Vitesse, technique, sens du placement et sang froid dans le dernier geste constituent ses principaux atouts. Une tête d’affiche en plus d’être un atout charme symbole de l’ambition débordante parisienne. En effet, depuis le début de la saison, le PSG version qatari s’est mis en tête de concurrencer l’OL féminin, fierté de son président Jean-Michel Aulas. Et il s’en est donné les moyens, c’est peu de le dire. Le budget de la section féminine du PSG est passé de 1 à 4,5 millions d’euros. Objectif affiché : conquérir le titre de champion de France en 2013 ou 2014 et remporter dans un avenir proche la Ligue des champions. Une véritable révolution.
Les renforts de renom parmi lesquels Kosovare Asllani ne se font pas attendre. Le projet est ambitieux, attractif, considérable. Désormais il faudra compter avec le PSG. Débarquent également la jeune américaine Lindsey Horan, l’ancienne lyonnaise Shirley Cruz, l’internationale allemande Linda Bresonik puis Tobin Heath l’hiver dernier. Le tout coaché par un ancien lyonnais Farid Benstiti. Le club grandit et se professionnalise. Résultat, Paris enchaine les prestations de haute volée et Kosovare les buts décisifs.
Un mariage de raison avec le PSG
À seulement 23 ans, la recrue phare de l’intersaison s’est très vite imposée comme l’une des principales stars de la division 1 féminine. Avec 15 réalisations, l’attaquante bat pour le moment son record de nombre de buts en une saison de championnat, établi en 2009 en Damallsvenskan, le championnat de Suède (12 buts). Et dire que contrairement à son compatriote Zlatan Ibrahimović, elle ne tire pas les penalties ce qui aurait pu augmenter ses statistiques…
"Kossé", souvent comparée au géant suédois pour ses origines slaves (elle se dit d’ailleurs surprise mais "honorée" d’être comparée au meilleur buteur de L1), recherche constamment l’excellence et ce n’est pas un hasard si elle a choisi Paris pour sa progression. Le club de la capitale lui offre en effet toutes les conditions pour pouvoir s’exprimer au mieux et enrichir son palmarès à l’échelle internationale, elle qui a déjà remporté 4 trophées, tous dans son pays (1 championnat, 1 Supercoupe et 2 coupes nationales). L’objectif initial du club parisien de se qualifier pour la prochaine Ligue des champions est en passe d’être atteint à 4 journées de la fin du championnat.
Ses débuts sous ses nouvelles couleurs sont retentissants : 5 buts en 3 matchs dont un triplé contre Arras le 14 octobre dernier pour se mettre le stade Charléty dans la poche. On note aussi une évidente complicité avec ses partenaires, notamment avec la latérale gauche internationale Laure Boulleau qui lui distille nombre de passes décisives. Au fil des matchs, son association avec Lindsey Horan s’avère très complémentaire et extrêmement efficace. Elles sont à l’heure actuelle à égalité de nombre de buts, mais il s’agit à n’en pas douter d’une "compétition" saine entre les deux buteuses, tant leur entente crève les yeux. L’américaine, à la manière d’un Brandao, va beaucoup plus au duel et pèse sur les défenses adverses ce qui profite souvent à la numéro 29 parisienne qui aime prendre la profondeur. Une paire d’attaquantes très prolifique en somme, sans oublier Tobin Heath qui s’est naturellement faite une place dans le onze titulaire de Farid Benstiti.
L’Euro suédois en ligne de mire
Passée du championnat suédois qu’elle qualifie de "plus physique et plus tactique" au championnat de France qui est "plus technique", Asllani n’a donc pas mis bien longtemps à adapter son jeu au championnat de France. Le titre va sans doute lui échapper cette année au profit de l’indétrônable Olympique Lyonnais et l’aventure en Coupe de France s’est stoppée le week end dernier face à une vaillante ASSE (alors qu’une hypothétique finale contre Lyon était attendue). Mais sa saison ne va pas s’arrêter là avec en ligne de mire l’Euro 2013 qui se déroulera chez elle, en Suède. Un rendez-vous majeur qui promet un beau spectacle et des matchs très disputés que "Zlataninha" n’entend pas suivre du banc de touche, elle qui a déjà manqué la Coupe du Monde 2011 et qui était remplaçante durant les JO 2012. Elle compte notamment sur le changement survenu à la tête de la sélection suédoise avec l’intronisation de Pia Sundhage, réputée pour son goût pour le jeu offensif. Une sélection qui pourra notamment compter sur une attaque de feu emmenée par la meilleure joueuse du championnat de France Lotta Schelin. Et nul doute qu’avec un tel tandem, la Suède partira logiquement favorite de "son" euro qui débutera le 10 juillet face au Danemark à Göteborg.
On l’aura compris l’euro suédois peut la faire définitivement entrer dans une autre dimension. En attendant la Ligue des champions. On en salive d’avance.