On le sait déjà par avance depuis un bout de temps. Le marché des agents libres 2020 sera sans doute d’une morosité rare. Entre la pandémie mondiale qui nous touche ou encore les pertes liées aux contrats rompus en Chine suite aux propos de Dary Morey en début de saison, le tout combiné aux attentes énormes qui entourent la fenêtre de 2021 et sa pléiade de top joueurs, le calme risque d’être à l’ordre du jour. Le cap salarial va être diminué, et de nombreuses franchises vont donc devoir compter leurs sous pour éviter de payer des taxes trop importantes.
Une explosion en deux étapes
C’est dans ce contexte très particulier que Christian Wood va essayer de monnayer ses talents. Et le poste 4 ou 5 des Pistons ne devrait pas manquer d’opportunités. Une belle revanche pour le joueur de 25 ans dont la place en NBA était très précaire il y a moins de deux ans. Depuis, tout s’enchaîne à vitesse grand V pour lui. La première étape de son explosion intervient en fin de saison 2018-2019. Débarqué au sein d’une équipe des Pelicans démobilisée, et sous la pression de la demande de transfert d’Anthony Davis, il profite de ce marasme total pour pointer le bout de son nez. Sur 8 matchs et avec 23 minutes de jeu en moyenne seulement, il claque un 16,9 points et 6,9 rebonds sans pression. Des performances qui attirent l’œil de Pistons en totale reconstruction, ces derniers lui proposant un contrat d’un an au minimum.
Wood en profite alors pour s’installer dans la rotation avant d’exploser une nouvelle fois en seconde partie de saison, les dernières semaines avant l’arrêt de la saison causé par le Covid-19. Sur ses 15 derniers matchs, il affiche des statistiques digne d’un all-star : 22,3 points et 9,5 rebonds en 34 minutes de jeu. Rien que ça. On pourrait se dire que ce n’est qu’un simple feu de paille dont le foyer est venu d’une des équipes les plus déprimantes de la ligue, oui. Sauf que le garçon possède une palette qui correspond parfaitement aux standards de la NBA actuelle.
Un poste 4 ou 5 parfaitement adapté à la NBA moderne
Grande tige de 2m08, il possède une panoplie offensive très intéressante qui lui permet d’être une véritable menace. Sa mécanique de shoot est très bonne, et son efficacité létale. Alors que le jeu au poste n’est pas sa spécialité, il prend en revanche beaucoup de tirs à mi-distance ou derrière la ligne avec efficacité. Son pourcentage de réussite globale la saison dernière a atteint les 57 %, dont près de 39 % derrière la ligne. Que ce soit en spot-up shooter, en tête de raquette sur pick & pop, ou en enfonçant un vis-à-vis plus petit sur pick & roll, Christian Wood peut devenir une menace offensive de poids. Autant au poste 4 où sa longueur peut être gênante à un poste où les ailiers sont de plus en plus nombreux, comme au poste 5 où sa capacité à s’écarter peut créer des espaces pour ses partenaires.
S’il doit encore progresser sur le plan défensif, il a déjà montré qu’il avait le niveau pour rester en NBA pendant un bon moment. Malgré tout, il ne faut pas s’emballer encore trop sur un joueur qui a pour le moment fait le gros de sa production dans des fins de saison sans réels enjeux pour ses équipes. Durant cette intersaison particulière où la qualité des agents libres est relativement faible, le risque est qu’une équipe décide de craquer la banque en proposant un contrat disproportionné. Les médias s’accordent sur une valeur estimée entre 10 et 12 millions la saison. Un prix qui correspond au marché actuel même si ce sera du quitte ou double pour l’équipe qui le fera venir. Est-ce que Christian Wood va faillir et ne jamais confirmer ses promesses ? Ou bien va t’il surfer sur son début d’année 2020 de calibre All-Star pour s’imposer comme une option de premier choix ?
Les paris sont lancés. Mais avant toute chose, il faudra savoir quelle destination sera choisie par le Californien. A 25 ans et après avoir galéré plusieurs années avant de s’installer en NBA, le joueur va sans doute considérer la sécurité financière dans son choix puisque c’est la première fois de sa carrière qu’il se trouve en position de signer un gros contrat. Ainsi, les équipes disposant d’un cap salarial peu élevé (Hornets, Suns, Knicks…) peuvent faire monter les enchères pour récupérer le joueur des Pistons. Mais ces derniers vont tout faire pour tenter de conserver celui qui pourrait être l’un des hommes forts de leur reconstruction. Sans oublier les équipes qui visent plus haut et sont potentiellement intéressées à l’idée d’ajouter cette arme à leur arsenal. La concurrence s’annonce donc intense.