Sur le papier, l'effectif de Norwich à plutôt de la gueule. Juger par vous-mêmes

Gardiens

John Ruddy (numéro 3 anglais en sélection), Mark Bunn, Carlo Nash

Défenseurs

Ryan Bennett, Javier Garrido (ex Lazio), Russel Martin, Sébastien Bassong, Martin Olsson (international suédois, ex Blackburn), Michael Turner, Steven Whittaker (international écossais)

Milieux

Elliott Bennett, Leroy Fer (international néerlandais), Wesley Hoolahan, Jonathan Howson, Alexander Tettey, Nathan Redmond, Josh Murphy, Bradley Johnson, Robert Snodgrass (international écossais), Anthony Pinkington (international irlandais)

Attaquants

Luciano Becchio (ex Leeds, 221 matchs 87 buts), Johan Elmander (international suédois, passé par Galatasaray, Bolton, Toulouse), Ricky Van Wolfswinkel (auteur de 14 buts sur les deux dernières saisons en Superliga du Portugal), Gary Hooper (meilleur buteur du championnat écossais en 2011-2012 avec 24 buts)

Des individualités performantes dans leurs anciens clubs, mais qui aujourd'hui, ne parviennent pas à s'instaurer dans le collectif de Norwich City. Pourtant avec une attaque comme celle des canaries, on pourrait croire qu'il n'y a pas de problème d'efficacité, détrompez-vous. La formation de Chris Hughton ne possède que la 18ème attaque de Première League avec 16 buts inscrits seulement en 19 rencontres, bien trop faible pour espérer jouer au minimum le top dix. Ajouté à cela, une défense qui prend l'eau, avec 32 buts encaissés, ils possèdent la 19ème défense du championnat.

L'équipe type

"Une irrégularité chronique"

Le gros problème de Norwich vient surtout de son irrégularité, les jaunes et verts n'ont jamais enchaîné deux victoires consécutives cette saison. Vainqueur pourtant de Southampton, de Stoke City, de West Bromwich Albion ou encore de Crystal Palace, les canaries savent gagner contre des équipes supérieures, ou équivalentes à eux. Mais capable du pire, comme mener contre Fulham, dominer et finalement perdre 2-1. Le défaut pointé également, est surtout contre les formations du big six, ou four si vous voulez. Norwich a perdu contre Chelsea, Arsenal, Man City, Liverpool, Man U, Newcastle. Et sur ces six rencontres, les coéquipiers de Sébastien Bassong capitaine émérite et défenseur central des canaries ont encaissé 22 buts, dont deux cartons pris par City (7-0) et Liverpool (5-1). Face aux grosses écuries, ils n'existent pas et sont défensivement, très loin du haut niveau en Première League, même pas loin de la Championship. Pourtant, Norwich n'a perdu que quatre fois à domicile depuis le début de l'exercice sur dix rencontres, cependant à l'extérieur les résultats sont médiocres, seules deux victoires en neuf rencontres pour six défaites. Capable du meilleur comme du pire, assez costaud à domicile, totalement pétrifiés à l'extérieur. Voici un parfait résumé de la première partie de saison de la bande à Chris Hughton, le coach de Norwcih souvent dépassé et qui ne trouve parfois pas de solution au cours des rencontres.

"Un mental défaillant, des choix tactiques troublants"

Un défaut que possède Norwich ? Le mental. Psychologiquement, quand cette équipe encaisse le premier but elle ne revient pas. C'est arrivé huit fois, et à chaque fois, la partie s'est soldée par une défaite. Sur certaines rencontres, les canaries ont rivalisé, revenant à la marque contre Chelsea, Everton, West Ham (pour une défaite, un nul et une victoire). Montrant ainsi qu'ils peuvent réagir, quand ils ont envie...

L'absence de guerriers sur la pelouse, comme l'était leur attaquant Grant Holt, parti à Wigan cet été. Avec une équipe-type d'environ 26 ans de moyenne d'âge, Norwich possède quand même quelques hommes d'expérience. Que ça soit Sébastien Bassong, Steven Whittaker, Michael Turner, John Ruddy, Wesley Hoolahan, ces hommes ont dépassé les 27 ans et ont déjà une belle expérience en Première League, ou dans les divisions inférieures. Cela ne suffit pas, une défense d'expérience, qui coule souvent. Une charnière centrale (Bassong-Turner) excellent dans le jeu aérien, mais qui sur le plan de la vitesse, montre le néant. Chris Hughton fait confiance à ses cadres, même au bord du précipice, ce qui vaut aujourd'hui à l'ancien coach de Newcastle des remontrances auprès de ses supérieurs qui attendent beaucoup plus. Notamment son président qui a mis la main au portefeuille pour s'arracher quelques joueurs, avec un fort potentiel. Tient en parlant des recrues ?

"Des recrues qui ne s'imposent pas"

Huit, ils sont huit à avoir débarqué sur la côte est de l'Angleterre. Tous avec un solide bagage déjà, ou alors un talent qui ne demande qu'à exploser. Malheureusement, très peu n'ont convaincu pour l'heure. Johan Elmander, la dernière qui a été prêté par Galatasaray joue, en moyenne 56 min par match. Mais n'a toujours pas trouvé le chemin des filets. Javier Garrido, dont l'option d'achat a été levé l'été dernier passe plus de temps à l'infirmerie que sur le terrain. Auteur d'une grosse saison l'an dernier, l'Espagnol n'est apparu que cinq fois depuis le début de la saison. Martin Olsson titulaire indéboulonnable sur son côté gauche, et excellent sur chacune de ses apparitions, montre que les 3M dépensés n'étaient pas une arnaque. Carlo Nash, 39 ans est la doublure de John Ruddy. Leroy Fer, certainement le meilleur potentiel de l'équipe alterne le très bon comme le très mauvais. Irrégulier, l'international Hollandais acheté 5,5M d'euros est indiscutable à la récupération, mais doit cependant montrer davantage. Nathan Redmond, sans doute l'un des successeurs de Theo Walcott en équipe nationale d'Angleterre. Le jeune gamin de Birmingham est un véritable détonateur, rapide et technique, virevoltant, il apporte énormément sur son côté gauche. Comme Fer, il doit s'améliorer en régularité. La recrue qui pour l'instant a porté ses fruits, est sans doute Gary Hooper, l'ancien buteur du Celtic, auteur de 5 buts en 15 rencontres disputées. Dont quatre sur les six dernières rencontres, malgré quelques premiers mois difficiles, marqués par une blessure. Le voyageur Anglais prend ses marques et sera redoutable en seconde partie de saison, les supporters l'attendent au tournant. Le gros flop reste Ricky Van Wolfswinkel, acheté 10M d'euros, l'attaquant néerlandais est transparent. Une blessure a empêché néanmoins l'ancien buteur du Sporting de s'exprimer. Mais ses rares apparitions ont démontré qu'il ne s'était toujours pas acclimaté, ne touchant pas de ballons, il passe parfois la rencontre tel un fantôme. Désormais, il est relégué en tant que doublure de Gary Hooper, voire de troisième choix après Johan Elmander.

"Et maintenant ? "

14ème de Première League, avec seulement trois points d'avance sur le 18ème. L'ambition de Norwich est de clairement se maintenir, sur le papier ils doivent. La réalité du terrain a montré que sur cette premièr partie de saison, les canaries méritaient leur place. Chris Hughton menacé, reste finalement le maître à bord, d'un navire qui tangue. Des recrues intéressantes, qui cependant doivent faire beaucoup mieux. Ajouter à cela une défense qui peut faire chavirer le château de cartes à tout instant. Vous obtenez le parfait mélange d'une équipe, en difficulté, qui doute. Malgré une dernière sortie convaincante contre Manchester United (défaite 0-1), les supporters de Carrow Road, stade qui soutient à l'unisson son équipe, doivent s'attendre à vivre une fin de championnat étouffante, nerveusement ils y sont préparés. En espérant que les joueurs aussi.