Issu d'une famille vouée au basket, Stephen a pu répéter ses gammes dès le plus jeune âge, en prenant exemple sur son père, Dell, arrière emblématique des Charlotte Hornets durant 10 saisons (meilleur marqueur, joueur le plus utilisé, et meilleur shooteur à 3 points de l'histoire de la franchise). Cette dernière caractéristique est sans doute celle dont Stephen aura le plus profité, ayant battu, cette année, le record de paniers à 3 points rentrés sur une saison régulière (alors qu'il reste 20 rencontres à jouer), un total qu'il avait déjà amélioré par deux fois sur les trois dernières exercices.                                                                                                                                                 Cette insolente réussite de loin est sa marque de fabrique, et ne cesse de faire plier les défenseurs adverses, sans réponse face à ce shooteur diabolique, aussi efficace pour un tir ouvert qu'avec deux joueurs sur le dos. MVP de la saison régulière l'an passé, il est d'ores et déjà assuré de conserver ce titre honorifique, tant il domine son sujet depuis octobre dernier. Le fait est qu'il a réussi l'exploit colossal d'élever son niveau de manière conséquente, à tel point que certains se sont sérieusement demandés s'il ne méritait pas également le titre de MIP (Most Improved Player, joueur ayant le plus progressé) ! Du jamais - vu pour un MVP en titre.

Seul joueur à tourner à plus de 30 points de moyenne cette saison, il a rendu 12 feuilles statistiques à 40 points ou plus, le tout en 60 apparitions. Il en a également profité pour égaler, la semaine dernière, le record de paniers à 3 points rentrés en une rencontre, sans doute pour le faire tomber dans son escarcelle d'ici peu. Mais, récemment, il a sans doute signé sa partition la plus mémorable face à Oklahoma City. Auteur de 46 points, il s'est permis de donner la victoire à son équipe au buzzer, d'un shoot de 11 mètres (soit plus près de la ligne médiane que de la ligne des 3 points) ! Ce joueur est une véritable bénédiction pour son sport.

Sa progression, bien que fulgurante, est d'une logique implacable. Drafté en 2009 par les Warrios, en tant que choix n° 7 de la loterie, il devait initialement rejoindre les New York Knicks, qui lui ont finalement préféré le discret Jordan Hill. Sélectionné dans la             All - Rookie First Team suite à sa première saison, il retourne au All - Star Week - End la saison suivante pour y remporter le Skills Challenge devant un certain Russell Westbrook. Sa troisième saison sera plombée par des blessures, mais il en profitera pour revenir plus fort, et former un duo tonitruant avec l'arrière Klay Thompson, fraîchement drafté.

Cette jeune équipe de la baie de San Francisco atteindra les demi - finales de la conférence Ouest, avant d'être sortie par les Spurs de l'éternel Tim Duncan. En 2013 - 2014, il est récompensé de ses excellentes performances par une première sélection au All - Star Game. Malheureusement, l'aventure s'arrêtera dès le premier tour des playoffs, face à des Los Angeles Clippers intenables. Mais à l'été 2014, c'est le déclic. Steve Kerr, ancien joueur des Bulls de la belle époque, est nommé entraîneur des Warriors, lui qui ne s'était jamais assis sur un banc de NBA auparavant ! Et pourtant, ce choix se révèlera payant, puisque Stephen Curry et ses partenaires finiront champions, au terme d'un exercice remarquable.

Le tour de force du jeune prodige aura été d'éliminer tour à tour les quatre autres membres de la First All - NBA Team en phases finales (Anthony Davis, Marc Gasol, James Harden et LeBron James), un exploit qui n'avait encore jamais été réalisé. Unique. Désormais, Curry est le joueur le plus craint de la Ligue. Sa domination est telle que les dirigeants envisagent même de reculer la ligne des tirs à 3 points ! C'est donc officiel : Curry fait peur, personne n'est en mesure de l'arrêter, et son règne ne fait que commencer.