Qu’il est bien loin le temps où la Place du Capitole était baignée -noyée même- de violet et de blanc, lorsque les Toulousains étaient venus saluer l’exploit des joueurs du TFC, qualifiés pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions. Mais cinq ans plus tard, où sont donc passées toutes ces personnes qui se disaient alors supportrices de l’équipe, à l’époque, laissant, de week-end en week-end, un Stadium sonnant désespérément creux ?

Surement pourrions-nous dire que c’est à cause des mauvais résultats affichés par l’équipe ? Non. Le club n’a subi qu’une seule défaite après 9 journées de championnat. Alors, la faute peut être à son mauvais classement ? Perdu. Le TFC est 4ème et comptabilise aujourd’hui 16 points. Puis nous partirions alors sur le fait que le TFC pratique un jeu stéréotypé et DEFENSIF. Défensif. Arrêtons nous là, une fois n’est pas coutume. Qu’elle est bien difficile à enlever cette étiquette d’équipe défensive qui lui colle aujourd’hui, et désormais à tord, à la peau. Car oui, si le TFC a jadis été une équipe qui s’appuyait sur un bloc défensif solide, ce temps là semble désormais révolu. Les preuves l’attestent : Une possession de balle supérieure à la moyenne, un nombre de tirs par match important et une maitrise technique dont certains seraient jaloux ... Contre Valenciennes, le TFC a ainsi eu le ballon 56% du temps, a tiré 21 fois au but, a obtenu 16 corners ( !) et peut aujourd’hui se vanter d’être la deuxième meilleure attaque du championnat. Equipe défensive, donc ? CQFD.

Mais alors quel est donc le problème de ce désamour entre les joueurs téfécistes et les Toulousains, problème que les fidèles et amoureux supporters du TFC n’arrivent toujours pas à résoudre ? « Oui, mais on dit que le TFC est une équipe qui ne fait que défendre et qui refuse le jeu … ». Ah, les « on dit » … Seulement deux petits mots, mais pourtant lourds de sens, qui tendent à faire pencher la balance du mauvais côté. Il est vrai qu’il est tellement plus facile d’écouter par ci par là des bouts de phrases, sans avoir prêté une seule fois une réelle attention à la vérité de la chose. Sans avoir été curieux d’aller voir si ce qu’on nous dit est vrai ou n’est que mensonge. En même temps, quand on voue un culte à Pierre Ménes ou autre Daniel Riollo, tout devient de suite plus compliqué … On dit que le TFC est une équipe qui ne produit pas de jeu ? Mais que dire de Nancy, dont la situation en ce qui concerne le jeu est pourtant bien plus préoccupante que celle du TFC? Etrangement passé sous silence, le cas de l’ASNL. …

Les comparaisons avec le Stade Toulousain n'ont pas lieu d'être

Mais les Toulousains sont aussi difficiles à satisfaire : un coup leur équipe est la meilleure, un coup elle ne mérite pas d’être encouragée. Toulouse possède-elle alors un vrai public de supporters, dont la définition résume, à elle seule, l’attitude que seulement les 10.000 fidèles du Stadium affichent chaque week end : être derrière son équipe durant les bons et les mauvais moments. Mais bien sur il est vrai qu’il est beaucoup plus compliqué d’être fidèle à un amour éternel plutôt qu’à un amant qui nous satisfait au début, et qu’on finira par remplacer par un autre bien plus beau, bien plus grand et bien plus performant par la suite. Ah, c’est beau l’amour ! La facilité aussi. Car lorsque l’on écoute les passants, et même si ce n’est pas directement dit, l’allusion est aussi claire que de l’eau de roche : « Oui mais le TFC c’est quand même pas le barca. » Effectivement, si on part dans ce sens là … Un seul barca existe au monde et il est en Catalogne. Regattin ne s’est jamais venté d’être le nouveau Messi, et les fonds du TFC ne correspondent même pas au salaire annuel de Xavi. Voyons, soyons réalistes, et comparons ce qui est comparable. Et puis, il y a aussi cette incessante comparaison avec le Stade Toulousain et qui n’a pourtant pas lieu d’être. La plupart de l’équipe est constituée d’internationaux et les Rouges et Noirs forment un peu le Real Madrid du rugby. Le barca et le Stade ont donc un point commun, qui joue beaucoup en la défaveur du TFC : les deux équipes tournent bien, toujours. Gagnent des titres, souvent. Ne déçoivent leurs supporters, jamais. Ah, c’est vrai qu’il est bien plus facile de supporter le héros de l’histoire, celui dont on sait qu’on ne sera jamais déçu et duquel on peut se venter aux quatre coins du monde à tire larigot.

Mais le mérite revient alors à ces quelques fidèles supporters, qui malgré les vents, les tempêtes et les bourrasques seront présents tout au long de la saison dans leur Stadium, et ce, peu importe l’affiche, afin de donner de la voix pour encourager leur équipe de cœur. C’est celui là, le foot que l’on aime !