Le grand retour de la F1 au Mexique est un immense succès populaire. Le tracé de Mexico, dépoussiéré par l'éternel architecte de la F1 Hermann Tilke, offre notamment au public une section impressionnante par ses tribunes (une sorte d'immense stade de football) mais qui ne met pas en valeur les qualités des F1, en les faisant rouler à petite vitesse dans un enchaînement sinueux. Pour autant, le podium situé au pied de ce stade offre une ambiance unique pour savourer le champagne, et c'est Nico Rosberg qui l'aura le plus goûté, lui qui attendait cette victoire depuis le printemps dernier.
Les Mercedes sages au premier virage
Après la polémique engendrée par l'action musclée de Hamilton sur Rosberg au départ du dernier Grand Prix, et avec l'immense ligne droite menant au premier virage, tous les projecteurs étaient braquées sur le départ des Mercedes. Mais les deux Flèches d'Argent se rangeaient sagement l'une derrière l'autre. Le titre en poche pour Hamilton, l'objectif était d'obtenir la deuxième place pour Rosberg au championnat. Une grande partie du travail était faite dès ce premier virage, avec Rosberg en tête, et la Ferrari de Vettel victime d'une crevaison après un contact avec Ricciardo ! L'Allemand, rentré au stand pour changer de pneus, était dernier à la fin du premier tour.
Peu de spectacle en piste
Les écarts en piste se creusaient assez rapidement, les monoplaces semblant avoir plus de mal à se suivre de près ici que sur nombre d'autres circuits. Les Red Bull et les Williams se battaient pour les places d'honneur derrière les Mercedes, avec des stratégies bien différentes : déchargées en appuis aérodynamiques, les Williams tentaient une stratégie à deux arrêts en tablant sur leur vitesse de pointe pour remonter, tandis que les Red Bull profitaient d'une voiture plus chargée en appuis pour faire durer leurs pneus plus longtemps et tenter un seul arrêt. Derrière, les Ferrari remontaient : Vettel rattrapait le peloton tandis que, parti avant-dernier suite à un changement de moteur, Räikkönen se retrouvait aux prises avec Valterri Bottas. Comme à Sochi, la passe d'armes se soldait par un accrochage entre les deux compatriotes qui semblent engagés dans une sorte de duel d'honneur. Cette fois, c'est la Ferrari qui restait sur le carreau, mais l'accident était classé sans suite.
Mercedes cadenasse
Alors que les Mercedes se dirigeaient vers un doublé facile, l'écurie décidait de faire s'arrêter ses pilotes une fois de plus que prévu pour se prémunir de tout problème de pneus en fin de course. Si leur avantage était tel que les Flèches d'Argent pouvaient se le permettre, ce choix stratégique laissait perplexe Lewis Hamilton, qui pensait peut-être pouvoir forcer Rosberg à trop taper dans ses pneus... Peu après, suite à une première alerte avec un tête à queue alors qu'il commençait à figurer dans les points, Vettel sortait de piste à l'approche de la fin de course, cette fois définitivement. L'évacuation de l'épave de la Ferrari nécessitait l'intervention du safety car, et tous les adversaires de Mercedes plongeaient aux stands pour un dernier changement de gommes.
Grosjean dans les points
C'est au restart que se jouait le podium : fort de sa vitesse de pointe supérieure, Bottas déposait un Kvyat qui n'avait pourtant pas démérité en hissant sa Red Bull à la troisième place durant la plus grande partie de la course. Devant, Hamilton ne parvenait pas à inquiéter Rosberg. Toutes les ficelles étant bonnes, l'Allemand s'offrait le luxe d'une petite "erreur" qui lui permettait de couper un virage au moment de se mettre à l'abri de son coéquipier. De toute façon, malgré le léger agacement du changement de stratégie imprévu, Hamilton ne semblait pas d'humeur à aller chercher Rosberg qui, de son côté, gardait la tête froide et un rythme élevé jusqu'à l'arrivée, et remportait la douzième victoire de sa carrière. Pour les places d'honneur, l'enfant du pays Sergio Pérez se contentait du huitième rang, tandis que Romain Grosjean faisait son retour dans les points en accrochant la dixième place.
GP du Mexique : le classement
1. Nico Rosberg (ALL/Mercedes)
2. Lewis Hamilton (GBR/Mercedes)
3. Valterri Bottas (FIN/Williams)
4. Daniil Kvyat (RUS/Red Bull)
5. Daniel Ricciardo (AUS/Red Bull)
6. Felipe Massa (BRE/Williams)
7. Nico Hülkenberg (ALL/Force India)
8. Sergio Pérez (MEX/Force India)
9. Max Verstappen (PBS/Toro Rosso)
10. Romain Grosjean (FRA/Lotus)