Nous sommes le 12 juillet 1998, après avoir battu successivement le Paraguay, l'Italie et la Croatie, l'Equipe de France se retrouvait en finale de son mondial, un parcours difficile, des matchs intenses, des prolongations, un but en or, les tirs au but, Thuram qui marquera contre les Croates ses deux seuls buts de sa carrière en Bleu. L'ultime match de ce mondial contre le Brésil pouvait faire entrer la France dans la légende, même si tous les observateurs voyaient la Seleçao battre les Français chez eux et largement. Pendant cette matinée du 12 juillet, des bruits circulent, Ronaldo la star Brésilienne aurait été malade toute la nuit et sa participation pour la finale serait remise en cause. Mais à quelques minutes du coup d'envoi, El Fénoméno est bien présent sur la feuille de match et il est même titulaire. Les supporters Français quant à eux, sont dans une ferveur indescriptible depuis le début de la journée, c'est la match du siècle pour certains. 

Dans les tribunes du Stade de France, bon nombre d'artistes, de politiques, dont le président de l'époque, Jacques Chirac. Ce dernier qui passera dans le zapping quelques jours plus tard, suite à un moment plus qu'insolite que tout le monde connaît, le moment ou le président de la république ne connaissait pas les noms des joueurs pendant la présentation de l'Equipe de France. 

Sur la pelouse, un match serré, des équipes tiraillées entre attaquer ou défendre, Fabien Barthez qui fit une sortie extraordinaire devant Ronaldo et puis un homme fît basculer la rencontre, son nom? Zinedine Zidane, le joueur de la Juventus plaça deux coups de tête en première périodefaisant trembler les filets à deux reprises. A la mi-temps la France menait 2-0, inimaginable il y a encore 5 heures. En seconde période, les Français tenaient le choc, le Brésil n'y arrivait pas, la seule ombre au tableau : l'expulsion de Marcel Desailly, mais rien ne pouvait arrêter les Bleus ce soir-là. Et puis, il y a eu ce dernier corner pour les Sud-Américains, mal négocié, Dugarry récupéra le ballon, remonta jusqu'au milieu du terrain, donna le cuir à Patrick Vieira, Emmanuel Petit en pleine course reçut le ballon et placa une frappe hors de portée de Taffarel. Explosion de joie dans les tribunes et sur le banc tricolore, ils l'ont fait. Pour la première fois de leur histoire, l'Equipe de France est championne du monde, de la plus belle des manières, les hommes d'Aimé Jacquet qui étaient critiqués avant le début du Mondial s'imposaient sur le score de 3-0. 

Dans la cabine de commentateur, Thierry Roland et Jean-Michel Larqué n'en revenaient pas : "Vous le croyez ça, l'Equipe de France est championne du monde, en battant le Brésil 3-0, deux buts de Zidane, un but de Petit, je crois qu'après avoir vu ça, on peut mourir tranquille. Enfin le plus tard possible. Ah c'est super! quel pied, ah quel pied oh putain!" Une phrase qui restera à jamais dans la légende. 

Mais en ce 12 juillet 1998, la France sortait de chez elle, elle fêtait la victoire de 23 joueurs, d'un staff, d'un pays. La génération black-blanc-beurre avait réussi l'impossible, gagner une finale de Coupe du Monde, Zidane devenait la star de cette équipe et le chouchou des Français, des milliers de personnes dans les rues criaient son nom, cette nuit là, que tu sois blanc, métisse, noir, arabe, tu étais Français. Le sport peut procurer des joies intenses, un soir d'été 98, il l'a prouvé une nouvelle fois.