L'énorme crash de Kvyat avait mis un terme prématuré à la séance de qualifications, privant les pilotes d'un tout dernier tour, celui qui est souvent le plus rapide de tout le week-end, dans la lutte pour la pole position. Hamilton occupait alors la deuxième place, et c'est donc de cette place qu'il s'élançait sur la grille, derrière son coéquipier Rosberg. Déçu mais serein, Hamilton attendait son heure : celle de l'extinction des feux.
Hamilton en tête au départ
Si la pole position lui avait échappé d'un souffle, Hamilton ne ratait pas son envol. Se portant à la hauteur de Rosberg dans le premier virage, le Britannique tassait son coéquipier à l'extérieur et s'envolait en tête. Bien parti depuis sa quatrième position, Vettel en profitait pour passer Bottas et Rosberg. Derrière, le départ était un peu chaotique : Pérez, parti 9ème, était victime d'un contact dans le peloton et sortait très loin dans le bac à gravier au premier virage. Plus grave, Ricciardo et Massa se touchaient et souffraient tous deux d'une crevaison. En bouclant le premier tour au ralenti, les deux pilotes se retrouvaient déjà très loin dès le début de course.
Chassé-croisé stratégique
La Mercedes ayant retrouvé sa supériorité après la contre-performance de Singapour, Hamilton creusait l'écart métronomiquement sur Vettel. L'Allemand se maintenait à bonne distance, tandis que Rosberg se retrouvait bloqué derrière Bottas. Sur un circuit où les dépassements sont difficiles lorsque les performances des voitures sont proches, la bataille se transférait alors sur le muret des stands : c'est à qui sortirait du chapeau la meilleure stratégie. L'incertitude résidait dans le manque de connaissance des pneus sur ce circuit : la journée du vendredi ayant été courue sous la pluie, les écuries n'avaient bénéficié que d'une petite heure d'essais sur piste sèche. Ainsi, profitant d'une bonne stratégie et d'une monoplace performante, Rosberg passait Bottas lors du premier arrêt, puis Vettel lors du deuxième.
Punition pour Mercedes ?
La course se déroulant sans encombre pour les Mercedes, il semblait logique qu'on les voie peu à l'écran, surtout que l'action était parfois belle plus loin dans le peloton (les remontées de Pérez, Verstappen notamment, occasionnaient de beaux dépassements). Néanmoins, les Flèches d'Argent brillaient par leur absence de la retransmission proposée par la FOM, les caméras du réalisateur évitant soigneusement Hamilton et Rosberg. Pareille mesure s'était déjà vue dans le passé, à l'encontre de Force India et Manor notamment, et toujours en représailles d'un comportement ayant irrité Bernie Ecclestone... La raison de cette punition restait néanmoins inconnue à la fin de la course.
Hiérarchie retrouvée
Avec un nouveau doublé, Mercedes remet les pendules à l'heure, une semaine seulement après avoir souffert à Singapour. Hamilton, magistral, rejoint Ayrton Senna au palmarès de la Formule 1, avec 41 victoires en Grand Prix. Rosberg, qui semble résigné, prend la deuxième position sans jamais avoir inquiété Hamilton, malgré son départ en pole position. Les Ferrari suivent logiquement, ce podium permettant à Vettel de maintenir en vie son mince espoir de jouer le titre, avec tout de même 69 points de retard sur Hamilton. Derrière Bottas, les Lotus signaient un bon résultat d'ensemble en 7ème et 8ème positions. Le rachat de l'écurie par Renault pour 2016, ainsi que le départ de Grosjean vers la nouvelle écurie Haas, devrait être bientôt confirmé.
Grand Prix du Japon : les résultats
1. Hamilton (GBR/Mercedes)
2. Rosberg (ALL/Mercedes)
3. Vettel (ALL/Ferrari)
4. Räikkönen (FIN/Ferrari)
5. Bottas (FIN/Williams)
6. Hülkenberg (ALL/Force India)
7. Grosjean (FRA/Lotus)
8. Maldonado (VEN/Lotus)
9. Verstappen (PBS/Toro Rosso)
10. Sainz (ESP/Toro Rosso)