Müller sur penalty, Muller sur frappe, Müller en renard des surfaces. Face au Portugal (4-0), l'avant-centre allemand a fait savoir qu'il faudrait compter sur lui. Omniprésent, le triple buteur a été à l'image de son équipe: injouable. Maîtres d'un bout à l'autre de la rencontre, les hommes de Joachim Löw ont mis fin aux doutes- si doutes il y avait - quant à leur statut de favori au titre mondial. Face au dangereux Ghana et sous la chaleur de Fortaleza, il s'agira de confirmer pour les coéquipiers de Mezut Ozil. Une mission qui ne s'annonce pas des plus faciles quand l'on sait que depuis 1994, les triples champions du monde n’ont gagné qu’une seule fois leur seconde rencontre du Mondial. Le dernier exemple en date: la défaite face à la Serbie 1-0 en 2010. Les Allemands avaient alors remporté leur premier match...4-0. Les plus superstitieux verront ça d'un mauvais oeil. Les autres vous diront que lors du dernier match de poule sud-africain les joueurs de la nationalmannschasft avaient vaincu le...Ghana 1-0. Un tel résultat ce soir et la bande à Lahm aurait un pied et quatre orteils en huitièmes de finale. En revanche, tel scénario réduirait au quasi-néant les derniers espoirs ghanéens de sortir des poules.
Un match crucial pour le Ghana
Huitièmes de finaliste en 2006, quarts de finaliste malheureux en 2010, les Ghanéens ont pourtant toujours passé les phases de groupe en Coupe du Monde. Pour atteindre pareil objectif au Brésil il faudra pour les coéquipiers de Muntari indéniablement mieux jouer que contre les Etats Unis. Méconnaissables, les Black Stars ont offert sur un plateau une victoire à des américains qui n'en demandaient pas tant (2-1). Les hommes de Kwesi Appiah ont surtout payé cash le sentiment de supériorité qui semblait animer un bon nombre des leurs. En témoigne, la présence de Kevin-Prince Boateng et Michael Essien sur le banc au coup d’envoi. Face à l'Allemagne, dans une rencontre qui s'annonce cruciale, les attitudes seront différentes. Demandez donc à Kevin-Prince. Le joueur de Schalke 04, qui devrait cette fois débuter la rencontre sur le terrain, a déclaré: "Ce sera comme dans la Rome antique. Il y a des gens autour du terrain qui sont là pour voir deux équipes se faire la guerre. L'équipe qui gagnera sera celle qui le voudra le plus. Et donc nous nous battrons jusqu'au sang contre l'Allemagne". La métaphore est assez éloquente et peut même choquer quand l'on sait qu'en face, côté allemand, un dénommé Boateng Jérôme, son ainé d'un an, occupera le poste de latéral droit.
Pas d'Essien, Hummels incertain
Pour ce qui est des compositions d'équipe, Joachim Löw ne devrait pas toucher à son 4-3-3 aligné face au Portugal. Seul Mats Hummels, blessé à la cuisse droite, devrait être remplacé en charnière centrale par Shkodran Mustafi, auteur d'une entrée en jeu convaincante contre le Portugal, et qui évoluera aux côtés de Mertesacker. Le milieu Kroos, Lahm, Khedira tout comme l'attaque Müller, Ozil, Götze devrait rester inchangé. Le joueur de Schalke 04 Höwedes occupera pour sa part le poste de latéral gauche. Côté ghanéen, le jeune Christian Atsu devrait être pousser sur le banc par le retour du bouillant Kevin-Pierre Boateng. En revanche, Michael Essien, toujours blessé au pied, ne devrait pas être aligné par Kwesi Appiah. Le reste devrait être similaire à l'équipe présente sur le terrain face aux Etats Unis. On espère cependant que les frères Ayew, Muntari, Mensah, Gyan, Mensah ou autres Asamoah se montreront sous un autre jour car l'Allemagne n'a plus perdu face à une équipe africaine depuis 1982 et une superbe victoire d'une géniale équipe d'Algérie (2-1). Supers, géniaux, ceux qui se sont imposés comme l'une des références du foot africain sur ces dernières années, devront l'être ce soir si ils veulent réaliser l'exploit qu'avaient réussi 32 ans plutôt Madjer et Belloumi.