C'est un de ces matins où on se dit que le monde est injuste et où la vie vaut d'être vécue. Le décès de Bruno Metsu marque évidemment le monde du football, mais pas seulement. Contrairement à beaucoup de sportifs qui peuvent prendre la grosse tête et devenir quelqu'un d'autre, Metsu est toujours resté lui-même. Depuis qu'il a vu le jour le 28 janvier 1954 et jusqu'à hier soir, il n'a pas changé. Il sera toujours resté ce ch'ti de la modeste cité de Coudekerque-Village, une sympathique bourgade qui dépasse à peine le millier d'habitants. Comme un symbole, c'est de là que tout a commencé, et c'est là que tout s'est fini. Au côté de sa femme et de ses trois enfants, il aura lutté jusqu'au bout, à l'image de ses équipes, pour vaincre son cancer. A plusieurs reprises, il était déjà passé proche de la correctionnelle. Il y a exactement un an, les médecins ne lui donnaient plus que trois mois à vivre...
Malgré tout, il aura résisté, le tout sans jamais s’apitoyer sur son sort et avec le sourire, faisant de lui l'un des nombreux symbole de la lutte contre ce fléau. C'est l'image du « sorcier blanc » qui restera à jamais gravé dans l'éternité. Un surnom qu'il avait acquis durant sa période sénégalaise où il avait conduit la modeste équipe ouest-africaine jusqu'aux Quarts de finale de la Coupe du Monde 2002. Là-bas aussi on doit pleurer l'ancien sélectionneur, comme au Qatar, ou encore aux Emirats Arabes Unis pour ne citer que ses passages les plus marquants.