La fin du traditionnel kick'n'rush
Une page s'est tournée à Stoke cet été. En poste depuis 2006, Tony Pullis n'est plus entraîneur des Potters. Alors qu'il avait pris le club en Championship, il était parvenu à monter dans l'élite en 2008. Depuis, son équipe était toujours donnée comme l'une des favorites à la relégation. Il faut dire qu'ils ont l'un des plus petits budgets de Premier League chaque saison et le jeu qu'ils produisent fait tout sauf rêver. Voir jouer Stoke, c'était un peu comme se faire un match des 70's. Au moins, même celui qui ne se connaissait pas vraiment en stratégie pouvait facilement comprendre la tactique adoptée par les hommes de Pullis. En clair, cela se résumait à un bloc défensif solide et hermétique qui ne laisse rien passer. En phase offensive, le milieu de terrain était sauté 90% du temps pour rechercher directement les attaquants, et notamment un Peter Crouch qui est comme un poisson dans l'eau dans cette équipe. A part lors de la saison 2010-2011, Stoke n'a jamais marqué plus de 38 buts en Premier League! Ainsi, la réputation d'équipe la moins spectaculaire leur colle à le peau depuis cinq ans maintenant mais ce temps va être révolu.
Avec l'arrivée de Mark Hughes sur le banc, les dirigeants ont voulu insuffler un nouveau souffle et l'ancien coach de Manchester City a déjà prévenu que les coups de pieds arrêtés, les touches longues et les ouvertures de 60 mètres ne seront plus les seules stratégies offensives de Stoke. D'ailleurs, le recrutement entrepris montre un petit changement de direction. En plus de l'arrivée du jeune et prometteur gardien de Birmingham City, Jack Butland, deux défenseurs qui sont en décalage avec ceux que l'on a l'habitude de voir du côté du Staffordshire ont débarqué. Le premier est Espagnol et nous vient du FC Barcelone. A 21 ans, Marc Muniesa n'a jamais eu l'opportunité de se montrer dans son club formateur. S'il ne part pas titulaire, il aura des occasions de se montrer. Par contre, Erik Pieters, arrivé en provenance du PSV Eindhoven, devrait être celui qui occupera le poste de latéral gauche. Avec ses qualités, il est le prototype du latéral moderne capable d'apporter un soutien non négligeable en phase offensive. On l'a vu à l’œuvre lors des matchs amicaux et il a plutôt convaincu. Mark Hughes a aussi tenu ses promesses et son équipe s'efforce désormais à jouer. Avec des joueurs comme N'Zonzi, Adam ou Etherington, ce changement de style pourrait marcher. En tout cas, c'est le début d'une nouvelle ère à Stoke qui est enfin rentré dans le milieu du football moderne avec un petit peu de retard il est vrai.
L’entraîneur : Hughes à la relance
Cela faisait près de huit mois qu'il était sans emploi lorsque Stoke City s'est offert à lui. Une belle opportunité sur le manager gallois qui restait sur ce qui est sans doute sa pire expérience en tant que coach. Avec les Queens Park Rangers, il n'avait remporté aucune victoire en douze matchs avant de se faire virer ! Évidemment, pas fameux pour une réputation mais avant tout ça, il avait emmené Fuhlam à une 8ème place, Manchester City aux portes de la Ligue des Champions et avait stabilisé Blackburn en milieu de tableau pendant quatre ans. QPR reste donc son seul échec notable et il se doit de prouver que ce n’était qu'un accident. En reprenant Stoke, il est arrivé dans une équipe traditionnelle mais avec la bénédiction des dirigeants pour changer le style de cette équipe. Pour le moment, son travail est prometteur et il espère faire aussi bien que son prédécesseur en maintenant Stoke sans se faire peur.
Le joueur clé : N'Zonzi, le frenchie qui monte
Ce n'est certainement pas le plus connu de tous, mais c'est à coup sur l'un de ceux qui comptent le plus en Premier League aujourd'hui. Derrière les internationaux que sont Giroud, Ben Arfa, Cabaye, Diaby et compagnie, il y a Steven N'Zonzi. Parti à 20 ans d'Amiens pour rejoindre Blackburn, il est aujourd'hui devenu à 24 ans l'une des valeurs sûres de la Premier League. Il va entamer sa cinquième saison en Angleterre (la deuxième à Stoke) avec déjà plus de 120 matchs au compteurs. Véritable numéro 6, il est indispensable à Stoke par sa capacité à harceler et contrecarrer les plans de l'adversaire. Avec son physique, il est aussi un très bon moyen de dissuasion. Le joueur a du talent et ce n'est pas un hasard si dès sa première saison en Angleterre il dispute 33 rencontres de championnat alors que la saison passée il évoluait en Ligue 2 française. Ce n'est pas un joueur très technique, mais sa détermination plaît en Premier League et il attire la curiosité des équipes de haut de tableau. Si pour le moment il n'a pas eu de contacts, une nouvelle bonne saison pourrait lui permettre de franchir un nouveau pallier avant de pourquoi pas aller taper à la porte des bleus.
La bonne surprise : La révélation Begovic
Le joueur avait du talent, c'est une certitude, mais jusqu'à récemment, Begovic n'était qu'un gardien qui n'arrivait pas à faire le pas supplémentaire pour s'imposer dans les cages d'une équipe de Premier League. Né en Bosnie avant de passer par le Canada, il a rejoint Portsmouth a seulement 16 ans mais n'aura jamais sa chance dans le club de Pompey. Il enchaînera les prêts plus ou moins concluants dans de sombres équipes ( La Louvière, Yeovil, Bournemouth, Macclesfield, Ipswich Town) avant de saisir l’opportunité offerte par Tony Pullis et Stoke City à l'hiver 2010. En concurrence avec le vétéran Thomas Sorensen, il tarde à vraiment s'imposer. La saison dernière fut celle de la révélation. Il a disputé toutes les rencontres et s'est montré impérial à de nombreuses reprises, sauvant des points décisifs pour son équipe. Le gardien bosnien est désormais indiscutable et attire l’œil de formations plus huppées. Arsenal se serait renseigné sur lui cet été. Mais Asmir va rester à Stoke cette saison. Ce sera d'ailleurs certainement sa dernière. L'arrivée du jeune Jack Butland (21 ans) montre que son équipe prépare déjà l'avenir et le laissera sûrement partir vers une meilleure équipe l'été prochain. A 26 ans, il est enfin arrivé à maturité et n'a pas fini de nous impressionner.
L'équipe-type probable :