Vainqueur de ses deux première rencontres dans son Oracle Arena, Golden State semblait avoir fait le plus dur en remportant le match 4 sur le parquet des Cavaliers pour mener 3-1 dans la série. A un match du titre, Stephen Curry et ses partenaires étaient déjà titrés dans l'esprit du monde du basket. Pourtant, les événements s’enchaînent dangereusement dans le mauvais sens pour les Warriors. Privés de Green pour le match 5 suite à sa petite échauffourée avec Lebron, ils ont également perdu Bogut sur blessure rapidement dans cette même partie. Au game 6, on a carrément assisté à un blow out. Jamais dans la partie, les hommes de la baie d'Oakland ont été frustré par l'arbitrage (Curry sorti pour 6 fautes), mais n'ont également jamais trouvé les solutions.
Le banc moins impliqué
On le sait depuis longtemps maintenant, Golden State est une équipe qui aime jouer petit. Avec le danger exceptionnel que représente ses arrières, mais aussi la menace permanente Draymond Green que ce soit au poste ou au large, cette équipe de pistoleros est capable de tout. Sauf que quand l'adresse n'est plus vraiment là, cela se ressent. Avec seulement 40 % et 36 % de réussite sur les deux derniers matchs, ils ont signé leurs pires prestations depuis le début des finales. Et encore, au milieu de tout ça, il faut signaler l'omnipotence de Curry et Thompson qui ont pris près de 50 % des shoots sur ces deux mêmes parties, avec une réussite plus basse que d'habitude. En face, Lebron James et Kyrie Irving ont fait leur carnage en toute décontraction, écrasant la paire de leaders adverses.
Il faut également noter la faiblesse des rotations, mais aussi du reste du 5 majeur en général. Habituelle grande force des Warriors, cette rotation a eu un impact proche du néant sur les dernières parties en terme d'efficacité. Seul Barbosa est parvenu à avoir un apport relativement important. En ce qui concerne le 5, André Iguodala a été intégré suite à la blessure de Bogut. Toujours solide en défense et capable d'apporter du danger en phase offensive, le MVP des dernières finales parvient à s'en tirer. De son côté, Harrison Barnes a été tout simplement inexistant sur les deux derniers matchs, tout comme Green lors du match 6. La faute à quoi ? Au small ball.
Le fantôme de Draymond Green
Sur le parquet, la présence d'Andrew Bogut est presque anecdotique au premier abord étant donné qu'on le voit peu avec la gonfle à la main. Mais dans le système des Warriors, il est primordial. On peut faire du small ball à certains moments de la partie afin d'apporter de la vitesse, gêner son adversaire. En revanche, le faire d'entrée de jeu, et sur des séquences très longues est plus compliqué. Avoir un point d'ancrage dans la raquette, c'est une nécessité en basket. Il est donc difficile de comprendre pourquoi Steve Kerr s'entête à laisser Barnes et Green sous le cercle. Constamment, les deux hommes se sont fait marcher dessus par la puissance physique de Thompson, Lebron ou même de Love.
En face, les Cavaliers ont compris l'avantage a tiré. Alors qu'ils s'étaient spécialisés dans l'envoi de missile longue distance durant ces Play-Offs, ils ont changé de registre en passant beaucoup plus souvent à l'intérieur, en profitant de l'avantage de taille énorme dont ils bénéficient sous le cercle. De plus, on peut remarquer qu'en évoluant quasiment tout le Game 6 au poste de pivot, Draymond Green n'a eu aucune influence sur le jeu. Et sans un Green impliqué, c'est tout le jeu des Warriors qui se délite, comme ce fut le cas vendredi dernier.
Varejao ou Ezeli dans le 5 : La solution miracle ?
Steve Kerr a un effectif fourni et il a donc sorti Festus Ezeli et Anderson Varejao du banc pour essayer de contrecarrer la puissance des Cavs. Le seul petit hic, c'est que ces grands sont rentrés quand un écart conséquent était déjà réalisé. Même si ce sont deux très bons joueurs, ce ne sont pas eux qui vont changer le match. Malgré tout, on peut se poser la question de ce qu'il adviendrait si l'un des deux était amené à débuter le match 7. En effet, que ce soit en phase offensive ou défensive, la présence physique de l'un des deux grands permettrait d'avoir une véritable protection à l'intérieur. Protection qui est inexistante depuis la blessure de Bogut.
Évidemment, il ne faut pas enlever le mérite qui revient aux Cavaliers et à Tyronn Lue, mais on peut également s'interroger sur les choix effectués par Steve Kerr. Cette nuit, à 2h du matin, il a en tout cas l'opportunité de rentrer déjà dans l'histoire en rejoignant le cercle fermé des coachs doublement titrés. A lui de trouver les ajustements nécessaires pour montrer qu'il est le meilleur coach actuellement, et débuter une superbe dynastie avec la franchise d'Oakland.