Quel exploit. Le plus grand exploit du basket français. Au-dessus des JO 2000, de l'Euro 2013, 2011 ou du Serbie/France de Novi Sad en 2005. Clairement, la France a livré le plus beau de ses combats, entamés le 4 avril 1926 apr une défaite face à l'Italie. La bande à Boris Diaw, privée de Tony Parker, Joakhim Noah, Kevin Séraphin, Alexis Ajinça, Nando De Colo ou Ian Mahinmi, a réalisé un match en lévitation au dessus de parquet madrilène, laissant les Espagnols, en mission cette année à domicile, sur le carreau.

Comme dans un rêve

  • On manque de superlatifs pour qualifier cette équipe de France de basket coachée par un Vincent Collet au sommet de son art, hier sur le banc du Palacio de los Deportes de la Comunidad de Madrid, là où le capitaine de la Roja Fernandez, Rodriguez, Reyes et Llull évoluent toute l'année avec le Real Madrid. Dès le début de la rencontre, la France montre les crocs en menant 11-2 en un rien de temps grâce à un Boris Diaw stratosphérique avec deux paniers longue distance en quelques minutes. La France se ne fait pas ''écrabouiller'' comme l'avait titré Marca au matin du match, mieux c'est elle qui domine les favoris espagnols dans une salle prête à s'enflammer à n'importe quelle étincelle. Mais les Bleus, en mission, face aux vice-champions olympique au grand complet, prennent l'Espagne à la gorge pour mener de 7 points (35-28) à la pause sur un rebond offensif de Batum puis un lancer franc de Joffrey Lauvergne.
  • La moitié du chemin est alors fait, mais le plus dur est à venir : résister à la furia espagnol du retour des vesitaires. Lorsque les acteurs reviennent sur le parquet luisant, ça sent le souffre dans la salle et les Espagnols reviennent très vite à un point (35-34) grâce à Pau Gasol. Mais là encore, la France donne le change à l'Espagne en résistant. A 10 minutes de la fin de la rencontre, la Roja mène, enfin, d'un points : 42-43. Mais elle n'a pas tout vu. La bande au Captain Babac va livrer un dernier quart-temps, comme le match, de haute-volée en dominant leur meilleurs ennemis 23-9. La début de ces 10 dernières minutes sont équilibrés, chacun répondant à l'autre. Mais à 46-45 en faveur des Bleus, Pau Gasol commet une faute sur Evan Fournier, exceptionnel dans ce match, qui met ses deux lancers : 48-45, l'écart est fait. L'Espagne ne reverra plus les Bleus, qui s'échappent irrémédiablement, au tableau des scores. A 1'05" du buzzer final, Thomas Heurtel, le plus espagnol des joueurs français, arme un shoot venu d'ailleurs à presque un mètre de la raquette, la France retient son souffle... et il rentre dans l'arceau après l'avoir carressé. Cette fois, c'est bon. La France a battu l'Espagne, score final : 65-52.

L'Espagne ne peut-être que déçue

  • La France n'a pas laissé respirer les Espagnols durant ce match grâce à un jeu large, des fixations et des sorties dans les coins. Pau Gasol, qui s'incline pour la première fois face à la France, ont été réduits au silence. Le secteur du rebond a été largement dominé par la France avec 50 rebonds dont 13 pour le seul Rudy Gobert, stratosphérique hier soir. Les journaux espagnols l'ont amère ce matin dans les kiosques. Pour El Mundo Deportivo, ''Les joueurs quittent le terrain applaudis, mais la foule réclame la démission de Juan Antonio Orenga'' alors que AS est sur la même longueur d'onde en parlant de supporters qui ''réclament la démission d'Orenga''. El Pais, de son côté, réaliste, parle d' ''un succès mérité'' pour la France.

Les stats de la rencontre

France Stats Espagne
50.0% Pourcentage à 2 points 45.0%
25.0% Pourcentage à 3 points 9.1%
75.0% Pourcentage aux lancers-francs 76.9%
16 Rebonds offensifs 8
34 Rebonds défensifs 20
50 Rebonds au total 28
14 Passes décisives 9
2 Blocks 5
22 Fautes 18
13 Plus grande avance 2
15 Points venus du banc 12
6 Points après un turnover 15
10 Plus grande série de points marqués à la suite 10
30'31" Temps en tête au score 4'21"

Le selfie de la victoire... en pensant à la Serbie