supporters, les observateurs et même ses propres coéquipiers ! Au sein du vestiaire parisien, l'international Polonais (44 sélections) est perçu comme une erreur de casting. Le seul à s'en sortir, jusqu'à présent, est le Belge, Thomas Meunier (décisif notamment contre Bâle). Ce mercato raté, entraîne une non-concurrence, ce qui met les 11 titulaires dans un certain confort et qui peut expliquer les contre-performances actuelles.
De plus, le Paris Saint-Germain a perdu leur joueur phare de ces dernières saisons en la personne de Zlatan Ibrahimovic. L'international Suédois, au-delà du buteur redoutable qu'il était, imprégnait un réel état d'esprit à ses coéquipiers de l'époque. Cet état d'esprit est, aujourd'hui, perdu et on ne voit pas les cadres actuels (Thiago Silva, Thiago Motta, Verratti, Matuidi) remonter les autres joueurs quand il faut le faire. Il aurait donc fallu recruter, cet Eté, un joueur qui était un véritable patron dans le vestiaire et qui aurait pu être un relais sur le terrain pour Unai Emery. Preuve une nouvelle fois du mercato raté...
Les dirigeants Parisiens sont donc fautifs. Et, il faut dire que les mésententes actuelles entre ces dirigeants n'arrangent rien... Au Paris Saint-Germain, il manque un réel "Directeur Sportif" avec un véritable réseau et qui aurait pu réaliser un mercato estival digne de ce nom car Olivier Létang, l'actuel DS, n'en est pas vraiment un et ne dispose pas d'un réseau conséquent pour pouvoir attirer des joueurs de haut standing. De plus, Patrick Kluivert (ancien international néerlandais) a été élu, cet Eté, "Directeur du Football" et de l'avis de tous, on se demande encore ce qu'il fait exactement au sein du club de la capitale.
Vous l'avez donc compris, au Paris Saint-Germain, il y a encore beaucoup de travail pour pouvoir chasser ce rêve de gagner une Ligue des Champions. Mais, en attendant, il faudra gagner ce soir, contre Lorient, pour s'éviter une crise hivernale et éviter de se séparer d'Unai Emery.