L'OL, l'ASSE, l'OGCN des victimes désignées

Il est peut-être trop facile de critiquer les clubs qui viennent de sortir, mais une fois de plus ces clubs n'ont pas été à la hauteur. Tout d'abord l'Olympique Lyonnais, les Rhodaniens ont subi les joies de faire deux tours préliminaires. Suite au passage du Portugal devant la France à l'indice UEFA. Après une qualification contre Zurich, relativement tranquille, les hommes de Rémi Garde sont tombés sur la Real Sociedad. Très clairement, beaucoup d'observateurs voyaient ce tirage très facile et pourtant...L'OL n'a rien pu faire, face à un adversaire beaucoup plus fort dans le jeu et dans la technique. Il n'y a rien à dire, les Basques supérieurs dans tous les compartiments du jeu méritent leur qualification. Mais le problème n'est pas là, depuis le début de saison, on encensait la jeunesse dorée lyonnaise. Capable de pulvériser Nice 4-0 et de balayer Sochaux 3-1. Oui mais voilà c'est seulement "Nice et Sochaux". Lors du match aller face à la Sociedad, nous avons très clairement vu une équipe incapable d'accélerer, de tenter des choses, totalement étouffée par la justesse technique des Espagnols. Le match retour fut exactement la même copie conforme, malgré une belle entame de rencontre, Lyon n'a jamais su faire une quelconque différence. La Real Sociedad sans vraiment forcer son jeu, a parfaitement géré la situation alors que c'est une équipe toute jeune en Europe. Victorieuse 2-0 à l'aller et au retour, les coéquipiers d'Antoine Griezmann (quasiment le meilleur sur les deux rencontres) retrouveront les poules de la Ligue des Champions, dix ans après avoir quitté le gratin européen. Alors qu'il y a encore trois ans, les Txuri-urdin étaient en Liga Adelante (la 2ème division espagnole). Tandis que Lyon ne goûtera pas une nouvelle fois au "must" du football, direction l'Europa League pour Aulas et sa bande.

Au tour de l'AS Saint-Etienne, sur le papier les Verts étaient les favoris face au modeste club danois d'Esbjerg. Oui mais voilà, rien ne s'est passé comme prévu. Après un match catastrophique défensivement au Danemark où l'équipe de Christophe Galtier a pris l'eau (défaite 4-3), l'ASSE n'a pas été en mesure au retour d'inverser la tendance et de marquer ce "fameux but" qualificatif. Un non-match clairement, Esbjerg sur sa seule situation dangereuse a pu inscrire un but, avec l'aide du défenseur stéphanois Bayal Sall. Sur les deux rencontres, nous n'avons eu, à aucun moment, un sentiment de révolte ! Comme si les joueurs s'en fichaient grandement de cette coupe. Triste à dire, mais c'est sans doute le cas. Alors qu'il avait un adversaire largement à leur portée, les Verts n'ont pas joué le coup. En face, les Danois ont montré une tout autre envie, celle d'un club qui n'avait rien à perdre.

L'OGC Nice est sans doute le club qui aura le plus de regrets, l'adversaire qui se mettait sur la route des Azuréens n'était pas un foudre de guerre. L'Apollon Limassol, voici le nom du club chypriote, qui a terminé à la 6ème place l'an dernier de son championnat. Rien de très affolant, mais comme pour l'OL et l'ASSE, les Niçois ont pris la porte. Auteur d'un match aller plus que moyen, les aiglons sont repartis de Chypre avec deux buts de retard dans le porte-bagages. Un écart difficile à combler mais rattrapable si les Niçois jouaient le coup à fond. C'était le cas, mais malheureusement, il manquait au moins un but pour arracher les prolongations. Malgré tout, les hommes de Claude Puel ont tout fait pour rattraper l'écart qui les séparait de l'Apollon. Dans une ambiance surchauffée, Nice a tenté, Nice a marqué mais Nice est éliminé de l'Europa League.

Bilan de la semaine : 0/3

Le coefficient UEFA

Voici maintenant le classement que le foot français regarde certainement le plus depuis deux ans. Forcément à force de se faire sortir rapidement de la Ligue des Champions et de l'Europa League, les petits camarades de derrière vous rattrapent. C'est ce qui s'est passé avec notamment le Portugal. En effet, nos amis Portugais sont désormais devant nous à l'indice UEFA. Pourquoi ? Et bien tout simplement car les équipes qui disputent l'Europa League et la Ligue des Champions jouent le coup à fond ! On parlera surtout de cette première. L'an dernier, Benfica a échoué en finale contre Chelsea, alors que les Lisboètes méritaient clairement le titre. Tandis que le dernier survivant français, les Girondins de Bordeaux se faisaient sortir par les Portugais en huitième. Lors de l'édition précédente, le Sporting Portugal était arrivé en demi-finale, là encore le niveau des clubs français attenait son paroxysme. Le PSG et le Stade Rennais étaient sortis dès les poules. Mais l'édition 2010-2011 fût sans doute la meilleure pour le Portugal, avec Porto, Benfica et Braga en 1/2 et une finale 100% SuperLiga entre le FC Porto et le Sporting Braga. Les compatriotes de Cristiano Ronaldo sont passés devant la France grâce à trois belles années en Europa League. Cela s'équilibre avec la Ligue des Champions, cependant il faut le dire très clairement : depuis le début l'Europa (anciennement Coupe de l'UEFA pour les derniers nostalgiques) les clubs de Ligue 1 n'ont rien fait. Que ça soit Lille, Montpellier, Bordeaux, Rennes, Marseille, Paris, Saint-Etienne, Nice et même Lyon. Malgré que ces derniers aient tenu l'indice à bout de bras pendant des années. Le but de ces clubs est de finir devant pour toucher le plus de droits TV.

Le classement actualisé de ce coefficient avec notamment les explications pour comprendre le fameux système de points :

http://fr.uefa.com/memberassociations/uefarankings/country/index.html

Ce classement démontre encore une fois le faible niveau des clubs français sur le sol européen. Les clubs portugais ont joué le coup à fond et sont récompensés des efforts fournis.

La Ligue 1 s'enlise

Il faut le dire, depuis maintenant des années la Ligue 1 est devenu un championnat très faible. Beaucoup se réjouissaient de l'arrivée du Qatar qui permettait au PSG d'attirer des superstars, ce sont les mêmes personnes qui se réjouissent aujourd'hui de voir l'AS Monaco venir concurrencer l'ogre parisien. Oui mais voilà, derrière les "deux machines à argent" de la L1, que reste-t-il ? L'Olympique de Marseille tente de faire bonne figure, avec le trio français : Gignac-Payet-Valbuena. L'Olympique Lyonnais qui l'an dernier a tenu la dragée haute pendant longtemps à Paris se reconstruit via la formation. L'AS Saint-Etienne a perdu sa carte maîtresse Pierre-Emerick Aubameyang, parti à Dortmund. L'OGC Nice a gardé quasiment la même ossature mais a été meurtri par le drame Kevin Anin. Les Girondins de Bordeaux font ce qu'ils peuvent avec les moyens du bord. Et pour le reste ? Cela ne se bouscule pas au portillon. Que dire aussi du niveau de jeu de la L1 ? Pas grand-chose, certains clubs le font, d'autres pas et on en revient au même point : faible niveau, les entraîneurs hexagonaux sont frileux tactiquement, aucune folie. On préfère le bon vieux 1-0, qu'un 2-2 ou 3-3. Dès qu'on marque, on ferme boutique et on compte sur sa défense pour ne pas prendre un but. Certes nous voyons plus de buts d'année en année (2,52 en 2011-2012 et 2,55 en 2012-2013), mais voilà : le fait de vouloir rester sur la même philosophie de jeu cause des dégâts. Notamment au niveau européen, les autres championnats sont plus prolifiques. Le niveau de jeu est bien meilleur qu'en L1, la France du foot a préféré rester dans son système actuel plutôt que de changer. Ils en payent désormais les pots cassés, il n'y aura que deux clubs en Ligue des Champions, deux en Europa League cette saison. Bien entendu nous allons entendre les phrases habituelles des mêmes personnes. Jean-Michel Aulas va jouer à nouveau la communication en disant : "la LDC n'était pas prévue dans le budget du club", que dira-t-il sur le cas Gomis encore une fois ? Le président de l'OL qui s'aventure de plus en plus sur le réseau social Twitter et qui se lâche sur tout et n'importe quoi. Stratégiquement, il perd. Même s'il assume, ses propos sont relayés. Frédéric Thiriez lui est toujours aussi confiant concernant la victoire d'un club français en Ligue des Champions. Forcément ça arrivera un jour avec le PSG ou l'ASM, mais grâce surtout aux joueurs étrangers, pas la formation française.

Ce dernier qui a été d'ailleurs pointé du doigt par Michel Platini concernant le fair-play financier : "On n'est pas là pour tuer des clubs, mais pour les aider à s'en sortir. On va réguler. Monaco ne nous intéresse pas, car il n'est pas en Coupe d'Europe. Il dépend de la ligue française qui pousse depuis cinq ans pour le fair-play financier et qui ne le fait pas...Son président (F.Thiriez) dit que c'est grâce à lui qu'il y a le fair-play financier en Europe, mais il ne le fait pas...En résumé, c'est faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais."

L'Equipe de France, la formation française, une déliquescence amorcée

C'est le point d'orgue final, la France n'est plus une nation forte. Elle est rentrée dans le rang, au lieu de se remettre en question, elle refait les mêmes erreurs. Entre le syndrome Knysna, l'affaire Zahia, l'affaire des primes...L'EDF a vécu trois années noires. Domenech s'en est allé, Blanc est arrivé et s'en est allé, Deschamps est maintenant le sélectionneur. Trois hommes, mais toujours le même problème : pas d'ambition dans le jeu. Forcément, la formation française privilégie désormais le physique à la technique, si bien que des joueurs comme Antoine Griezmann, Morgan Schneiderlin, Jonathan Schmid ont été mis à la porte des centres de formation. Aujourd'hui ils font les beaux-jours de la Real Sociedad, Southampton et Fribourg. D'autres comme Geoffrey Kondogbia et Paul Pogba sont partis très jeunes et réussissent désormais. Des joueurs comme Franck Ribéry ou Mathieu Valbuena n'ont jamais été formés dans un centre. L'Allemagne pendant des années a fait les mêmes erreurs et suite à l'échec cuisant de l'Euro 2000, le système de la formation allemande a été remis en question. Après un travail de longue haleine, ils ont aujourd'hui la récompense d'être certainement la seconde meilleure nation du monde derrière l'Espagne. La France préfère avoir des individualités, plutôt qu'un collectif. On préfère aussi rappeler des Patrice Evra, Samir Nasri qui ont mis "le bordel" par le passé. Le français est têtu, c'est bien connu, il garde donc les mêmes idées. Mais voilà à l'heure actuelle, les Bleus disputeront sans doute un barrage pour se qualifier à la Coupe du Monde, comme en 2010. Bien entendu il était difficile de finir devant la Roja, cependant le jeu affiché par l'EDF n'inspire guère la confiance. Comme rappelé plus haut, c'est une somme d'individualités. Entre un Benzema qui n'arrive plus à mettre un but, un Ribéry qui se sent un peu seul sur le navire, un milieu qui sans le trio Matuidi-Pogba-Cabaye ne ressemble à rien et surtout des latéraux qui prennent l'eau. La seule note positive, c'est sans doute la victoire de la France U20 à la Coupe du Monde en Turquie cet été. Dans cette génération se situe l'avenir, pour l'heure personne ne prend la grosse tête (excepté Florian Thauvin qui se perd totalement), c'est positif, mais il devra y avoir une confirmation.

Quasiment début septembre 2013, le foot français n'avance pas, le ciel est noir. Les erreurs n'ont pas été réparées, on préfère s'enfermer dans un système qui va devenir de pire en pire, personne n'ose se bouger et tout changer. La France du foot est malade et ce n'est pas prêt de s'arranger.