Arsenal, club historique s’il en est du royaume d’Angleterre, ne trouve plus le chemin du titre suprême en Premier League depuis maintenant plus de dix ans. Et si le chemin longtemps a semblé trop dur à gravir pour les gunners, cette saison est sans aucun doute la bonne pour un club qui cherche à renouer avec son glorieux passé.
Stabilité et sérénité
La fin de saison passée a été agitée. En effet, entre les manifestations de supporters réclamant le départ de « Tonton Arsène » et les rumeurs de transfert agitant l’effectif, il était difficile de se projeter avec calme sur l’année à venir. Et pourtant, alors que nous sommes à l’aube de la saison 2017-2018, il semble bien que l’équipe du nord de Londres soit parvenue à faire fi de cet agrégat de protestations pour livrer un effectif et un staff cohérent.
La prolongation d’Arsène Wenger n’est pas une mauvaise chose en soi. Car l’excellent gestionnaire est aussi un excellent tacticien. Et si ses performances au cours des années précédentes ont été vivement critiquées, il travaillera encore une fois dans la stabilité, ayant été prolongé de deux ans. Aux sceptiques qui lui reprochent sa frilosité sur le marché des transferts, il s’est permis le recrutement d’Alexandre Lacazette pour près de soixante millions d’euros. Et à ceux qui lui reprochent son manque de stabilité défensive, l’arrivée de Sead Kolasinac vient renforcer le couloir gauche de la défense, tandis que Mustafi et Koscielny semblent plus que jamais partant pour la nouvelle saison.
Surtout, Arsenal se met loin de la valse des entraîneurs, et permet une continuité sur les méthodes de travail, chose, qui, dans le football moderne, est bien trop souvent bafouée. Cette continuité permet au joueur d’assimiler plus facilement et plus efficacement des informations, afin de les mettre en application le plus vite possible sur un terrain. Et le plus ancien entraîneur de Premier League est de la vieille école ; celle où le joueur redouble d’efforts afin d’arriver à son objectif. Et celle aussi qui responsabilise les joueurs.
Ambitions
Lorsque l’on regarde l’effectif d’Arsenal, club qui ne disputera pourtant « que » l’Europa League, la masse de joueurs offensifs a de quoi faire saliver plus d’un. Entre Alexis à gauche, qui paraît de plus en plus loin d’un départ à Manchester City, le possible recrutement de Mahrez ou Lemar à droite, Alexandre Lacazette en pointe ou bien Mesut Özil à la baguette, les défenses de Premier League peuvent se préparer à recevoir de nombreux coups de boutoir.
Car Arsenal, avec le recrutement de Lacazette, marque enfin de l’ambition cohérente au niveau offensif. Fini les coups ratés à la Lucas Perez. Fini les recrutements peu ambitieux mais bon marché à la Olivier Giroud. Fini les recrutements de « bon joueurs de Premier League » à la Danny Welbeck. Avec Lacazette, Arsenal s’offre un des tous meilleurs attaquants au monde. Un homme, qui, quoi qu’en dise Mourinho, est capable de scorer dans les grands matchs. Pas un hasard d’ailleurs si cet homme a fini meilleur buteur et meilleur joueur de Ligue 1 devant l’ex-protégé de Mourinho, Zlatan Ibrahimovic.
Surtout, le recrutement de Lacazette évite le bricolage offensif. Car Lacazette est un attaquant qui ne se blesse que rarement, et qui enchaîne les matchs. Et avec Walcott Iwobi et Welbeck en doublure, Olivier Giroud est relégué sur le banc ou en tribune, dans un statut qui correspond beaucoup plus à son réel niveau à Arsenal.
Equilibre
Pour la première fois depuis de nombreuses saisons, l’effectif d’Arsenal semble équilibré. Certes, il manque encore ce très bon numéro six pour faire régner la loi devant la défense, et libérer complètement le milieu de terrain qui lui est associé. Certes, la condition physique de Jack Wilshere et d’Aaron Ramsey resteront très importante pour savoir qui sera titulaire au milieu de terrain. Mais Granit Xhaka, qui a vécu des passages compliqués, est revenu en forme lors de la fin de saison dernière des gunners. Et Francis Coquelin, s’il n’est pas devenu aussi fort que l’on aurait pu l’attendre, est un milieu tout à fait fiable. El-Nenny, Cazorla et Oxlade-Chamberlain forment eux aussi des solutions plus que qualitatives pour le milieu de terrain des gunners.
En défense, Hector Bellerin est pour le moment toujours dans l’effectif des gunners. Et sur le couloir droit, sa position est absolument indiscutable. Peu de latéraux semblent aussi fiables et prometteurs que le jeune espagnol. Dans l’axe, on devrait avoir de moins à moins à souffrir les performances de Per Mertesacker face à des attaquants adverses vifs et rapides, mais le voir cantonné à des matchs où son apport est réellement intéressant. Laurent Koscielny semble plus que jamais le patron dans l’axe. Et à gauche, Sead Kolasinac devrait permettre de faire en sorte que Kieran Gibbs ou Nacho Monreal ne soit pas considéré comme le titulaire.
Enfin, dans la cage, Petr Cech apporte une véritable stabilité. Le grand gardien tchèque, s’il n’est plus de prime jeunesse, est une garantie pour sa défense, et permet d’éviter les hésitations du temps de Wojciech Szczesny. Même si ce dernier, grâce à plusieurs saisons de prêt en Italie, à l’AS Rome, est devenu extrêmement fiable. Finalement, son plus que probable départ à la Juventus de Turin est peut-être le plus gros coup d’arrêt porté à la politique de jeunesse des gunners. Car il représentait une alternative très crédible au gardien casqué. Mais il paye aussi ses performances très irrégulières réalisées sous le maillot d’Arsenal.
Tous ces éléments mettent les supporters d’Arsenal dans de bonnes conditions mentales, alors qu’il s’agit d’aborder la nouvelle saison. Et avec pourquoi pas la possibilité d’aller chercher le titre en Premier League, ou bien en Europa League, une compétition qui semble tout à fait à la portée des coéquipiers de Mesut Özil.