Une défaite face à l’Atlético Madrid (0-1), la première en Liga depuis 1999, et voilà Carlo Ancelotti sous le feu des critiques. La Casa Blanca ne domine plus ses adversaires et concède sa deuxième défaite consécutive dans un derby, s’en est trop pour les socios madrilènes. La victoire poussive face à Levante n’a pas amélioré les choses (2-3).
Un bilan comptable honorable
Six victoires, un nul, une défaite et c’est 19 points qui viennent s’ajouter au compteur. Le Real Madrid réalise une bien meilleure entame de championnat que l’année dernière où la formation du « Mou » avait dit adieu au titre. En effet, le Portugais n’avait pu faire mieux que quatre victoires, deux nuls et deux défaites (14 points au total).
La Liga n’est donc pas encore jouée mais force est de constater que cette saison a des airs de celle passée… L’Atlético et le Barça réalisent tout simplement une entame exceptionnelle en faisant carton plein (24 points sur 24 possibles) et le Real peine à suivre la cadence. Bien aidé par des faits de matches favorables (comme le pénalty obtenu face à Elche dans les dernières secondes), la formation de l’Italien limite la casse. Un chiffre résume parfaitement cette situation. Sur les six victoires acquises, quatre l’ont été par un but d’écart. 17 buts marqués pour 9 encaissés. Voilà un bilan inquiétant à la vue de l’effectif à sa disposition.
A qui la faute ?
A la veille du match retour de Ligue des Champions face au Borussia Dortmund, José Mourinho, alors entraîneur des Merengues, avait tenu une conférence de presse mémorable. « Je pense que dans tous les clubs de football, pas seulement au Real Madrid, la réussite appartient à tous et l’échec est à l’entraîneur. Il y a seulement quelques exceptions où les responsabilités sont partagées, que ce soit dans les bons ou les mauvais moments. Ici, le record des 100 points (en Liga la saison passée) appartient au Real Madrid. Si nous sommes éliminés demain, ce sera de ma faute ». CQFD. Aujourd’hui, les supporters madrilènes commencent à s’impatienter. Carlo Ancelotti, à la base recruté pour apporter calme et sérénité, commence à voir l’orage pointer le bout de son nez. Néanmoins, on peut lui apporter quelques circonstances atténuantes. L’ex-coach du Paris-Saint-Germain n’est à la baguette que depuis peu et il connaît les mêmes problèmes que ceux rencontrés à Paris lors de sa première saison (2012-2013) et ce, même s’il était arrivé au cours de la précédente durant le mercato hivernal. Oui mais voilà, le PSG ce n’est pas (encore) le Real Madrid. Le club au neuf Ligue des Champions est bien plus qu’un simple club de football. C’est une entreprise. Et dans une entreprise, on attend des résultats très (trop ?) rapidement. Les socios ont donc trouvé un bouc émissaire en la personne de Karim Benzema.
Le débat
Karim Benzema ou Morata ? Morata ou Karim Benzema ? Face à Levante, le Français a encore été aligné d’entrée. Pour finalement être remplacé par le jeune espagnol, qui est parvenu à remettre sur les rails un Real dans la tourmente. Ceux qui trouvent encore des excuses à Benzema louent son aspect collectif. En effet, les supporters ont l’impression qu’il préfère être dans le cœur du jeu en faisant jouer les autres plutôt qu’être à la finition. Or, s’il a été recruté en 2009 en provenance de Lyon, c’était pour sa capacité à marquer des buts. Depuis, c’est le calme plat. Ou presque… Pris en grippe par une partie des socios, il s’est récemment attiré les foudres de Pepe qui lui a reproché de ne pas assez transpiré. Ambiance…
Les choix de Carlo Ancelotti sont désormais scrutés à la loupe par tous les journalistes. Beaucoup pensent qu’Alvaro Morata mérite sa place dans le onze de départ. Au milieu de toutes ces polémiques, il y a quand même une bonne nouvelle pour l’Italien puisque Raphaël Varane a effectué son retour après cinq mois de convalescence (rupture du ménisque droit). D’après un sondage de Marca, 81,8% des socios souhaitent le voir associé à Sergio Ramos à la place de Pepe. Le défenseur Français a même été rappelé par Didier Deschamps pour les matches face à l’Australie et à la Finlande.
Bale se fait attendre, « Illarra » aussi
100 millions d’euros, deux bouts de matches en Liga, un but. Cela décrit bien la situation du Gallois depuis son arrivée dans la capitale espagnole. Le néo-madrilène qui manquait de rythme après avoir sécher les cours à White Hart Lane s’est vu éloigné des terrains après une contracture à la cuisse. Résultat, Ancelotti n’a pas vraiment eu l’occasion de voir son onze de rêve à l’œuvre.
A cela s’ajoute les performances très décevantes de celui que l’on annonce comme le futur Xabi Alonso (actuellement blessé), Asier Illarramendi. Le jeune milieu de terrain souffrirait du poids de son transfert (38,8 millions d’euros) en provenance de la Real Sociedad. Un problème psychologique plus que physique serait donc la cause de son mal-être.
Quel avenir ?
Le Real Madrid va connaître deux semaines décisives. Carlo Ancelotti va jouer beaucoup de son crédit et il ne fait aucun doute que cela pourrait le mettre dans une situation très inconfortable. Au programme, Malaga, la « Juve », le Clasico et le FC Seville de Kévin Gameiro. Difficile de préparer ces rendez-vous avec un tel niveau de pression. La seule solution serait de remporter tous ses matches. Cela leur permettrait de revenir à deux points des Catalans et de prendre une option sur les huitièmes de finale de la Champions League. De plus, il ferait revenir un semblant de sérénité sur le club de Florentino Perez. Malheureusement, à la vue des dernières prestations, cela semble plus qu’improbable.
Le technicien devra compter sur tous les joueurs à sa disposition sans exception. Le cas Iker Casillas est assez bien géré puisqu’il joue la coupe d’Europe, une compétition majeure pour un icône du club. Isco s’est parfaitement adapté et cela en un temps record. Marca et AS, le désigne même comme meilleur numéro 10 de l’histoire du club. Meilleur que Zidane, rien que ça.
Finalement, le début de saison du Real Madrid n’est pas aussi calme que prévu et cela pourrait empirer dans un avenir proche. Les victoires acquises sur le fil permettent aux Merengues de sortir la tête de l’eau mais tout juste. Un avant-goût de ce que pourrait être la vie de Carlo dans deux semaines ?