Ils ont eu très chaud. Ils se sont fait très peur. Ils ont fait très peur à un peuple entier. Mais le Brésil a finalement décroché sa qualification pour les 1/4 de finale en battant une extraordinaire équipe du Chili aux tirs aux buts. Retour sur un match qui restera dans les annales.
Une incroyable intensité
L'avant-match nous promettait une rencontre de feu. Et les hymnes, sifflés tour-à-tour par les supporters adverses, annonçaient la couleur. Dans un stade surchauffé, un match âpre et physique débutait. Hâché par de nombreuses fautes, il mettait de suite Howard Webb à contribution. Les 22 acteurs se rendaient coup pour coup avec une intensité sans précédent dans cette compétition. Brésiliens et Chiliens tentaient de prendre le dessus les uns sur les autres, et après une percée dans la défense de le Roja, Hulk s'écroulait dans la surface. L'arbitre ne bronchait pas. Ce n'était que partie remise pour la Seleçao puisqu'à la 18è minute, sur un corner de Neymar, Thiago Silva déviait le ballon au second poteau pour David Luiz. 1-0. Dans une confrontation toujours aussi physique et disputée, les Auriverdes donnaient une occasion inespérée aux Chiliens de revenir dans le match. Sur une maladresse d'Hulk côté droit dans ses 30 derniers mètres, Vargas en profitait et servait Sanchez au point de pénalty, qui ajustait Julio César d'une frappe croisée. Malgré cette égalisation, les Brésiliens se procuraient les meilleures occasions, notamment à la 36ème minute, un centre d'Oscar était repris de la tête par Neymar, juste à côté. Puis Dani Alvès mettait à contribution Bravo d'une frappe surpuissante des 30 mètres à la 42ème. Les Chiliens n'étaient pas vraiment en reste, manquant de prendre l'avantage par Arranguiz en fin de première période, bien repris par David Luiz. Cette première période tenait toutes ces promesses et les deux équipes retournaient aux vestiaires dos à dos.
Deux équipes dos à dos
Visiblement émoussés après cette première mi-temps menée tambours battants, la seconde période perdait légèrement en intensité, et Howard Webb avait moins de fautes à sanctionner. Pour ce qui est du jeu, les Chiliens prenaient la mesure de leur adversaire au fil du match. Bien regroupés défensivement et solidaires, les joueurs de Sampaoli mettaient le pied sur le ballon. A la 63è minute, sur beau mouvement côté droit, Aranguiz reprenait un centre en retrait à bout portant. Julio César s'employait et réalisait une parade exceptionnelle. Le Brésil était passé tout près de la correctionnelle. Et si les Chiliens avaient le ballon, la Séléçao se procurait tout de même les meilleures opportunités et croyait d'ailleurs prendre l'avantage à la 54è sur un but d'Hulk, refusé pour un contrôle de la main. A la 74è, Hulk centrait à destination de Jô, entré à la place d'un Fred transparent, lequel manquait sa reprise. Sur un centre d'Alvès, Neymar plaçait une tête stoppé par Bravo. 2 minutes plus tard, Hulk, encore lui, se faufilait dans la défense, frappait et butait toujours sur Bravo, en état de grâce depuis le début du Mondial. En face, le Chili tenait bon, emmené par un Alexis Sanchez de gala. Le Barcelonais se démenait sur le front de l'attaque, alternant pressing énergiques en phase défensive et gestes techniques de grande classe en phase offensive. Fin des 90 minutes. Prolongations.
La réussite colle aux Brésiliens
L'equipe de Scolari prenait l'ascendant dans ces prolongations. grâce notamment à Hulk, le meilleur brésilien sur le terrain. Bien que dominatrice, elle ne trouvait pas la faille face à des Chiliens héroïques. Carbonisés, les deux équipes se maîtrisaient, attendant les tirs aux buts, jusqu'à ce que Pinilla, entré en jeu, catapultait le ballon sur la barre de Julio César à 30 secondes de la fin. Les Chiliens manquaient la qualification à cause de la transversale. Tirs aux buts. David Luiz transformait son pénalty. Puis Pinilla, qui avait manqué la balle de match quelques minutes auparavant, butait lui sur Julio César. Willian, entré en jeu, tardivement tirait lui à côté. Puis c'était à Sanchez, stratosphérique aujourd'hui, de se heurter à un César euphorique. Ce n'était pas fini pour les Chiliens. Marcelo transformait son pénalty dans la foulée. Puis Aranguiz marquait pour le Chili. 2-1 pour le Brésil. Hulk s'avançait, le meilleur brésilien du match le manquait à son tour. Marcelo Diaz redonnait espoir à tous les Chiliens. 2-2. Neymar, trop peu en vue aujourd'hui, ne tremblait pas. 3-2. Enfin Gonzalo Raja frappait le poteau. Le Brésil se qualifiait dans la douleur, au terme d'un match absolument incroyable. Un miracle.