Le tournant de la saison ?
Tout récent vainqueur du Grand Prix d’Italie il y a quinze jours, Lewis Hamilton n’avait plus remporté de course depuis son sacre chez lui à Silverstone le 6 juillet dernier. Il faut dire que le pilote Mercedes n’a pas été épargné par les problèmes en course comme en qualifications : casse d’un disque de frein en qualifications au Grand Prix d’Allemagne, incident lors de la première session de qualifications sur le Hungaroring, accrochage avec son coéquipier au second tour du Grand Prix de Belgique. Le Britannique, qui dispose 22 points de retard sur son coéquipier, doit s’imposer ce weekend à Singapour s’il veut décrocher sa seconde couronne Mondiale. Mais les deux pilotes sont désormais ennemis comme le livre Toto Wolff à la BBC « Leur relation à changée (...) elle est passée d’une relation amicale en début de saison à une relation très intense ». Dans l’optique de remporter un premier titre Mondial, Nico Rosberg aura à cœur de s’imposer sur le tracé urbain de Marina Bay. Le pilote Allemand a franchi un cap cette année dans son statut de leader du Championnat du Monde. Mais supportera-il la pression dans cette sature ou au contraire Lewis Hamilton parviendra-t-il à renverser la tendance ?
Sur le papier, les Mercedes sont les grandes favorites de ce Grand Prix, mais le circuit est éprouvant tant pour les pilotes que pour les monoplaces. Sur le plan physique tout d’abord, ce Grand Prix est le plus difficile de la saison comme le confie Jean-Éric Vergne. « La course est longue le circuit exigent pour le pilote » avec plus de 1400 virages à négocier au total. De plus, il y a de grandes chances de voir rentrer la voiture de sécurité au cours du Grand Prix. Exigent pour les pilotes, exigent pour les monoplaces également et pour les freins notamment. On sait que sur ce point les Mercedes sont moins avantagées que les autres monoplaces. Ainsi, se dirige-t-on vers un quatrième succès Red Bull ? L’écurie Autrichienne compte 3 succès sur le tracé Singapourien grâce à Sebastian Vettel. Mais cette saison le quadruple Champion du Monde est bousculé par son coéquipier Daniel Ricciardo. Enfin, on notera l’enjeu du côté de la Scuderia Ferrari qui aura une belle carte à jouer pour récupérer la troisième place chez les constructeurs. Fernando Alonso, qui est toujours monté sur le podium depuis l’intégration du Grand Prix pourra redonner des couleurs à la firme de Maranello.
Quelles stratégies ?
La réussite d’une course sur un tracé urbain réside en premier lieu dans les qualifications qui seront importantes ici. À l’image de Monaco, il n’est pas facile de doubler à Singapour, un pilote susceptible de marquer des points devra avoir une bonne place sur la grille de départ. Tout comme à Monaco, la pôle position est déterminante, mais la stratégie en course peut varier d’un pilote à l’autre (cas de l’undercut). Le circuit dispose de deux zones de DRS, soit une de plus qu’en Principauté, facilitant les dépassements.
De plus, on a récemment appris l’interdiction aux écuries de passer certains messages radios. Désormais, les ingénieurs ne pourront plus renseigner les pilotes sur l’état d’usure des pneus ou des freins, il en est de même pour la consommation de carburant. En cela, les pilotes devront gérer eux même leurs consommations, vérifier l’état des pneus et freins. Mais les pilotes resteront aiguillés au fil de la course par leurs ingénieurs concernant la stratégie à adopter.
En ce qui concerne les pneumatiques, Pirelli met à disposition pour ce weekend des gommes tendre à bande jaune et les supertendres à bandes rouge. Tracé en ville, le circuit de Marina Bay va mettre à rude épreuve les pneumatiques notamment le train arrière. Ainsi, le manufacturier Italien prévoir une course à deux arrêts. Mais l’undercut permettra très certainement d’anticiper les arrêts et ainsi gagner des places.
Marina Bay : un circuit éprouvant
Avec son Grand Prix disputé en nocturne, Singapour illumine d’un ruban de bitume la cité-État pour offrir à la Formule 1 l’un des plus beau écrin du Championnat. Comme dit précédemment, le tracé est le plus physique de la saison : 5,073 kilomètres à parcourir 61 fois, 1403 virages au total pour plus de deux heures de course. C’est le plus long Grand Prix de la saison. De plus, le climat y est souvent lourd. Les pilotes perdent beaucoup de litres d’eau et sont plus exposés à la fatigue du fait de la longueur et de la nuit.
De plus, le circuit est rendu encore plus difficile par le pilotage de la monoplace. Singapour n’est pas un « circuit-moteur » mais côté châssis en revanche, il faut beaucoup d’appuis aérodynamiques, une suspension souple car le tracé est bosselé et de la motricité en sortie de virage.