Le rachat de Lotus par Renault aura été un feuilleton qui aura duré presque toute l'année 2015, et n'aura trouvé son épilogue qu'en fin de semaine dernière. Aujourd'hui parée pour aborder la nouvelle saison qui commencera le 20 mars prochain en Australie, l'écurie d'Enstone, revenue dans le giron de la fime au Losange, a dévoilé la RS16 qu'elle alignera en Grand Prix en 2016.
Un rachat de longue haleine
Si le rachat de Lotus par Renault ne faisait guère de doute depuis l'été 2015, l'affaire a tout de même traîné en longueur (probablement le temps de trouver un arrangement financier entre le constructeur français et la FOM de l'omnipotent Bernie Ecclestone). Lettre d'intention, puis rachat finalement entériné après la fin de saison. Trop tard pour Romain Grosjean : faute de garanties, le Français a quitté un peu à regret le navire pour se lancer dans l'aventure Haas.
Maldonado out, Magnussen in
Comme chez les autres écuries, c'est durant l'hiver que la saison à venir se joue, avec la finalisation du design de la monoplace de l'année à venir. Phase un peu fébrile chez Renault, car le projet n'a pu être réellement lancé que tardivement, les budgets de Lotus étant restreints, et avec le handicap d'une voiture 2015 conçue pour accueillir un bloc moteur Mercedes. Puis, ce sont les pétrodollars vénézuéliens, apportés par la présence de Pastor Malondado (dont la mauvaise réputation en piste n'a d'égale que l'épaisseur de son portefeuille) dont la source venait à se tarir. En cause : la crise des cours du pétrole, qui incite le gouvernement vénézuélien à serrer les cordons de la bourse. Résultat : la semaine dernière, Renault annonce l'éviction de Maldonado, remplacé par le Danois Kevin Magnussen.
Jeunes pilotes, palmarès étoffé
C'est donc Magnussen qui sera le fer de lance de Renault, après une saison chez McLaren en 2014 et une année quasi-sabbatique en 2015 (pour faire place à l'arrivée d'Alonso à Woking). À ses côtés, Jolyon Palmer, champion GP2 en 2014 et troisième pilote Lotus en 2015, sera certainement le plus capé des "rookies" sur la grille de départ en Australie, même s'il n'a pas toujours brillé dans les formules de promotion avant ce titre. Enfin, l'écurie française basée en Angleterre annonçait comme pilote de réserve le jeune Esteban Ocon, étoile montante du sport automobile français, champion de F3 européenne en 2014 et de GP3 en 2015.
RS16, la dame en noir
La monoplace, enfin, était dévoilée aujourd'hui. S'il ne faut pas être trop regardant sur les aspects techniques de la RS16, qui est certainement encore loin de la version qui sera utilisée en essais dans quelques semaines, et encore plus loin de celle qui sera alignée à Melbourne, on peut tout de même s'attarder sur la livrée de la dernière née d'Enstone. Le noir est omniprésent, et le jaune, minimaliste, rappelle la couleur traditionnelle de Renault en F1. Le flanc, badgé d'un grand losange et du nom du constructeur, devrait recevoir le nom d'un sponsor plus tard.
Le défi à Red Bull
Le défi de Renault pour 2016 ? Faire mieux que Red Bull, au coeur d'un psychodrame avec son motoriste (Renaut, donc) depuis 2014. Le psychodrame se soldait par une rupture à l'initiative de l'écurie autrichienne, qui annonçait chercher un nouveau bloc pour 2016. Puis qui, ayant fait chou blanc auprès de Mercedes et Ferrari, obtenait que Renault les fournisse finalement pour cette nouvelle saison. Nul doute que les dirigeants de Renault, à commencer par l'emblématique Carlos Ghosn, auront à coeur de prouver qu'ils savent non seulement construire des moteurs de qualité, mais aussi des monoplaces rapides. Rappelons que Renault a remporté pour la dernière fois le titre il y a 10 ans, en 2006.