Les affaires Marange, Sané et Jussiê

 

Réputé pour être un club assez calme qui ne connaît jamais la tempête, le club aquitain a terni cette réputation ces dernières heures à la vitesse de l'éclair. Alors qu'il y a deux jours, rien n'était à signaler, on se retrouve aujourd'hui avec trois affaires délicates à gérer, à quelques heures seulement d'une rencontre importante. Comme préparation, il y a mieux... Le premier à en prendre pour son grade est Francis Gillot lui-même. Après avoir signé à Crystal Palace alors qu'il était en fin de contrat à Bordeaux, Florian Marange s'est lâché sur son ancien coach. « Si je ne suis pas resté, c'est à cause du coach.(...) Il m'a dit qu'il n'aimait pas les Bordelais, qu'on avait une sale mentalité. D'ailleurs, regardez, il a envoyé Chalmé à Ajaccio la saison dernière, il a laissé partir Tremoulinas à Kiev, cet été. Le seul qu'il ne peut pas toucher c'est Planus. » On attend déjà la réponse de Francis Gillot à cette attaque frontale de son ancien joueur, mais il attendra sûrement un peu. Il a d'autres cas à gérer au sein même de son effectif.

 

En effet, à l'annonce du groupe de 17 joueurs qu'il a convoqué pour aller au Stadium, l'absence de Lamine Sané a surpris. Indispensable à cette équipe, il a joué pour le Sénégal cette semaine et était ressorti du match sans blessure. Sauf que pour rentrer, il a mis plus de temps que son coéquipier Henri Saivet et que cela n'a pas vraiment plus aux dirigeants girondins. Ainsi, l'international sénégalais n'a pas été retenu pour « raisons disciplinaires ». Une pratique assez rare pour être soulignée. Cela veut-il dire qu'il y a anguille sous roche, avec un transfert ? Nous le saurons dans les prochains jours mais cela va à coup sur alimenter les rumeurs. En plus de Sané, il y a donc aussi le cas de Jussiê qui est autrement plus épineux. Prêté ces six derniers mois à Al Wasl, le brésilien est revenu en Gironde avec clairement l'intention de la quitter avant la fin du mercato. Problème, il n'a toujours pas trouver de club et son attitude au sein du club dérange. Comme l'a dit Jean-Louis Triaud : « Il a déjà dit la saison dernière qu'il ne se sentait pas bien avec le maillot des Girondins sur les épaules. C'est pour ça qu'on l'a prêté. Il l'a répété cette année, ce qui n'est pas admissible. Ça nécessitera une convocation. Il s'est lui-même mis sur la touche » Voir Jussiê avec le maillot bordelais, c'est désormais comme le lundi au soleil : une chose qu'on ne reverra jamais.

 Divorce consommé entre les deux hommes

Mettre fin au syndrome des dix dernières minutes

 

Niveau extra-sportif, l'ambiance est loin d'être géniale. Sur le terrain, c'est là aussi assez contrasté. En deux matchs, les bordelais se sont inclinés deux fois. Certes, c'était face aux nouveaux riches parisiens et monégasques, mais il peut y avoir des regrets. A la 80ème minute de ces deux matchs, ils menaient 1-0 face à Paris et tenait un bon 0-0 face à Monaco. La suite, tout le monde la connaît. Deux buts concédés à la fin de chaque match précipitent la défaite. Les discours se veulent rassurants mais rappellent étrangement un scénario déjà connu la saison dernière, dans lequel les bordelais perdirent de nombreux points précieux en encaissant des buts évitables dans le « money-time ». Il faut absolument régler ce problème et faire comprendre aux joueurs qu'un match de football dure 90 minutes, et non 80 comme au rugby.

 

C'est d'autant plus dommage que les deux matchs livrés furent correctes. Il n'y a pas de quoi sauter au plafond mais au vu de la différence de niveau présumée au début des deux rencontres, il peut y avoir de la satisfaction. Mais ce soir, face à une équipe toulousaine qui a perdu plusieurs titulaires importants cet été (Tabanou, Capoue, Rabiot) et s'est pris une raclée à Valenciennes le week-end dernier, la victoire est quasiment obligatoire. Si Sané sera donc absent, tandis que Rolan, Faubert et Orban évolueront avec la CFA pour rattraper leur retard de préparation, le reste de l'effectif est disponible. Ainsi, Bréchet pourrait faire sa première apparition sous le maillot girondin, sauf si Gillot lui préfère Henrique pour accompagner Planus en charnière centrale. Pour le reste ce devrait être du classique avec tout de même une inconnue au niveau offensif. La semaine dernière, c'était Saivet en pointe malgré le retour de Diabaté. Le malien va certainement faire son retour dans le onze ce soir, permettant à Saivet de repasser à droite. Dans ce cas de figure, ce serait Maurice-Belay qui en ferait les frais. Vous l'aurez compris, Gillot a enfin plusieurs solutions et l'équipe qu'il va aligner est encore une inconnue. Ce qui est sur, c'est qu'elle aura la tâche d'aller chercher un premier succès.