Au cours d'un week-end très largement perturbé par la météo - l'une des séances d'essais libres a été annulée, et la séance qualificative a dû être déplacée du samedi au dimanche et raccourcie - Lewis Hamilton s'est montré imperturbable : les nombreux aléas de la course n'ont pas eu raison de son incroyable domination. Un peu à l'image de la saison, pour une fois que sa mainmise n'était pas totale sur la course, il a profité d'une erreur de Rosberg en fin de course pour s'imposer.
Départ sur le mouillé
Rosberg s'était montré le plus rapide d'une séance de qualifications abrégée pour cause de fortes pluies, et s'élançait en première ligne devant Hamilton. Au départ, la piste était encore largement détrempée et les pilotes partaient en pneus intermédiaires. L'Anglais se portait à la hauteur de son coéquipier et le passait à l'intérieur au premier virage. Poussé à l'extérieur de la piste, sur la peinture mouillée, Rosberg perdait en motricité et sombrait dans le peloton. Derrière, Massa partait en tête à queue et semait le trouble dans le peloton : Alonso, Grosjean, Bottas, notamment devaient repasser par les stands ; les deux derniers abandonneraient rapidement.
Red Bull tient bon
Les Red Bull de Kvyat et Ricciardo se maintenaient juste derrière Hamilton sans parvenir à trouver l'ouverture. La direction de course décidait au 6ème tour de passer sous régime de voiture de sécurité virtuelle pour nettoyer les débris du crash du premier virage. Au restart, Rosberg se jetait à la corde pour doubler Ricciardo et suprenait l'Australien. Dans la foulée, il se débarrassait de Kvyat mais perdait un peu de terrain sur Hamilton, avant d'être de nouveau menacé par les Red Bull, clairement réglées pour piste mouillée. Kvyat attaquait Rosberg, sortait large, mais le ballet entre la Red Bull et la Mercedes permettait à Ricciardo de prendre la deuxième place pour chasser Hamilton ; il le doublait magnifiquement au 15ème tour et se portait en tête !
Deux Mercedes en tête
Dépassé dans la foulée par Rosberg, Hamilton, en difficulté avec ses pneus sur une piste séchante, est le premier des hommes de tête à passer en pneus slicks, imité par les autres un tour plus tard. Ricciardo conservait la tête pendant quelques tours... mais sa Red Bull, sur piste sèche, ne pouvait pas résister à la Mercedes de Rosberg qui se portait en tête au 22ème tour. Il creusait l'écart tandis qu'Hamilton, à son tour, se débarrassait des Red Bull. Avec une avance de quelques secondes sur Hamilton, Rosberg se voyait déjà sur la plus haute marche du podium. Mais c'était sans compter sur la voiture de sécurité, qui allait resserrer le peloton au 27ème tour.
Voitures de sécurité, réelle et virtuelle...
En effet, Ericsson avait immobilisé sa Sauber au bord de la piste, et son évacuation nécessitait la sortie du safety car. Si les Mercedes et les Red Bull restaient en piste, derrière eux Vettel (parti 14ème après un changement de moteur, et remonté 5ème) passait de nouvelles gommes pour aller au bout de la course. Ainsi, quand le safety car s'effaçait et que Vettel se débarrassait sans difficultés des Red Bull, les pilotes Mercedes se voyaient contraints d'attaquer à fond, tout en se tenant mutuellement en respect. Ricciardo et Kvyat, eux, chutaient au classement et l'Australien se faisait attaquer par Hülkenberg : les deux monoplaces se touchaient, et c'est à nouveau la voiture de sécurité virtuelle qui était déployée au 38ème tour ! Rosberg rentrait pour changer de pneus, au contraire d'Hamilton.
Hamilton piégé ?
Dès lors, Hamilton semblait piégé : en tête, mais avec seulement une poignée de secondes sur Vettel en pneu plus frais, et surtout à peine plus sur Rosberg en pneus neufs, l'Anglais n'allait pas pouvoir mathématiquement empocher un titre qui lui tend les bras depuis des mois. Rosberg se débarrassait rapidement de Vettel et revenait sur Hamilton à grandes enjambées. Le dilemme était cruel : changer de pneus et tenter de remonter à la force du poignet, ou tenter de préserver la tête en pneus usés ? Le destin allait l'aider, sous la forme du crash de Daniil Kvyat, parti à la faute tout seul sur une zone humide. Le safety car était à nouveau déployé en piste. Hamilton s'arrêtait, imité par Vettel ; Rosberg gardait ses pneus frais et prenait donc la tête, mais devant l'autre Mercedes chaussée de neuf.
Fin de course à suspense
Pourtant, lors du restart au 46ème des 56 tours, Rosberg lâchait Hamilton et semblait à nouveau prêt à s'imposer. Mais l'Allemand allait commettre une erreur : deux tours plus tard, il perdait l'arrière de sa voiture, sortait large, et voyait Hamilton le doubler avant de pouvoir reprendre la piste ! Hamilton n'en demandait pas tant et s'envolait vers la victoire. Seul Vettel, en finissant deuxième pouvait le priver du titre tant attendu. Revenu sur les talons de Rosberg, le pilote Ferrari ne trouvait cependant pas l'ouverture, et allait compléter le podium final. Derrière, le peloton resserré par la voiture de sécurité s'empoignait pour les derniers points ; Verstappen, Pérez, Button et Sainz marquaient les plus gros points. Ricciardo, après avoir mené, se contenterait de la 10ème place... juste devant Alonso, victime de grosses pertes de puissance alors qu'il occupait la 5ème place à quelques tours du but. A signaler, l'abandon de Räikkönen sur Ferrari après une sortie de piste.
GP USA : le classement
1. Lewis Hamilton (GBR/Mercedes)
2. Nico Rosberg (ALL/Mercedes)
3. Sebastian Vettel (ALL/Ferrari)
4. Max Verstappen (PBS/Toro Rosso)
5. Sergio Pérez (MEX/Force India)
6. Jenson Button (GBR/McLaren)
7. Carlos Sainz (ESP/Toro Rosso)
8. Pastor Maldonado (VEN/Lotus)
9. Felipe Nasr (BRE/Sauber)
10. Daniel Ricciardo (AUS/Red Bull)