Caractère. A voir la manière dont ils ont fêté la victoire avec leurs supporters, on se dit qu'ils sont insubmersibles : Koke - Resurreccion - et ses plus de 600 matches joués pour l'Atletico, est au club depuis 2009. Jan Oblak, homme du match ce soir, depuis 2014. Antoine Griezmann, meilleur buteur de l'histoire du club, et Saul Niguez, partis voir si l'herbe était plus verte ailleurs - il faut croire que non et revenus du Barça et de Chelsea. Stefan Savic et Angel Correa, toujours là depuis 2015. Et des petits nouveaux dont on dirait qu'ils sont là depuis longtemps, De Paul, Azpilicueta, ou Depay, auteur du but qui a envoyé les Madrilènes en prolongations. L'année dernière, l'Atletico n'avait pourtant pas réussi ç passer les poules de la Ligue des champions, échouant dans une poule largement à sa portée, composée de Bruges, Leverkusen et Porto.

Ce mercredi soir, l'Atletico Madrid s'est qualifié pour les quarts de finale de la Ligue des Champions en venant à bout de l'Inter Milan à la fin des tirs au but (2-1 a.p., 3-2 aux t.a.b., 0-1 à l'aller). Au terme d'un match à rebondissements, à l'intensité folle, c'est à se demander si cholismo n'est pas invicible. 

Le football est parfois injuste, et le commentaire de cette confrontation aurait été tout autre si Alexis Sanchez et Davy Klaassen, deux des entrants de l'Inter, qui ont trouvé avec Inzaghi un nouveau défi pour leurs belles carrières, n'avaient pas rencontré le grand Jan Oblak sur leurs tirs aux buts. L'Atletico a infligé à l'Inter sa première défaite en 2024. Les Lombards restaient même sur 13 victoires d'affilée.

Faillite mentale italienne ? 

Quand Federico Dimarco, à la suite d'une action parfaite de 12 passes, faite de verticalité, de projections rapides, ajuste Oblak (0-1, 33ème), l'Inter est pourtant très proche de la qualification. 2 buts d'avance, une mainmise sur le jeu, et une facilité à étouffer les quinze premières minutes et l'ambiance de dingue du Civitas Metropolitano, l'antre de l'Atletico Madrid. Puis un cadeau, quand Benjamin Pavard rate son dégagement, qui revient sur un Antoine Griezmann filou (1-1, 35eme). Un autre match débute.

Les Italiens ont raté des occasions, deux faces à faces, alors à 1-1 : Marcus Thuram vendange une offrande de classe mondiale de Lautaro Martinez tirant au-dessus (76e), puis Barella, au même endroit, ne trouvant rien d'autre à faire que de frapper sur Oblak (85eme). Puis Thuram, en prolongation, qui rate sa tête. 

Les entrants n'ont pas non plus été à la hauteur, et les choix d'Inzaghi sont questionnables : les cadres Dimarco, Bastoni, Dumfries, Barella sont tous sortis. Et puis, rater trois pénalties en Ligue des champions, pour des joueurs de cette trempe, c'est trop. Lautaro Martinez, capitaine pourtant exemplaire dans l'effort, en aura raté un nouveau, et est désormais à  9 pénalties manqués sur 23 tentés avec l'Inter

Etat d'esprit 

On pensait le cholismo mort, fatigué d'avoir épuisé ses joueurs. Surtout après leur match aller où ils ont été incapables de cadrer la moindre frappe. Pas d'épopée européenne depuis leur victoire en Europa League ne 2018. Une nouvelle saison de disette se profilait. Mais les joueurs de Diego Simeone ont par définition de la ressource. Même Memphis Depay, arrivé cet été avec sa nonchalance et son flegme de rappeur, le sait. Son entrée, remarquable d'intensité, a fait plier l'Inter. D'abord sauvé de justesse par Darmian puis ensuite par le poteau, le Néerlandais a repris une passe parfaite de son capitaine Koke pour tromper Sommer (2-1, 87e).

 

Le cholismo entre alors dans ce qu'il fait de mieux. La folie. Des joueurs fous furieux, tous derrière leur entraîneur dingue, qui s'allonge par terre quand Riquelme, enfant du club, frappe au-dessus au bout du temps additionnel (90e + 3). Tous encerclent l'arbitre Szymon Marciniak, même après un tampon énorme de Saul pendant les prolongations (114e). Quand la séance commence, rien ne peut les arrêter. Oblak sort le grand jeu, arrête deux tentatives interistes, et, malgré le raté de Saul, l'Atletico s'impose (3-2).

Comme il y a deux ans et comme 7 fois en 11 participations pour son entraîneur, l'Atletico Madrid rejoint les quarts de finale de Ligue des champions.