Fraîchement nommé coach des Pelicans pour prendre la place d’Alvin Gentry, Stan Van Gundy fait de nouveau parler de lui. S’il était toujours proche de la NBA par son rôle de consultant auprès de la chaîne de télévision américaine CBS Sports, on ne l’avait plus vu prendre place sur un banc depuis son éviction des Pistons en 2018. Deux ans et demi après son dernier match, l’une des moustaches les plus familières des parquets NBA va avoir devant lui l’un des challenges les plus excitants de la ligue actuellement.

Un nouveau challenge excitant pour Van Gundy

Au début d’un nouveau cycle suite au départ d’Anthony Davis en début de saison dernière, la franchise de Louisiane possède un effectif très jeunes mais bourré de talent avec Zion Williamson en tête de gondole, accompagné par un Brandon Ingram désormais All-Star, Lonzo Ball, Josh Hart, ou encore Jaxson Haye Ce noyau solide étant entouré par des vétérans de premier choix comme Jrue Holiday ou encore JJ Redick, que Van Gundy a déjà coaché au Magic en 2009, le potentiel de l’effectif est sans limite, mais il va désormais falloir réfléchir à ajouter les pièces qui permettront à l’équipe de franchir un cap, tout en lui donnant une véritable identité de jeu.

Cela tombe bien puisque depuis le début de sa carrière, SVG s’est bâti une solide réputation de coach défensif, capable de s’ajuster en fonction de l’effectif. Le parfait exemple reste son Magic (2007-2012) dont le le patron était un Dwight Howard meilleur défenseur de l’année, entouré par une armée de shooteurs incroyables. En Nouvelle-Orléans, il va donc avoir du pain sur la planche pour installer un verrou défensif solide à une équipe qui est défaillante dans ce secteur (seulement 21è meilleure défense la saison dernière).

Crédit : nba.com
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En Stan Van Gundy, le board des Pelicans s’est également offert une grande gueule qui ne garde pas sa langue dans sa poche, et qui a déjà prouvé sa capacité à gérer un groupe avec autorité. C’est en tout cas un élément dont David Griffin, General Manager des Pelicans, s’est réjoui :

« Ses aptitudes à enseigner tout en en construisant une relation authentique fut l’une de ses nombreuses forces qui nous ont dirigé vers Stan. Nous avons le sentiment d’avoir engagé l’un des leaders les plus accomplis ainsi qu’un des hommes les plus authentiques au sein de la NBA. »

La saison de la révélation pour Alston

La pertinence de ces paroles est entièrement corroborée par un homme qui a bien connu le nouveau coach des Pelicans, Rafer Alston. Retraité des parquets depuis une décennie, l’ancien meneur de jeu des Rockets a ainsi été sous ses ordres à deux reprises, une saison avec le Heat (2003-2004), une autre avec le Magic (2008-2009). A son arrivée au Heat, celui qui est aussi connu sous le pseudo de Skip 2 my lou est un simple joueur de rotation qui sort d’une bonne saison avec les Raptors (7,8 points et 4,1 passes en 20 minutes) après trois premières saisons difficiles à Milwaukee. Coupé un peu plus tôt par les Warriors d’un camp de pré-saison, il débarque à Miami sans garanties. Sa rencontre avec celui qui est alors un coach néophyte en NBA va changer radicalement le destin de sa carrière.

« Je sortais du banc, mais Stan m’a fait rentrer dans le cinq. Il m’a poussé à avoir une longue carrière. Avec le travail que nous avons mis en place chaque jour, quand je suis allé dans d’autres équipes, c’était devenu une mécanique pour moi. J’étais toujours dans la meilleure des formes. En 2002-2003, j’ai joué à ce niveau à tous les endroits. »

Une gestion rude et authentique

Catastrophique en début de saison ( 5 victoires, 15 défaites), le Heat parvient à redresser la barre grâce à l’explosion du rookie Dwyane Wade, et par les choix de coach Van Gundy. La franchise floridienne réagit alors brillamment et retourne la tendance pour se hisser en plays-offs avec un bilan positif avant d’aller échouer en demi-finale de conférence sur les Pacers, après s’être offert le scalp de New Orleans. Durant ces deux tours, Rafer Alston est alors la première option en sortie de banc du Heat avec plus de 22 minutes de jeu en moyenne. Cette saison débutée dans la difficulté et qui se termine avec le sentiment du devoir accompli, Skip to my lou l’attribue en grande partie au management de son coach à l’époque. Un management qui l’aura grandement influencé pour la suite de sa carrière.

« Avec lui, c’est tous les soirs. Même si l’équipe se dit ‘OK, nous devrions être surclassés’. Je peux revenir à quand je jouais pour Miami. Pratiquement chaque soir, nous n’étions pas les favoris. C’était l’année rookie de Dwyane Wade et nous avons mal débuté la saison. Stan a tenu le coup, il était obstiné. Selon moi, ce qui m’a porté toute ma carrière après avoir joué pour lui, c’est de comprendre que l’on doit être redevable et responsable envers l’équipe. […] Il va tout le temps vous dire la vérité. Il attend la même chose en retour. C’est ça le lien qu’il développe. »

Débarqué en NBA à la fin des années 1990, Rafer Alston était alors l’un des nombreux streetballers à coloniser progressivement la ligue et à y apporter une nouvelle culture street. Mais ses débuts laborieux ont longtemps fait douter sur sa capacité à pouvoir s’imposer en raison de ses lacunes défensives et malgré sa créativité hors norme une fois balle en main. Mais cette saison prometteuse avec le Heat lui a permis de prendre un nouveau tournant afin de connaître une deuxième partie de carrière solide, en devenant un titulaire en puissance respecté, que ce soit aux Raptors ou aux Rockets, avant d’effectuer une saison magnifique avec le Magic de Van Gundy, bouclée par une finale NBA perdue face aux Lakers. Titulaire durant toute la saison pour pallier la blessure de Jameer Nelson, ce sera son dernier coup d’éclat avant d’effectuer deux piges rapides aux Nets et de nouveau au Heat avant de quitter définitivement la NBA en 2010. Une belle et longue carrière dans laquelle Stan Van Gundy aura été une révélation.

« Les gens pensaient que j’étais un de ces joueurs qui ne pourraient pas jouer longtemps dans la ligue. J’y ai malgré tout passé 11 ans et je dois beaucoup de ces années à Stan. {…] Je ne suis plus en NBA depuis 10, maintenant. Mais je peux toujours entendre la voix de Stan quand je travaille avec les jeunes enfants. J’ai appris énormément de choses de Stan et j’essaye de leur transmettre. »