Un premier trimestre encourageant.
Les débuts violets laissaient à présager une bonne saison. En effet, la troupe d'Alain Casanova, encore en fonction, avaient soldé leurs 9 premières journées sur 4 victoires pour 2 nuls (dont un 1-1 face à Paris) et 3 défaites. Tout, ou presque souriaient alors aux toulousains: un Ben Yedder en forme (4 buts en 4 matchs), une série de 4 matchs sans défaites entre la 6eme et la 9ème journée, un 3-5-2 qui se confirme surtout à domicile (victoire contre les Gones notamment) et de nouveaux joueurs qui montrent certaines choses (Pesic), même si certains points restaient a ameliorer comme le manque de réalisme face aux buts, ou la defense à 3 qui pouvait autant effectuer de très bons matchs comme passer totalement à côté. Malgré les blessures de joueurs importants (Didot au milieu, Spajić en défense), Coach Casa a pu compter sur les arrivées de Doumbia, bon persécuteur et Grigore, qui a fait parler de sa combativité en défense centrale.
Mais voilà, quand tout va bien, il faut bien qu'il y ait un moment où l'on redescende sur terre, et le Vélodrome nous a rappelé que contrairement à notre ville tout n'était pas rose dans le football. À partir de cette 10eme journée les supporters violets n'imaginaient pas que c'était le début de la descente aux enfers.
Quand les faiblesses refont surface.
Ce fameux match contre Marseille restera gravé dans les mémoires toulousaines puisqu'il a été en parti l'un des éléments déclencheurs. Petit rappel: les haut-garonnais, alors 9ème du championnat, s'étaient inclinés sur le score de 2 buts à 0, avec une domination marseillaise, un milieu quasi inexistant et une défense fébrile. Les violets se devaient alors de se relancer contre Lens 5 jours plus tard, le promu en difficulté mais le cauchemar continua avec une seconde lourde défaite (3-0 à domicile). Les matchs se suivent et se ressemblent: une équipe instable que ce soit au niveau des gardiens ou de la défense, une attaque en difficulté, un milieu qui fait ce qui peut, bref un problème collectif.
Alain Casanova puisera tout de même dans ses réserves en lançant des jeunes (premier match d'Alexis Blin contre Lyon à Gerland), en abandonnant son 3-5-2 pour un 4-1-4-1 plus défensif (face à Bastia à domicile), en repositionnant des joueurs (Grigore dans un rôle de récupérateur) mais la seule solution que le club a trouvé c'est de limoger l'entraîneur aux 7 saisons après 2 défaites simultané contre Marseille (1-6) et Lens (1-0), là où tout avait commencé.
Arribagé, un coup de poker qui redonne de l'air.
Débarqué sur l'île du Ramier le 16 mars, même s'il y résidait déjà d'une certaine manière(en tant que membre du recrutement), Dominique Arribagé a en 9 matchs fait ce qu'Alain Casanova n'a pas pu rétablir depuis la trêve hivernale: remporter 2 matchs d'affilé (Montpellier puis Lorient), conserver une bonne dynamique (3 victoires lors de ses 4 premiers matchs), et modifier le schéma tactique afin de repositionner au mieux ses joueurs qui exprimeront tout leur talent (Trejo replacé dans un rôle de numéro 10 et non sur un côté). Il a par ailleurs donné la chance à des jeunes (Bodiger, Benali, Blin connu sous Casanova, Machach, les 3 premiers cités ayant signé leur premier contrat en tant que professionnel). Cependant, non titulaire du diplôme lui permettant d'entraîner en toute légalité, le club haut-garonnais écope à chaque rencontre d'une amende de 10 000 euros par match, et ce jusqu'à l'obtention du fameux diplôme (dont la prochaine session ne se déroulera pas avant 2016) sachant qu'Olivier Sadran, président du club, a déclaré que "Domi" sera toujours entraîneur du club la saison prochaine.
Le fait d'avoir changé d'entraîneur en pleine saison dans une situation aussi délicate a été risqué, mais ce qu'Arribagé a de plus, c'est son expérience en tant que défenseur dans le club où il a fini sa carrière dans la même situation (en 2007-2008, Toulouse a réussi à se maintenir à la dernière journée grâce à un but de Pantxi Sirieix contre Valenciennes; Elie Baup a par ailleurs été limogé pour laisser la place à Alain Casanova). Son discours, rempli d'assurance notamment, manquait à des toulousains en absence de confiance dont la routine les avait attiré dans une spirale négative. Domi n'a pas de modèle d'entraîneur, ce monde est tout nouveau pour lui et ce qu'il essaie de faire par dessus tout c'est créer sa propre philosophie, avec ou sans 4-4-2 (il peut également s'ouvrir à d'autre formation), sans en oublier les autres coachs pouvant l'inspirer. Sa principale mission la saison prochaine sera de reconstruire l'équipe, s'appuyant sur des jeunes motivés, sur un nouveau capitaine pur produit du centre de formation et sur des joueurs présents depuis quelques saisons déjà. Pour cela, il faudra compter sur des arrivées mais aussi combler certains lourds départs à venir ...
Place au futur.
Le mercato ouvrera prochainement ses portes (9 juin 2015), et l'un des feuilletons de cette période estivale sera le cas Ben Yedder. Présent au club depuis maintenant 5 saisons (sa première saison il finissait alors sa formation), l'attaquant toulousain en provenance d'un club de Futsal d'Alfortville a son nom qui circule en France (Lyon, Marseille, Sainf-Etienne) voire à l'étranger (Italie, Espagne). Quoi qu'il en soit, le petit gabarit aux 46 buts (121 matchs) a des envies d'ailleurs comme il l'a déclaré au micro de beIn Sports après le match face à Nice (défaite 2-3) mais sous contrat jusqu'en 2017, Dominique Arribagé espère pouvoir compter sur lui la saison prochaine, mais en cas d'offre intéressante, Olivier Sadran n'hésitera pas à le laisser partir.
D'autres joueurs s'annoncent sur le départ à commencer par Zacharie Boucher (venu en janvier 2014 afin de prendre la place de gardien numéro 1), le portier havrais aurait alors trouvé un accord avec l'AJ Auxerre ce qui laisse une place à prendre (Alphonse Areola a récemment été cité pour un prêt). En retour de prêt, Dominik Furman devrait faire son grand retour (reparti au Legia Varsovie depuis janvier, club qui l'avait alors lancé) mais arrivera t-im à se faire une place sous Arribagé? Marcel Tisserand quant à lui repart sur le Rocher, lui qui n'a pas su apporter un plus sur son flanc droit. Pantxi Sirieix, en fin de contrat, vient de prolonger d'un an avant de prendre officiellement sa retraite (et pourquoi pas, d'intégrer le staff à l'image de Dominique Arribagé). Il va également falloir trouver des solutions pour Dusan Veskovac (venu à la base pour remplacer Abdennour), Dragos Grigore (qui a du mal à s'adapter), tandis que Mihai Roman et William Matheus (qui sortent d'une lourde blessure de plusieurs mois) n'ont pas encore eu la chance d'être à 100% de leur capacité. On peut également ajouter les noms de Didot et Regattin, qui pourraient se voir quitter le club où ils évoluent depuis un petit moment.
Olivier Sadran va devoir casser sa tirelire s'il veut construite une bonne équipe et s'il ne veut pas que cette saison se reproduise, se renforcer en défense est alors capitale avec un gardien d'expérience et une solide défense, sans oublier le côté droit tant occupé par Serge Aurier qui va rapidement falloir boucher. À quoi ressemblera le Toulouse FC de demain? Réponse dans quelques mois voire dès la reprise le 29 juin.
Cette saison a été un désastre pour tous les amoureux du maillots violet, mais elle devrait servir d'exemple pour l'avenir car c'est en tombant au plus bas qu'on se relève plus fort.