En route vers le Brésil : le Cameroun [3/32]

UN JOUR, UNE EQUIPE. Chaque jour sur VAVEL France nous vous proposons un gros plan sur une équipe qui participera au Mondial et ce jusqu’à la veille du match d’ouverture. Aujourd’hui, et pour poursuivre, nous nous épancherons de manière relativement complète sur le cas de la sélection camerounaise.

En route vers le Brésil : le Cameroun [3/32]
©Arthur Massot/VAVEL France
ThibaudDelabre
Par Thibaud Delabre

Ces dernières éditions, la Coupe du Monde et le Cameroun sont loins d’être un duo fonctionnel car le premier tour n’a en effet jamais été atteint. Pour intégrer le tableau dans un premier temps des phases de groupe, les Lions indomptables se seront qualifiés au forceps en barrage face à la Tunisie. En revanche, le mélange de vécu lié à la jeunesse est très astucieux et aurait la possibilité ainsi d’exploiter éventuellement pleinement le potentiel de cette nation africaine. Ce qui pourrait bien donner du fil à retordre aux pressentis favoris sur le papier si cela coordonne.

Le Cameroun a excessivement donné au football africain et peut ainsi se proclamer comme étant l’une des nations les plus essentielles de ce continent. Pour leur première participation sur le territoire espagnol en 1982, les Lions indomptables avaient été éliminés dès le premier tour mais sans perdre la moindre rencontre. Il a fallu huit longues années pour voir les Camerounais offrir une première qualification des Africains au second tour. Le pays cher à Roger Milla se hissait même en quart de finale de la Coupe du Monde de 1990. Les éditions suivantes ont toutes été marquées par des désillusions car cette formation n’a en effet jamais été en mesure de gravir le premier tour lors notamment du Mondial 2010 de Knysna, subissant trois cuisantes défaites à cette occasion en autant de confrontations.

Classement du groupe de qualification :

  1. Cameroun 13pts +5
  2. Libye 9pts +2
  3. RDC 6pts 0
  4. Togo 4pts -7

Le Cameroun aura durement cravaché mais est en fin de compte sorti sain et sauf du groupe le plus délicat des éliminatoires de la zone Afrique. Il termine certes leader devant la Libye, la République Démocratique du Congo ainsi que le Togo en se qualifiant grâce à leur victoire face aux Libyens à l’occasion de la dernière journée sur la plus petite marge possible (1-0). Ils terminent ainsi premiers de la phase de groupe avec treize points acquis en six matchs. Mais lors des barrages, les protégés de Volker Finke ont péniblement éliminé la Tunisie et sont passés par ailleurs tout près de la correctionnelle (0-0, tab 4-1).

L’intention, à l’approche de la septième participation à une Coupe du Monde pour les coéquipiers de Nicolas Nkoulou, est de passer le cap de la phase de groupe qui échappe au Cameroun depuis 34 ans. En revanche, le tirage au sort ne les a pas épargnés dans le sens où affronter le pays organisateur et deux nations ambitieuses font plus office d’un cadeau empoisonné qu’autre chose. La tâche s’annonce effectivement rude pour les Camerounais, c’est indéniable, mais pas inaccessible compte tenu du fait qu’ils ont déjà vaincu la Seleção à deux reprises. A savoir lors des Jeux Olympiques de 2000 à Sydney et à l’occasion de la fameuse Coupe des Confédérations en France qui avait vu le décès de Marc-Vivien Foé. La suite présage des échéances sud-américaine toutes aussi complexes l’une que l’autre avec les faces à face évoqués précédemment face aux Croates et contre les Mexicains, installés dans le top 20 des meilleurs sélections mondiales.

Samuel Eto’o est sans conteste le joueur emblématique du pays sans mettre en avant son statut de star du ballon rond. D’autant que le capitaine des Lions indomptables figurera dans une Coupe du Monde logiquement pour la dernière fois avant la clôture de sa carrière et aura bien entendu à cœur d’honorer le maillot qu’il a toujours particulièrement affectionné. Un certain 9 mars 1997, date de la première sélection de l’attaquant des Blues, où le Cameroun s’inclinait lourdement 5-0 sur la pelouse du Costa Rica fut le début d’une longue consécration internationale. La suite est connue, 117 sélections pour 56 réalisations à ce stade, ni plus ni moins légendaire. A désormais moins d’un mois du Mondial, les spots publicitaires se multiplient. La marque de bière Budweiser, sponsor majeur de cet événement prestigieux, profite de l’opportunité pour sortir une publicité réunissant des stars du ballon rond et notamment l’ancien joueur passé par Barcelone dont la réputation et la demande indéfectible voit encore et toujours le jour. Quoi qu’il en soit, le président du Comité de Normalisation de la Fédération camerounaise de football estime que tous les esprits ne doivent pas se reposer uniquement sur lui. « Nous ne pouvons pas seulement compter sur Eto’o » a-t-il proclamé. Parmi les autres cadres importants de la nation, on peut citer Benoît Assou-Ekotto, Alexandre Song ou encore Jean II Makoun. Il faudra s’appuyer sur des joueurs portant également un passé marquant autre que ce grand champion pour envisager d’effectuer une Coupe du Monde 2014 consciencieuse.

Emmené par un capitaine exemplaire, les Lions indomptables se présenteront sans véritablement de surprises si ce n'est la présence du feu follet prêté au RC Lens par le club de la Principauté, Edgar Salli, ou encore celle du jeune attaquant de Malaga, Fabrice Olinga, parti dans l'objectif d’acquérir un temps de jeu conséquent en Belgique et plus précisément du côté de Zulte-Waregem. 

A souligner que parmi ce groupe retenu, neuf évoluent dans le championnat français et six autres sont passés par la case tricolore. La Ligue 1 et la Ligue 2 apparaissent majoritaire par rapport aux autres natures de club dans cette sélection camerounaise.

Volker Finke a sélectionné dernièrement une liste de trente joueurs.

Gardiens : Charles Itandje (Konyaspor), Guy Roland Ndy Assembe (Guingamp), Loïc Feudjou (Cotonsport), Sammy Ndjock (Fethiyespor). 

Défenseurs : Allan Nyom (Grenade), Dany Nounkeu (Besiktas), Cédric Djeugoue (Club Camerounais), Aurelien Chedjou (Galatasaray), Nicolas Nkoulou (Marseille), Jean-Armel Kana-Biyik (Rennes), Henri Bedimo (Lyon), Benoît Assou-Ekotto (Tottenham), Gaëtan Bong (Olympiakos).

Milieux : Eyong Enoh (Antalyaspor), Jean II Makoun (Rennes), Joël Matip (Schalke), Stéphane Mbia (Seville), Landry N’Guemo (Bordeaux), Alexandre Song (Barcelone), Cédric Loé (Osasuna), Edgar Salli (Lens).

Attaquants : Samuel Eto’o (Chelsea), Eric Maxim Choupo-Moting (Hambourg), Benjamin Moukandjo (Nancy), Vincent Aboubakar (Lorient), Achille Webo (Fenerbahçe), Mohamadou Idrissou (Kaiserslautern), Fabrice Olinga (Malaga).

La préparation au Mondial a été entamé en février dernier mais d’une façon hostile et c’est le moins que l’on puisse dire. Défait calamiteusement le 5 mars par le Portugal 5-1, les Lions indomptables ont néanmoins sauvé l’honneur grâce à la forme resplendissante de l’attaquant lorientais Aboubakar, qu’il faudra par ailleurs suivre de près pendant la Coupe du Monde. Outre des matchs officialisés contre l’Allemagne et la formation de Paulo Bento, les Camerounais disputeront trois autres rencontres amicales. Les deux premières sont prévues en Autriche face à des équipes non encore déterminées. La dernière, sera face à un adversaire d’Amérique du Sud. « Nous n’avons jamais négocié avec l’Argentine, le Gabon ou encore le Nigeria », a confié Joseph Owona, ancien ministre des sports, pour faire taire certaines rumeurs d’éventuelles oppositions qui avaient auparavant été évoquées.

Le Cameroun débutera sa compétition le 13 juin face au Mexique à 18h à Natal (heure locale). Ils poursuivront le Groupe A cinq jours plus tard à minuit sur la pelouse de Manaus (heure locale) avant de mettre un terme à cette phase de poule contre le pays receveur brésilien, le 23 juin prochain à 22h (heure locale).