La déception du titre probablement perdu la semaine dernière face au rival Porto (1-2) dans un match sous haute tension, Benfica s’est vite remis en marche pour se concentrer sur sa finale de Ligue Europa qui l’attend ce soir. Jorge Jesus, l’entraineur lisboète, dans un entretien accordé au site de l’UEFA savait ce qu’il avait à faire. « Benfica est toujours sous pression. Les joueurs, les entraineurs : tous en ont l’habitude et savent que l’objectif à atteindre dans chaque compétition auquel le club prend part est la victoire finale« . Si on regarde de plus près le passé européen de Benfica, retrouver le signe d’un sacre continental date des années Eusebio, qui avait emmené sa bande glaner deux Coupes des clubs Champions en 1961 et 1962. Depuis, six finales perdues (1963, 1965, 1968, 1983, 1985 et 1990), et de déceptions en déceptions. Surclassé durant la première décennie des années 2000 par le rival du FC Porto, Benfica semble retrouvé de sa superbe depuis quelques années. Benfica peut se targuer d’avoir été sur les deux dernières saisons plus loin en Coupe d’Europe que Porto. Battus en demi-finale en 2011 par Braga, les Aigles ont grandi pour revenir plus fort cette saison.
Amsterdam, antre de la finale, est le lieu du dernier sacre de Benfica en Coupe d’Europe. De là à y voir un signe, il y a un pas que l’on ne franchirait pas. Mais au vue du parcours des Lisboètes, on peut y croire. Bordeaux et Fenerbahçe se sont notamment cassés les dents face à l’une des meilleurs défenses du championnat portugais et ont subit les foudres de la meilleure attaque (73 buts). En demi-finale, Benfica porté par un public de folie a écarté les Turcs du Fenerbahçe après avoir été battus à l’aller 1-0 et en inversant la tendance au retour (3-1).
Jorge Jesus le magicien
Quand on se penche sur le passé de découpeur d’entraineurs du président Luis Felipe Vieira, Jorge Jesus fait figure de rescapé. A la tête de Benfica depuis quatre ans, alors que ses prédécesseurs n’avaient eu le droit qu’à une petite année au mieux. Depuis 2009, le technicien portugais a su mettre en place un jeu rapide, fluide, porté vers l’attaque insistant sur un cocktail mêlant argentin (Gaitan, Aimar, Salvio), et brésilien (Lima) pour un football explosif. Porté vers l’avant, le sytême Benfica a imposé sa patte dans le paysage européen. Habitué à revendre ses meilleurs joueurs à des sommes plus qu’intéressante à l’image de Hulk et Witsel l’été dernier, ou David Luiz et Ramires à Chelsea il y a deux ans.
Luisao le taulier
C’est la star de Benfica. Pilier de la défense centrale lisobète, l’international brésilien (43 sélections) est annoncé partant tous les étés depuis près de cinq ans. Arrivé en 2003, Luisao a su s’imposer comme le véritable patron de la défense de Benfica et en devant son capitaine emblématique. Idole des fans de l’Estadio de la Luz, le Brésilien revient de loin. Cette saison 2012-2013 il aurait pu ne jamais la disputer. Lors d’un match amical face à Dusseldorf en août dernier, le défenseur avait agressé un arbitre risquant très gros. Au final, Luisao avait écopé de deux mois de suspensions, disputant quand même la moitié de la saison de son club en championnat (14 matches).