L'arrivée des moteurs V6 Turbo a balayé toute hiérarchie établie par les motoristes en Formule 1, comme en témoigne le retour de Mercedes au sommet de la compétition. L'écurie a en effet dominé l'édition 2014 du championnat à tous les niveaux, ne laissant aucune chance à Sebastien Vettel de défendre son titre.
La motorisation V6 représente une transition pour les constructeurs qui pourront développer leur moteur jusqu'en 2020. Pour l'intersaison 2014-2015, 48 % des composants du moteur peuvent ainsi être modifiés, le pourcentage diminuant chaque année.
Cela dit, durant la saison 2014, l'écart de performance entre Mercedes et les autres est tel que les autres motoristes se présentent favorable à un dégel du développement moteur pendant la saison 2015 pour tenter de rattraper leur retard.
Guerre des moteurs
Marco Mattiacci, ancien directeur de la gestion sportive de la Scuderia Ferrari (remplacé cette année par Maurizio Arrivabene) déclare ainsi à la presse pendant la saison 2014 qu'il aimerait que les écuries puissent developper leur moteur pendant la saison.
Red Bull (Renault) rejoint rapidement Ferrari dans cette perspective de dégel, ces écuries étant toutes deux en retard par rapport aux Flèches d'Argent.
Toto Wolff, directeur executif chez Mercedes pointe alors du doigt ce comportement qu'il qualifie d'irresponsable, parlant alors d'une "guerre ouverte pour le développement des moteurs".
Tout aurait pu s’arrêter avec le texte sur la réglementation moteur pour 2015 réalisée par la FIA entérinant la mesure et mettant fin aux débats, mais les écuries concernés ne déposent pas pour autant les armes.
C'est une faille dans l'écrit, repérée par James Allison qui vient relancer la machine : un simple oubli dans la date limite d’homologation des blocs pour la saison 2015 permet ainsi aux écuries de développer leur moteurs durant toute la saison, étant donné qu’aucune échéance n'a clairement été définie explicitement dans le texte.
La FIA maintient néanmoins pour la saison 2015 le développement partiel du « Power Unit », avec une limite de « jetons » à modifier sur le moteur : 32 pour toute la saison (le bloc entier en fait 66), chaque partie représentant 1,2 ou 3 jetons selon son importance.
Le cas Honda
Honda en revanche est à part : le constructeur nippon ne pourra en effet pas bénéficier de cette faille dans le règlement. La FIA, par souci d'équité avec les motoristes présents en 2014 qui ont passé leur première saison dans l’impossibilité de toucher au moteur, a imposé à la marque de présenter sa version définitive du bloc le 28 Février 2015.
Charlie Whiting, le directeur de course pendant les week-ends de grand prix a lui même justifié cette décision :
« Comme les écuries ont été confrontées à la date butoir du 28/02/2014, il semble juste et équitable de demander au nouveau manufacturier d’homologuer son moteur avant le 28 février 2015 ».
Une réunion devrait prochainement avoir lieu entre la FIA et l'écurie McLaren-Honda pour discuter de ce point.
Il reste désormais pour les autres à savoir si ce cadeau malgré lui fait par la FIA à Ferrari et à Renault leur permettra de réduire l'écart avec Mercedes. Pour connaître la réponse, rendez-vous en 2015.