En général, à Rennes, le dernier match de la saison est une fête. Le stade est bien garni, un tour d'honneur est effectué par les joueurs en fin de match, et un feu d'artifice est offert aux spectateurs. Ce soir, la diffusion d'un film sur la saison rennaise a quand même été maintenue. Mais les spectateurs ne sont pas tous restés pour l'occasion. Des sifflets et puis s'en vont. Rennes n'a plus gagné chez soi depuis trois mois et une victoire contre Toulouse (2-0), la lassitude gagne. Frédéric Antonetti aurait sans doute rêvé meilleur pot de départ.
Ajaccio crispé, mais Ajaccio sauvé
Le kop fait toujours grêve, l'ambiance est plutôt inexistante lors de ce match. Et la première occasion des Corses ne va pas faire remonter la ferveur, bien au contraire. Le coup-franc de Cavalli à 20 mètres dans légèrement excentré à droite trouve le mur, André reprend mais dévisse, heureusement Diawara est bien placé et reprend la balle à bout portant (6'). Rennes et Ajaccio se valent dans ce match, les locaux garde le ballon mais sont encore très inefficace offensivement. Mais le retour d'Erding, blessé depuis le 20 avril et la finale de la Coupe de la Ligue contre Saint-Etienne, est très intéressant.
L'attaquant franco-turc décoche une très belle fappe croisée qui trouve le montant gauche d'Ochoa (30'). Il semble plus tranchant que ses coéquipiers, notamment Pitroipa, encore transparent aujourd'hui. De son côté, Ajaccio profite des largesses rennaises en défense, en jouant souvent sur Alou Diarra - sans doute pas un hasard. Mutu se retrouve en face-à-face avec Costil et le portier rennais se couche très bien sur sa gauche pour empêcher le break (42'). Un retournée acrobatique de Cavalli aurait pu être dangereux, mais il est sur le gardien (43'). Juste avant la mi-temps, Rennes égalise grâce Erding. L'ancien Parisien coupe de la tête un centre de Steven Moreira (45'+2').
En deuxième période, les joueurs d'Albert Emon sont crispés, et énervés. Comme si l'enjeu du maintien annihilait chez eux toute volonté de battre Rennes. Côté rennais, c'est le grand vide en deuxième période, à part une belle frappe de Makoun, non cadrée (83'). Pour ne pas se mentir, on s'est ennuyé. L'entrée d'Apam à la place de Kana-Biyik à la mi-temps, et son alignement aux côtés de Diarra a certes effrayé les supporters, mais cette entrée a finalement été convaincante.
Pour Ajaccio, le maintien est assuré ce soir. De quoi soulager les coéquipiers de Johan Cavalli, qui peuvent aborder leur dernier match de la saison contre Nice l'esprit libre. Pour Rennes, l'objectif à Lyon sera de ne pas ramener une valise.
Photo : Alou Diarra - Adrian Mutu : un des duels de la soirée. Crédits : Stade Rennais FC / Ouest Photos Editions