Tu es en Biélorussie depuis un an et demi désormais, comment s’est passé ton adaptation au sein d'un pays totalement différent ?

 Mon adaptation en Biélorussie s’est très  bien passée parce que j’ai retrouvé ici un autre ivoirien du nom de Yann Emmanuel Affi (Défenseur central ayant évolué au Torpedo Zhodino la saison passée). Il m’a beaucoup aidé pour mon adaptation, et j’ai eu l’occasion d’apprendre la langue russe en un an. Le climat est toujours aussi rude mais je fais avec. Même ceux qui sont nés ici ont toujours du mal à s’en accommoder !

 

En terme de niveau, comment juges-tu le championnat de Biélorussie ?

 Le championnat biélorusse dispose d’un bon niveau. Certes, il n’est pas aussi relevé que la Première Division russe, mais c’est un championnat où viennent piocher plusieurs clubs de grands championnats. Il y a donc de plus en plus de joueurs avec un bon niveau qui affluent, et la D1 biélorusse s’améliore chaque année.

 

Quel est ton sentiment par rapport au fait que le championnat biélorusse soit le seul à être encore en cours dans toute l’Europe malgré la pandémie du coronavirus ?

 Le sentiment est mitigé parce que d’un côté il y a la peur, mais en même temps je me rends compte que je suis comme un privilégié. Mes amis dans les autres championnats ont vraiment envie de jouer actuellement, mais ils ne peuvent pas à cause du COVID-19 alors que moi j’ai la chance d’être toujours sur le terrain. C’est une bénédiction, mais je dois quand même prendre mes précautions.

 

Est-ce qu’il y a des changements dans la vie quotidienne du pays ?

 Les gens s’inquiètent de la situation, mais la vie suit son cours ici. Le gouvernement a pris des mesures pour circonscrire la maladie, et apparemment cela marche, alors tout le monde reste tranquille. (Le pays est actuellement l’un des moins touchés d’Europe avec seulement 94 cas recensés à cette date)

 

Le club vous a-t-il communiqué des consignes particulières à adopter ?

 Oui, le médecin du club nous a demandé de ne pas trop traîner dans les rues parce que c’est une maladie qui est réelle, et de ne surtout ne pas prendre ça à la légère. Des tests de température sont effectués à l’entrée du stade, et les gels hydro alcooliques ont été installés un peu partout dans les installations par le club.

 

Entre joueurs, est-ce que vous discutez de cela ?

 Nous en discutons mais pas tellement puisque nous devons nous concentrer sur le championnat, et engranger des points. Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir peur tout le temps.

 

Personnellement, comment vis-tu cette situation particulière ? Et comment la vivent tes proches ?

Personnellement, je suis serein parce qu’il y a ici un médecin qui nous suit de près. Pour mes proches en revanche, je m’inquiète un peu puisque la maladie est en pleine prolifération en Afrique. Alors je prie chaque jour pour eux, et je prends de leurs nouvelles. Ils s’inquiètent aussi pour moi mais je les rassure au téléphone à chaque fois.