Réputé peu spectaculaire en raison de son tracé étroit et très technique, le Grand-Prix de Hongrie nous a offert une édition 2014 fabuleuse, alliant suspense, intensité, coups de théâtre et batailles en piste spectaculaires. Et au bout de cette course haletante, c'est la Red Bull de Daniel Ricciardo qui s'est imposée pour la deuxième fois de la saison.

Les cartes redistribuées d'entrée

Avec l'averse avant le début de la course, ce sont toutes les stratégies qui ont été remises en cause. Ainsi, Hamilton, Magnussen et Kvyat sont partis depuis la ligne droite des stands tandis que les pilotes en piste ont opté pour les pneus pluie. Gérant partaitement le départ, Nico Rosberg s'est rapidement construit une avance confortable en tête devant un Bottas qui contenait Vettel et Alonso. Hamilton quant à lui partait à la faute dans le virage 2, heureusement sans conséquences pour lui. Cependant la course a pris une toute autre tournure avec l'accident d'Ericsson à la fin du tour 8, provoquant alors l'entrée sur la piste de la voiture de sécurité. Alors que tous les pilotes en ont profité pour passer au stand et changer de pneumatiques,Alonso, Vettel, Bottas et surtout Rosberg se sont fait piéger et ont continué leur tour derrière la Safety Car. Les quatre pilotes ont alors perdu un temps précieux, et se sont ensuite retrouvé dans le peloton dès leur rentrée au stand. L'erreur de Grosjean à la fin de la première portion prolongeant le régime de drapeau jaune et de la safety car, une nouvelle course a alors débuté.

La remontée d'Hamilton, les difficultés de Rosberg

Derrière Alonso et Vergne, chassé par Vettel et sous la pression de Lewis Hamilton, Nico Rosberg a alors vécu une nouvelle phase de la course bien plus difficile que l'entame tranquille qu'il avait réussi. Le pilote Allemand s'est montré incapable de dépasser ou de mettre en danger Jean-Eric Vergne qui s'est illustré sur sa modeste Toro Rosso. Le Français s'est même permis le luxe de se retrouver deuxième au cours du Grand-Prix. Alors que Rosberg perdait du temps derrière JEV, Hamilton n'a quant à lui cessé de remonter et de rattraper son coéquipier pour finalement se retrouver derrière Vettel. Tout comme son coéquipier allemand, le Britannique n'a pas réussi à trouver la faille pour dépasser le pilote qui le précédait mais affichait tout de même un visage bien plus conquérant que celui du leader du championnat du monde. Loin de cette lutte à distance, Ricciardo faisait lui le boulot en tête du Grand-Prix, devant Fernando Alonso et Felipe Massa.

Nouvelle intervention de la voiture de sécurité

Mais dans cette course sans baisse de régime, une erreur de Perez dans la ligne droite de départ-arrivée et un choc dans les murs du Hungaroring provoqua une nouvelle arrivée de la Safety Car sur le circuit. Alors que la plupart des pilotes continuèrent en piste, Ricciardo, Massa et Bottas s'arrêtèrent au stand pour chausser un nouveau train de pneus. C'est alors Alonso qui pris la tête de la course et la relança après la fin du régime de voiture de sécurité. C'est donc une troisième phase de l'épreuve qui commença. Cependant, comme après la première intervention de la Safety Car, Rosberg a eu toutes les peines du monde à mettre en difficulté Jean-Eric Vergne et dû passer par la case changement de pneus plus tôt que prévu. L'Allemand a alors laissé le champ libre à Hamilton qui s'est vu libéré de la charge de dépasser en piste Vettel, coupable d'un tête-à-queue heureusement non-fatal au tour 33, et qui a pu ensuite dépasser la Toro Rosso de JEV. Ainsi, une nouvelle lutte à distance commença.

Rôles inversés entre Hamilton et Rosberg

Dans la position du chassé jusque-là, Nico Rosberg s'est alors retrouvé dans celle du chasseur, pointant à la 10eme place au Tour 36. L'arrêt au stand d'Hamilton au Tour 40 a cependant permis à l'Allemand de se retrouver juste derrière son coéquipier, lui offrant la possibilité de lui mettre la pression. Cependant, usées, les gommes de ses pneumatiques lui ont fait défaut et l'ancien pilote Williams s'est retrouvé bien impuissant face à un Hamilton têtu, qui n'a pas souhaité laisser échapper son coéquipier contrairement à ce que lui demandait son écurie. S'étant arrêté trop tôt pour pouvoir finir avec le même train de pneus, Rosberg a alors dû repasser une nouvelle fois aux stands, au cours du Tour 57. A 13 tours de l'arrivée, le leader du championnat du monde a alors vu son coéquipier filer vers un podium et se procurer même une chance de jouer la victoire.

Un final extraordinaire

Ainsi, au gré des arrêts au stand et des stratégies, Alonso en tête, Hamilton second et Ricciardo troisième mais avec des pneus plus frais, se sont retrouvés à la lutte pour gagner cette course folle. Alonso qui ne s'était plus arrêté depuis le Tour 39, a longtemps résisté tandis que la pointe de vitesse de sa Mercedes, permettait à Hamilton de résister à la pression d'un Ricciardo de plus en plus incisif. Ainsi, au tour 65, l'Australien a failli dépasser le Britannique à l'extérieur dans le virage 2 avant de faire définitivement la différence dans le même virage au Tour 67. Bien plus rapide qu'Alonso, le pilote Red Bull dépassa le leader du Grand-Prix dans le virage 1 du 68e tour, s'envolant vers une victoire méritée. Dans le même temps, Nico Rosberg se montrait extrêmement faste pour revenir à hauteur de la tête de course, et mettre la pression sur Hamilton. Ainsi, l'Allemand s'est montré dans les rétroviseurs de son coéquipiers pour arracher une place sur le podium dans le dernier tour alors que ce dernier n'était pas en mesure de dépasser Fernando Alonso, héroïque de courage sur sa Ferrari. A l'image de cette course extroardinaire, les 4 derniers kilomètres de cette course nous offrirent un magnifique suspense mais ne donnèrent pas l'avantage à Nico Rosberg qui se contenta de la 4eme place.

Derrière les quatre hommes de tête, on retrouve Massa, Räikkönen, Vettel, Bottas, Vergne et Button qui ont également grandement participé au spectacle offert.

Avant ce week-end de Formule 1, nous n'attendions pas forcément un spectacle si intense, aussi bien en qualifications qu'en course. Mais les rebondissements multiples et l'audace des pilotes nous auront permis d'assister à la manche la plus passionnante de cette saison 2014. Avec à l'arrivée, un bien beau vainqueur.