Cette affiche était sur le papier totalement déséquilibrée en tous points. Si l'on compare les deux effectifs bordelais et parisiens, il n'y a pas photo. Avec le salaire d'un Ibrahimovic, vous avez quasiment celui du onze bordelais en entier ! Mais surtout, avec l'avalanche d'absences côté girondin, Gillot a dû bricoler une équipe totalement originale avec Sertic en défense centrale et Saivet en pointe. Alors que l'on pouvait s'attendre au pire pour les vainqueurs de la Coupe de France, ils ont malgré tout réussi avec leurs armes à inquiéter sérieusement l'ogre parisien. Sous l'impulsion du duo Poundjé-Maurice-Belay sur l'aile gauche, les girondins ont fait vaciller la paire Jallet-Lucas. Même si Trémoulinas n'est plus là, cela reste le point fort de cette équipe. Ce n'est pas un hasard si le seul but des bordelais viendra du côté gauche avec un centre parfait de Maurice-Belay repris victorieusement par Saivet.
Ce dernier, buteur donc, a aussi montré qu'il pourrait être une alternative crédible à un poste où les solutions ne sont pas légions. Avec ses nombreux appels en profondeur, il a déstabilisé à maintes reprises l'équilibre défensif parisien. Durant 80 minutes, les bordelais auront réussi à contenir les assauts parisiens avec une charnière inédite Sertic-Sané qui a tenu la route. Au milieu de terrain, le local André Biyogo Poko a effectué un match titanesque qu'il aurait pu conclure de la plus belle des manières si sa percée dans la défense parisienne avait trouvé une meilleure issue alors que le score était encore de 1-0. Il a en tout cas marqué beaucoup de points et a fait chavirer le Stade de l'Amitié. Mais physiquement et mentalement, ses partenaires et lui-même ont craqué dans les dix dernières minutes face à la pression parisienne.
Il faut dire que le PSG, ça reste du lourd. Même si la prestation a été plus que brouillonne, les franciliens sont parvenus à s'en sortir dans la difficulté et c'est à ça qu'on reconnaît une grande équipe mais ce Paris là n'avait rien de grand ce soir. Si Lavezzi a fait des étincelles durant la première demi-heure, il s'est ensuite éteint. Jallet a été dépassé par Maurice-Belay et même les leaders que sont Ibrahimovic, Silva ou Matuidi n'ont pas apporté le leadership naturel qu'ils peuvent avoir dans leur façon de jouer. Ainsi, toute la partie s'est résumée à des offensives stériles qui ont rarement inquiété Cedric Carrasso. Le jeu était totalement stéréotypé avec une tendance abusive à rentrer dans l'axe alors qu'il était fermé à double tour. A de nombreuses reprises, Jallet et Maxwell étaient totalement seuls sur leur côté et furent oubliés.
La différence sera faite grâce à un coaching culotté mais efficace de Blanc avec les entrées combinées de Verrati, Ongenda et Coman. Les deux derniers disputaient leur premier match pro et on les reverra certainement sous la tunique parisienne. Le premier est d'ailleurs celui qui égalisera sur un éclair d'Ibrahimovic, enfin. Le géant suédois avait inscrit quelques minutes auparavant un bur injustement refusé par l'arbitre. Et un Ibra touché dans son orgueil, ça peut tout faire. On se dirigeait donc tranquillement vers la séance de tirs aux buts lorsque Lucas trouva sur coup franc la tête d'Alex pour la délivrance. Laurent Blanc qui avait déclaré vouloir tout gagner peut souffler. Sa première tâche est accomplie mais sachant que c'était la plus facile, il y a du pain sur la planche pour l'ancien sélectionneur. Paris ramène donc son deuxième trophée de l'ère qatarie dans la capitale après le titre de champion de France la saison dernière mais ce ne sera certainement pas le dernier.