Pourquoi as-tu décidé d’aller porter les couleurs américaines ?
Plusieurs raisons : une raison familiale avec l'objectif d'élever mes enfants dans un environnement international et particulièrement orienté vers le bilinguisme français-anglais. L'autre sportive, avec l'envie d'évoluer dans un cadre sportif moins complexe dans sa structure, son fonctionnement et son relationnel.
On entend dire que tu te sentais «marginalisé» en équipe de France. Est-ce une des raisons qui a pu précipiter ton choix ?
C'est vrai. J'ai précocement choisi de faire de ma passion mon métier, et plus tard d'être chef d'entreprise. Par définition, je n'étais pas un pair au milieu de mes pairs. Le milieu associatif fédéral et le monde de l'entreprenariat sont deux milieux qui avancent à des vitesses différentes. Ainsi, nous parlions rarement le même discours. Trouvez-vous normal, par exemple qu'un professeur de sport soit au poste de responsable de la communication en charge des relations médias-sponsoring à la fédération ?
Le niveau de ta discipline est-il aussi relevé aux Etats-Unis qu’en France ?
"La densité est moindre aux Etats-Unis"La densité est moindre mais les meilleurs vont vite. J'en ai fait le constat ce week-end en compétition et bon nombre d'athlètes membres de l'Equipe de France n'iraient pas plus vite que les Américains ici. Je n'ai pas assez de recul pour expliquer ce manque de concrétisation des Américains sur la scène internationale ces dernières années... Mais vous savez, le slalom est tout sauf une science exacte !
Est-ce que la densité sur le plan national représentait aussi une menace pour toi ?
Non. Elle m'a obligé à me surpasser et me remettre en question pour continuer de progresser. Toutefois, un risque existe lorsqu'elle est stratégiquement mal managée.
As-tu vécu ta non-qualification pour la dernière olympiade comme un échec ?
Oui. Avec de bonnes leçons. Et tout ça a finalement créé de nouvelles opportunités. Le plus dur était de se rendre sur le lieu des courses et de ne pas être acteur des JO mais spectateur.
Avec ce changement de nationalité sportive, comprends-tu que les gens puissent s’interroger sur la valeur que les sportifs attribuent à leur équipe nationale ?
Absolument. La qualité de l'environnement relationnel est une des clés pour construire ces valeurs. Encore faut-il s'accorder avec cet environnement.