A croire que ces Spurs ont la défaite amère. Après avoir subi la loi du double champion en titre dimanche dernier, les coéquipiers de Boris Diaw, de retour dans le cinq majeur, ont surclassé le Heat pour remporter le Game 3, si important dans l'histoire des finales NBA.
Une première mi-temps historique
Et les Texans ont réalisé un début de match tout simplement incroyable. Portés par des Kawhi Leonard et Danny Green en feu, San Antonio ne rate pas un tir, terminant le premier quart-temps avec 41 points! Rendez-vous compte, le jeune Leonard, 23 ans seulement (on a tendance à l'oublier) en est déjà à 16 points à 5/5 aux tirs... Pourtant, le Heat n'est pas maladroit et finit le quart-temps avec 25 points. A l'entamme du deuxième quart-temps, on se dit que l'adresse des Spurs va prendre fin à un moment ou un autre. Mais il faut croire que les Texans étaient prêts à tout pour repartir de Floride avec la victoire. A l'image d'un match de boxe, les stars du Heat prennent coup sur coup face à des Spurs qui ne cessent de bombarder, avec une réussite insolente.
Heureusement pour Miami, le vétéran Rashard Lewis, déjà auteur de superbes prestations en Playoffs cette année réussi plusieurs tirs à longue distance, tandis que les Spurs commencent enfin à rater quelques tirs. Le Heat revient alors à 15 points des Spurs (60-45). Malheureusement pour Miami, ce passage n'est qu'une illusion. Le Spurs offrent un récital digne des plus grands shows offensifs de l'ère du basket moderne. San Antonio conclu ainsi une première mi-temps irréelle avec 21 points d'avance (71-50). Les Spurs ont rentré 75,8% de leurs tirs (90% après le premier quart-temps), du jamais vu dans l'histoire des finales NBA...
Les Spurs faiblissent physiquement, mais ne craquent pas
Evidemment, les Spurs ne pouvaient pas continuer sur un tel rythme offensif. Et Miami n'est pas double champion en titre pour rien. «Il n’y a pas de panier à 21 points. Mais on va revenir avec notre défense, comme on l’a déjà fait cent fois». Les paroles d'Erick Sploestra, coach du Heat, se sont révélées payantes. Effectivement, en réhaussant l'intensité défensive, les floridiens recollent, portés par leur Big Three, tandis que les Texans semblent accuser le coup physiquement. Battus 25-15 dans le troisième quart-temps, les Spurs maintiennent l'écart au dessus des dix points, mais il faut encore tenir douze minutes, au moins. Et dans l'ambiance surchauffée de l'American Airlines Arena de Miami, douze minutes peuvent paraître une éternité pour les visiteurs...
«"Pop" m’a juste demandé d’aller jouer au basket»
Miami laisse donc entrevoir une fin de match complètement folle. Folie nécessaire pour remporter ce Game 3 et égaler les Baltimore Bullets de 1948, la seule équipe ayant jusque là réussi à gommer un tel retard après une mi-temps en finale NBA. Malheureusement pour les floridiens, le Heat n'a pas le banc des Spurs. Et à force de défendre, Miami ne semblait avoir ni les jambes, ni le mental pour pouvoir réaliser l'exploit. Reste maintenant aux Spurs de sceller la victoire. Et c'est Kawhi Leonard qui s'en charge, terminant son incroyable match à 29 points (son record en carrière), et dominant Lebron James (22 points mais 7 balles perdues). Le jeune Texan a fait preuve d'une humilité peu commune dans le milieu à la fin du match: «"Pop" m’a juste demandé d’aller jouer au basket.» Invaincu à domicile cette saison en Playoffs, le Heat subit une lourde défaite (111-92) et perd l'avantage du terrain qu'il venait juste de récupérer. Le niveau de jeu de ces finales est en tout cas exceptionnel, et si les Spurs semblent avoir pris un léger avantage sur le Heat, le plus dur va être désormais de confirmer par une victoire au Texas dès jeudi soir. Depuis 2012, les retournements de situations en Spurs et Heat se sont multipliés, la prudence est donc de rigueur. Cependant, si on se réfère aux statistiques, huit fois sur dix, l'équipe qui a remporté le Game 3 est sacrée championne...