Le compte rendu du match

« AVB » peut s’en mordre les doigts. Une semaine après avoir été humilié par Manchester City (6/0) à l’Ethiad, la réception de Manchester United était l’occasion idéale pour se refaire une santé et faire oublier cette déconvenue. 

Tout commence pourtant bien pour la bande à Soldado dès la 18ème minute avec l’ouverture du score de Kyle Walker. Au 25 mètres, le défenseur anglais allume la mèche et place un coup franc subtile sous le mur mancunien : le match est lancé (1-0, 18ème). Malheureusement pour lui, Walker est aussi déterminant dans l’égalisation de Manchester United. Sur un débordement et un centre de Phil Jones, le défenseur anglais est surpris de ne pas voir le ballon dévié par Rooney, et lui remet involontairement le cuir d’un contrôle maladroit. Le numéro 10 mancunien profite de l’offrande et remet les deux équipes à égalité (1-1, 32ème).

Un réalisme froid dans cette première période pour Manchester tant les occasions ont été rares, malgré une légère domination territoriale. Un réalisme que ne possèdent malheureusement pas les Spurs. Car entre l’ouverture du score et l’égalisation de Rooney, les hommes de Villas-Boas auraient pu tuer le match à deux reprises. Tout d’abord par l’intermédiaire de Soldado, toujours si maladroit outre-manche, parfaitement servi par Paulinho en contre-attaque mais qui manque le cadre en position idéale (29ème). Trois minutes plus tard, l’espagnol se mût en passeur pour Lennon, qui cadre mais trouve les gants de De Gea. Deux belles occasions qui auraient dû permettre aux Spurs de faire le break tôt dans le match.

C’est tout le problème du début de saison de Tottenham qui est résumé dans ce premier acte : la grande difficulté de trouver les filets adverses (seulement 10 buts en championnat après 13 journées, soit le 18ème total de Premier League ! )

Le deuxième acte reprend par un gros pressing des Spurs qui font souffrir le milieu Cleverley-Jones. Le milieu de terrain anglais est d’ailleurs fautif sur le deuxième but de Sandro. Le brésilien élimine à deux reprises Cleverley et place un bijou des 25 mètres qui vient finir sa course dans la lucarne de De Gea, apathique sur sa ligne de but (53ème). Les Spurs pensent avoir fait le plus dur, mais se font surprendre quasiment dans la foulée. Après un très gros tacle de Jones à la récupération, Rooney est lancé sur l’aile gauche, temporise, rentre dans l’axe et donne un très bon ballon à Welbeck dans la surface. Lloris sort de ses cages mais est devancé par l’attaquant mancunien qui est déséquilibré par le gardien français. L’arbitre désigne le point de penalty et Rooney transforme la sentence : 2-2 (57ème).

Tottenham se fait donc à nouveau rejoindre sur une erreur individuelle. La suite du match est beaucoup plus tendue. Les duels sont âpres, et United joue cette fin de match à la dure (trois cartons jaunes pour Evra (77ème), Jones (80ème) et Vidic (89ème). Ni les rentrées de Defoe, Townsend ou Sigurdsson ne changeront le match, la dernière occasion étant pour les mancuniens et par l’intermédaire de Welbeck, qui après une superbe accélération côté gauche manque d’altruisme pour servir Rooney (70ème).

Un match nul 2/2 plutôt logique au vu du contenu du match, dominé dans le jeu par Manchester (60% de possession) mais par les Spurs au niveau des occasions de buts (10 occasions à 8). Un résultat qui ne fait ni l’affaire de Manchester (désormais huitième à neuf longueurs du leader Arsenal), ni de Tottenham (neuvième à un point de leur rival du jour).

Les « + » et les « - »

Si Rooney a été élu homme du match et continue sur ses belles prestations entrevues contre Arsenal et Cardiff, il n’en est pas de même pour tous ses coéquipiers. Cleverley, fautif sur le deuxième but, a clairement mis en difficulté par l’impact physique imposé par le triangle Sandro-Dembélé-Paulinho. Le milieu anglais s’est contenté de passe latérale à la relance sans prendre de risques, alors qu’il est attendu par Moyes dans ce registre-là. Un match à oublier pour l’international anglais tout comme pour Kagawa, pourtant positionné en numéro 10, qui avait une réelle carte à jouer. Il semble vraiment avoir du mal à trouver sa place avec le rôle d’électron libre de Rooney, qui dézonne souvent en position de neuf et demi, et peine vraiment à exister : un match sans pour le Japonais. Tandis que Valencia a fait une prestation solide, notamment en première période, le match de Welbeck est plus discutable. Eteint en première période, c’est lui qui obtient le penalty et qui créé une belle occasion à 20minutes du terme grâce à une accélération dont il à la secret. Sa mauvaise passe résume aussi son plus gros défaut : capable de fulgurance, il est trop souvent hésitant, ou maladroit dans ses choix, ou dans le dernier geste.

Côté Tottenham, si le trio Sandro-Dembélé-Paulinho au milieu a été au niveau, on ne peut pas en dire autant de Soldado. Alerté à la demi-heure de jeu sur un caviar de Paulinho, l’attaquant espagnol a clairement manqué d’altruisme et aurait dû permettre à son équipe de faire le break. Très peu en vue cette après-midi, on peut légitimement se demander si le choix de Tottenham d’accepter le départ d’un Defoe, qui demande du temps de jeu, à Toronto est judicieux.  L’axe défensif Dawnson/Chirichies n’a pas non plus rassuré,  tout comme Lloris, peu en vergne contre les Manchester après en avoir pris six à l’Ethiad Stadium la semaien dernière. On peut aussi noter le match timide de Chadli en position d’ailier gauche, très peu rechercher par ses coéquipiers. Lennon est dans le même cas, même si il s’est montré plus remuant dans ses appels vers le but adverse.

 

Manchester reste poursuit donc sa série d’invincibilité et pousse à douze le nombre de match sans défaite toutes compétitions confondues. Néanmoins, les résultats en Premier League sont décevants, et Arsenal ne perd pas de temps aux avants postes possédant désormais neuf points d’avance sur les Red Devils. De son côté, Tottenham stoppe l’hémorragie après deux défaites de rang contre Newcastle (0/1) et City (6/0), tout en retrouvant le chemin des filets. Un petit soulagement et du répit pour Villas Boas, qui aura néanmoins la pression de retrouver le chemin de la victoire dès mercredi contre Fulham.

Au final, un match nul qui a du positif pour les deux équipes, mais qui ne leur enlève pas les principaux doutes qu’ils pouvaient avoir avant le match…et à nous non plus !