On approche les 5 heures du matin heure française, au bout d'une finale de Copa America vierge en réalisation. Arturo Vidal vient de commencer la séance de tirs aux buts en voyant sa frappe détournée par Romero, l'ex-portier n°2 de l'AS Monaco. Et puis il arrive, d'un pas décidé. Prêt à donner l'avantage à son Albiceleste, à la mener vers un titre qu'elle espère depuis 1993. Deux pas d'élan pour un tir dans les nuages. Léo Messi, n°10 dans le dos, brassard de capitaine au bras droit, se retourne, grimace et file retourner auprès de ses coéquipiers les mains sur le visage. Six tirs plus tard, Francisco Silva trompe Romero et donne le titre au Chili.
Banc, larmes et retraite
Lionel Messi est assis sur le banc du MetLife Stadium, perdu au milieu du New Jersey, son pénalty repassant dans sa tête encore et encore. Après deux minutes d'oisiveté, il se lève et rejoint ses partenaires pour finalement craquer. Appuyé sur un Messi en pleurs, Aguëro a aussi le moral dans les chaussettes. C'est la quatrième finale perdue par l'Argentine sur les neuf dernières années, la troisième en trois ans. Lors de la Copa America 2007, l'Albiceleste subissait la loi brésilienne (3-0). Sept ans plus tard, en Afrique du Sud, les rayés bleus et blancs se faisaient punir par l'Allemand Götze aux prolongations (1-0 a.p.) en finale de Coupe du Monde. L'année suivante, au Chili, la séance de tirs aux buts avait déjà donné raison à la Roja qui remportait, chez elle, sa première Copa America. Bis repetita ce dimanche 26 juin 2016.
Une défaite de trop pour le quintuple Ballon d'Or qui décide d'annoncer sa retraite internationale à 29 ans après 55 buts en 112 sélections faisant de lui le meilleur buteur de l'Argentine devant Batistuta.
"J'y ai réflechi dans les vestiaires, je ne vais plus jouer avec l'équipe nationale. J'ai fais tout ce que j'ai pu, c'est la quatrième finale que je perds. Je n'ai pas été en mesure d'en gagner une, j'ai tout essayé, ce n'est pas pour moi" avoue l'enfant de Rosario en zone mixte.
Des interrogations subsistent
Innatendue, la décision de Lionel Messi semble être prise à la hâte. Cette annonce n'a-t-elle rien de définitif ou est ce que la Pulga avait ce plan en tête avant même de se lancer dans cette compétition ? Difficile de le juger. Toutefois, la superstar argentine, qui a tout gagné avec le FC Barcelone, risque de subir la pression d'un certain Diego Maradona qui verrait d'un bon oeil un changement de décision du p'ti Léo. El Pibe de Oro avait, lui, réussi à donner un titre mondial à sa sélection en 1986, au Mexique, contre la RFA (3-2) avant d'échouer en finale 4 ans plus tard contre ce même adversaire. Pelé, Zidane : eux aussi ont remporté une Coupe du Monde avec leur équipe. Cruyff ou CR7 non. Alors, Messi peut-il être considéré comme le meilleur joueur du monde ? Eternel débat.
Après l'annonce de la retraite du catalan, son ami et coéquipier Kun Agüero annonçait que certains argentins pourrait emboîter le pas. "Il ne sera pas le seul à arrêter" déclarait-il. Mascherano et ce même Agüero pourraient être des leurs. A suivre.