Les places sont parties très vite. Lors de la mise en vente des billets au grand public le jeudi 28 mars, pour 10h (soit en même temps que l’ouverture de la billetterie pour la finale de la Coupe de la Ligue, cherchez l’erreur), il a fallu seulement deux heures pour écouler le stock des guichets pris d’assaut. Certaines personnes étaient même sur place dès 6h, dans la nuit et le froid ! La réception du Paris-Saint-Germain est donc très attendue par les supporters rennais. Pour les clubs, autant dire que cette rencontre n’est pas la priorité.
Paris, la tête à Barcelone ?
Le PSG est donc en Bretagne ce samedi (17h). Et doit se méfier de son dauphin Marseille, vainqueur de Bordeaux hier (1-0), et qui revient à quatre longueurs. Cela dit, vu la régularité des Marseillais et des autres poursuivants ces dernières journées, les hommes de Carlo Ancelotti ont le temps de voir venir. Leur calendrier leur est plutôt favorable, avec quatre matchs contre des équipes de la première partie de tableau sur les huit dernières rencontres du championnat : à Rennes donc, puis Nice à domicile (J33) avant un déplacement à Lyon (J36), et enfin Lorient, au Parc, lors de la dernière journée. Parmi ces quatre matchs, celui de Lyon paraît plus difficile que les autres (sauf si l’OL maintient son niveau de jeu de ces dernières semaines), et celui de Rennes est spécial.
Premièrement, Paris n’a plus gagné au stade de la Route de Lorient depuis la saison 2001-2002 (1-2). 11 ans donc, ça commence à faire un bail. Mais ça, dans le fond, les Parisiens s’en moquent, beaucoup d’entre eux n’étaient pas là il y a deux ans et ont l’habitude de faire tomber ce genre de séries. Mais deuxièmement, le match à Barcelone paraît quand même au moins un poil plus important que le déplacement à Rennes. D’autant plus depuis le match nul de mardi (2-2), qui permet aux Parisiens d’espérer se qualifier au Camp Nou. Et donc de réaliser un exploit sensationnel, de quoi pouvoir se pavaner pendant plusieurs années. Alors, Carlo, tu fais tourner cet après-midi ?
« Je mettrai l’équipe la meilleure pour gagner, a certifié le coach parisien en conférence de presse. Tous les joueurs doivent donner 100% de leurs capacités ». Si le coach pense (officiellement) que le match de Rennes est aussi important que celui de Brcelone, en sera-t-il de même pour les joueurs ? Lucas, blessé il y a encore dix jours et titulaire contre le Barça mardi dernier, devrait souffler, et Alex est forfait pour cette rencontre. Le défenseur brésilien devait être apte pour le déplacement en Catalogne. Le doute subsiste pour Thiago Motta en vue du match de mercredi, il est en tout cas absent pour Rennes.
Rennes à la recherche de la confiance
Du côté de Frédéric Antonetti, le discours est forcément différent. Pour Pâques, le technicien corse a sans doute cherché de la confiance à la place des œufs en chocolat dans son jardin, pour la ramener à ses joueurs, qui en manquent cruellement. Rennes, c’est le 18e du championnat en 2013, sans succès depuis deux mois (contre Toulouse, 2-0), et une défense peu hermétique cette année : son goal-average nul (41 buts marqués et 41 buts encaissés) en est une preuve. Résultat, les Bretons sont dixièmes, et ont sans doute dit adieu à une qualification pour la Coupe d’Europe via le championnat.
Oui mais voilà, l’inconstance est dans les gênes du Stade Rennais version Antonetti, et ce type de génome remonte même à avant l’arrivée de l’ancien entraîneur de Nice. Rennes est une équipe capable de perdre à domicile contre Evian (0-1) une semaine après avoir réalisé l’exploit de gagner à Paris, et à 9 contre 11 pendant 40 minutes (1-2). Donc on peut s’attendre à un gros match de la part des Rouges et Noirs, avec peut-être un esprit de revanche dans la tête de l’attaquant muet depuis deux mois, Mevlüt Erding, parti du PSG quand Ancelotti est arrivé. D'autres joueurs pourraient être surmotivés, du fait du renom de leurs vis-à-vis. Le duel Boye-Ibrahimovic s'annonce d'ores et déjà électrique.
Le but est donc de retrouver de la confiance, et un bon résultat contre Paris serait le meilleur des remèdes. Quoique, on a dit la même chose lors de la réception de Saint-Etienne le mois dernier, le nul (2-2) n’a pas permis de battre Reims et Nancy les journées suivantes. Les Rennais gardent cependant en ligne de mire la finale de la Coupe de la Ligue contre ces mêmes Stéphanois, dans deux semaines. Jean II Makoun, sous la menace d’une suspension pour la finale, est ainsi laissé au repos. On ne ferait pas courir le risque de se priver d’un élément essentiel pour le match le plus important de la saison. Autres absents, Kévin Théophile-Catherine, blessé au pied, Victor Hugo Montaño (de plus en plus proche du retour) et Hérita Ilunga, en reprise, ainsi que l’éternel absent John Mensah. Ce coup-ci, ce sont les adducteurs qui sont touchés pour le Ghanéen.
Les équipes probables
Antonetti avait essayé d'innover le weekend dernier contre Nancy, en titularisant Fantamady Diarra, mais sans succès. Le Malien devait se retrouver sur le banc cet après-midi. Au même titre que le gardien A. Diallo, les défenseurs Apam et Foulquier, les milieux Konradsen (on attend une entrée en cours de match du Norvégien) et N'Gando, et que son compère attaquant Sané. Toutefois, un doute subsiste quant à la titularisation de Sadio Diallo, très décevant depuis le début de la saison. C'est à ce poste sur le côté que Fantamady pourrait être titularisé, Sané ou N'Gando ayant des chances plus minces.
Côté parisien, l'équipe présentée ici est très incertaine. Ancelotti ayant élargi son groupe à 21 joueurs, plusieurs incertitudes planent quant à la décision ou non de faire souffler quelques cadres. Il reste une chose dont on est sûr : sauf blessure de dernière minute, Ronan Le Crom sera dans les tribunes. Jallet, Chantôme, Gameiro ou Beckham sont tous de potentiels titulaires. Le technicien italien veut aligner sa meilleure équipe, elle devrait être celle-ci, mais en cas de résultat favorbale, des changements devraient être effectués tôt dans le match.
La rencontre sera arbitrée par Saïd Ennjimi, qui a déjà arbitré Paris lors du large succès des Parisiens en Corse, à Bastia (0-4, J6). Il était également l'arbitre de la dernière rencontre remportée par Rennes jusqu'à aujourd'hui, contre Toulouse début février (2-0).
Crédits photo : Stade Rennais FC