Attendu comme l'une des affiches les plus alléchantes de ces huitièmes de finale de la Coupe du Monde, ce Pays-Bas / Mexique a abouti sur une partie longtemps intense et disputé, la faute à des Hollandais fébriles et incapables qui se sont réveillés à partir du moment où ils ont été menés au score. Les Mexicains agressifs et solides en défense mais aussi intéressants en phases offensives dans un premier temps, se sont contentés de défendre après l'ouverture du score et se sont fait sanctionner de cette frilosité.
Un premier acte dominé par le Mexique
Ce sont très rapidement les Mexicains qui se sont mis en évidence dans cette partie. Déstabilisés par la sortie prématurée de De Jong à la 9e minute de jeu et le replacement de Blind en sentinelle, les Pays-Bas se sont alors montrés bousculés par les vagues d'attaque de leur adversaire. Ainsi, Layun a profité aux 3e et 5e minute de jeu de l'absence de pressing des milieux hollandais pour tenter deux fois sa chance de loin, manquant à chaque fois le cadre mais démontrant que les coéquipiers de Peralta voulaient tout tenter pour se qualifier. Sur un centre fuyant devant le but de ce même Layun à la 13e minute, les hommes de Van Gaal ont eu une nouvelle frayeur. Sans se procurer des réelles occasions, ce sont tout de même les Mexicains qui avaient réalisé la meilleure entame de match, démontrant les limites défensives de la Hollande.
Il aura fallu attendre la 17e minute de jeu et une frappe de Herrera juste à côté du but de Cillessen pour voir le Mexique concrétiser sa domination technique et territoriale par une occasions. Les coéquipiers de Dos Santons ont alors enchaîner les incursions pour mettre en difficulté leurs adversaires. A la 19e minute de jeu, sur un long ballon vers Herrera, les défenseurs hollandais se sont montrés fébriles au moment de dégager le ballon, confirmation que sur chaque attaque et pénétration mexicaine dans leur camp, les coéquipiers de Robben étaient en danger. Ainsi, à la 23e minute, Salcido libre de toute pression exercée par les milieux Oranjes a pu tenter sa chance plein axe à 35 mètres, forçant Cillessen, peu rassurant sur ce coup, à intervenir. C'est ensuite des tentatives de Dos Santos aux 29e et 39e minutes de jeu, dont une tranchante mais repoussée par le gardien hollandais en angle fermé suite à un bon service de Peralta, que le Mexique a confirmé sa supériorité, notamment dans l'entrejeu. Les hommes de Van Gaal ont répondu par quelques incursions, à l'image d'une tête de Wijnaldun sur un centre de Kuyt à la 21e minute ou sur un long ballon de Sneijder pour Van Persie que l'attaquant en déséquilibre n'arriva pas à conclure à la 27e minute de jeu. Et même si Robben aurait pu obtenir un penalty pour une faute de Moreno en toute fin de première période, action sur laquelle le défenseur mexicain s'est blessé, la sensation que le Mexique était supérieur aux Néerlandais était concrète.
Menée, la Hollande obligée de prendre des risques
Une impression qui s'est concrétisée dès l'entame de la seconde période avec une grosse pression imposée par le Mexique, avec à la clé, l'ouverture du score de Dos Santos à la 48e minute de jeu. Après un bon contrôle de la poitrine plein axe, l'ancien barcelonnais, sans réelles oppositions, décoche un tir puissant à 20 mètres et trompe Cillessen. Libéré par ce but, le Mexique poussa alors pour profiter de la fébrilité de la défense Oranje. Ainsi, à la 56e minute de jeu, Peralta est venu mettre à contribution Cillessen sur une frappe enroulée à 20 mètres. Après ce temps fort mexicain, les Pays-Bas ont décidé de jouer plus haut, mettant une plus grosse intensité dans leurs attaque et dans un véritable 4-3-3 avec notamment l'entrée de Depay à la 56e minute.
Le match a alors gagné en intensité, les Hollandais accélérant et se portant vers l'avant. A la 57e minute de jeu, De Vrij est venu mettre à contribution Ochoa sur un corner de la droite, mais c'était sans compter sur le talent du gardien mexicain, solide sur sa ligne pour repousser la balle sur le poteau d'un magnifique réflexe. C'est ensuite Sneijder qui à la 59e a perforé le bloc de La Verde mais a buté sur un tacle salvateur d'un défenseur adverse. Avec Robben dans une position plus naturelle d'ailier droit, la Hollande s'est alors montrée plus efficace dans l'occupation de toute la largeur du terrain et incisive en phase offensive. Ainsi à la 74e minute, après une magnifique action individuelle partant de l'aile droite, le joueur du Bayern est venu buter sur une intervention pleine d'autorité d'Ochoa en angle fermé. Cependant après la pause fraîcheur à la 78e minute de jeu, la pression néerlandaise s'est faite moins pressante. C'est même Salcido qui s'est mis en évidence à la 79e minute de jeu mais qui a manqué le cadre après une belle incursion dans la moitié de terrain des hommes de Van Gaal. Moins tranchants, les hommes de Van Gaal ont cependant trouvé les ressources pour revenir dans le match. C'est sur un corner de Robben remisé au second poteau que Sneijder est venu reprendre le cuir d'une frappe terrible qui a fini sa course dans le but d'un Ochoa impuissant cette fois-ci. Plus frais physiquement en fin de match, les Oranjes ont alors été récompensés de leurs efforts. En première période, monsieur Proenca n'avait pas sifflé pénalty pour un contact entre Robben et Moreno. Dans le temps aditionnel il l'a fait après un exploit individuel du Bavarois, venu buter sur une intervention de virile de Marquez. Un penalty que transforma Huntelaar rentré en jeu un peu plus tôt, enterrant définitivement les espoirs d'un Mexique trop passif après son ouverture du score.
Déception donc pour une équipe mexicaine intéressante et plaisante dans un premier temps mais trop attentiste et passive dans une seconde partie. Les Pays-Bas se qualifient donc au bout du suspense et peuvent désormais se projeter sur leur quart de finale face à la Grèce ou au Costa Rica.