Mise en place cet été dans l’optique de la prochaine saison, la Select Team créée par la NBA pour intégrer la G-League ne devrait pas manquer d’alimenter les débats. En ayant déjà piqué aux meilleures universités du pays des jeunes joueurs qui figurent déjà parmi les prochaines coqueluches de Draft 2021 (Isaiah Todd, Jalen Green, Jonathan Kuminga…), certaines critiques se sont abattues. Mais derrière ces têtes de gondole amenées à fouler le parquets NBA prochainement, d’autres jeunes talents moins connus se sont vus donné la chance d’intégrer cette équipe après avoir fait leur gamme au sein des académies NBA à l’international, comme le Philippin Kai Sotto, ou encore l’intriguant indien Princepal Singh.
Basketteur depuis ses 14 ans
Âgé de 19 ans, cet ailier-fort indien de 2,08m né à Firozpur, dans la région du Punjab, n’était pas destiné à devenir basketteur, loin de là. Fils d’électricien, il va grandir rapidement, et faire de sa taille un atout pour devenir un véritable espoir en volleyball. Ses qualités lui permettent d’intégrer l’académie sportive de Ludhiana, à une centaine de kilomètres de chez lui, à l’âge de 14 ans. C’est alors que le coach de basket de l’académie repère ce grand dadet tout fin de 1m98, et le convainc de passer au ballon orange. Le tout avec grande réussite puisque seulement deux ans après avoir commencé à apprendre les fondamentaux, il est déjà invité à rejoindre l’Académie NBA d’Inde.
Malgré l’adversité beaucoup plus présente, il se détache des autres jeunes joueurs et obtient une place pour rejoindre la maison-mère des différentes académies (Inde, Sénégal, Mexique) à Canberra (Australie), en novembre 2018. En parallèle, il enchaîne les sélections avec les différentes équipes de jeunes de son pays, menant notamment son pays à la médaille d’or dans les championnats d’Asie du Sud U16, avant d’intégrer la sélection adulte dès décembre 2018. Depuis, il continue sa progression en bénéficiant d’une popularité nouvelle en Inde. Revenu au pays durant la première vague du Covid-19, il a pu se rendre compte qu’il était devenu une célébrité locale. Cependant, le joueur n’a pour le moment pas réussi à montrer des qualités suffisantes pour lui assurer une place en NBA à l’avenir. Pour ça, il va falloir bosser, et peut-être compter sur la bienveillance des hautes instances NBA.
Dans les pas de Sim Bhullar
Ce n’est un secret pour personne, la grande ligue se pose perpétuellement la question de l’accroissement de sa diffusion hors des frontières américaines. Évidemment, avec plus de 1,3 milliards d’habitants, le potentiel économique que peut représenter l’Inde est non-négligeable. Pays émergeant économiquement, sa démographie connaît également une explosion sans limite depuis de nombreuses années, ce qui devrait en faire le pays le plus peuplé du monde sous peu, détrônant la Chine. Cette dernière ayant déjà été conquis par la NBA, l’Inde représente une priorité. Le problème, c’est que si la chine a eu Yao Ming pour populariser la balle orange au pays, l’Inde se cherche encore un guide. Des joueurs comme Amjyot Singh, Palpreet Singh ou Satnam Singh ont caressé l’espoir d’aller en NBA, mais ils ont toujours échoué à passer le stade de la G-League. Seul Sim Bhullar peut se vanter d’avoir du temps de jeu à son actif, quelques minutes offertes par les Kings en fin de saison 2015-2016. Bien peu pour créer une effervescence.
En intégrant la Select Team créée par la NBA, Princepal Singh passe donc à une étape supérieure dans sa progression. En évoluant en G-League, il va se confronter à un niveau de jeu et d’exigence encore inconnu. Surtout, la concurrence sera féroce. On pense notamment à Isaiah Todd, possible futur Premier Tour de Draft, qui évolue au même poste. Si le joueur indien possède une palette offensive intéressante et de réelles qualités athlétiques à étoffer, il va devoir prendre du volume en défense pour franchir les paliers rapidement. Si sa taille lui donnait un avantage dans certaines compétitions locales, en arrivant aux Etats-Unis, il va être confronté chaque soir à des gars qui le regardent droit dans les yeux, et ont plus ou moins de la bouteille.
A bientôt 20 ans, il a encore le temps de se développer. La Select Team va lui permettre de continuer sa progression, tout en se confrontant à une adversité relevée. Avec les briscards revanchards à la recherche d’une nouvelle opportunité en NBA, ou encore ceux qui sont sous contrat NBA mais envoyé dans l’équipe de G-League affiliée, la ligue progresse au fil des années. Il faudra voir si Singh va profiter du travail effectué dans cette équipe afin de passer du statut d’intrigue à réel prospect NBA. Aucun de ses compatriotes n’a réussi pour le moment, mais tout sera fait pour qu’il y parvienne. Toute l’Inde attend ça, la NBA également.