Salut Jérémy ! Pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas, peux-tu te présenter ?

Salut à tous les lecteurs. Je m’appelle Jérémy Obin, 21 ans et  j'ai commencé le football à l’âge de 5-6ans à l'OSM Lomme, la ville où j’ai grandi. J’ai ensuite joué à l'Iris Club de Lambersart, une autre ville de la métropole Lilloise avant de rejoindre le LOSC, où j'y ai passé sept ans, dont trois au centre de formation, à Luchin. C'est à cette période que j'ai connu mes sélections en Equipe de France U16-U17-U18 et notamment la demi-finale de l'Euro U17. Après ces belles années, j'ai décidé de partir à Valenciennes, et là je suis resté deux ans. Finalement, me voilà aujourd'hui en Belgique, au White Star Bruxelles en deuxième division. Pour conclure ma description, je suis gaucher, défenseur central mais j'ai aussi évolué au poste de milieu défensif.

Tu as connu un parcours assez atypique. En effet, après ta formation au LOSC tu as signé un contrat de deux ans à Valenciennes, club « rival » du nord de la France. Tes deux saisons à VA, quels souvenirs en gardes-tu ?

En effet après sept années à Lille, je suis parti chez le "voisin" Valenciennois. Je me suis un peu forcé à oublier ces  deux années passé là-bas… Si je dois garder des souvenirs, c'est d'avoir appris beaucoup de choses sur le foot qui ont permis de nourrir ma formation. Je retiens aussi ma première apparition avec une équipe professionnelle en Coupe de la Ligue et une belle aventure en Gambardella qui s'est arrêtée en quart de finale.

Après cette expérience tu décides de quitter Valenciennes pour le « White Star Bruxelles », club de deuxième division belge, très peu connu en France. C’est une sorte de coup de poker ! Quelles sont les raisons qui t’ont poussé à choisir ce club ?

Le White Star Bruxelles n'est peut-être pas très connu en France, mais il faut savoir que c'est un club qui a été repris au bord de la faillite à la fin de la saison 2012/2013. Les personnes qui ont permis à ce club de rester en vie ont tout repris de zéro et ont amené un projet très intéressant pour tout footballeur. C'est donc une des raisons pour lesquelles je suis venu ici, parce que le projet du club est quelque chose que je ne me voyais pas refuser.

Le niveau global de la deuxième division belge, ça donne quoi comparé à tes expériences en France ?

Le niveau de la D2 belge ? Je ne vais pas comparé par rapport à la France, on va dire que ce championnat regroupe des équipes très rugueuses, qui aiment le combat physique, mais on trouve aussi chez certains clubs pas mal de qualité technique.

Et au niveau de la ferveur du public ça donne quoi ? On sait qu’en France les stades ont du mal à se remplir, surtout en deuxième division…

Au niveau du public en deuxième division, ça dépend des clubs. Vous pouvez jouer devant 10 000 personnes un week-end (à Anvers par exemple), comme vous retrouvez devant 5 000, 2 000 ou 500 le week-end suivant… Encore une fois ça dépend du club et de l'engouement des supporters autour de ce dernier.

Comment juges-tu votre effectif ?

Pour moi, honnêtement, nous avons l'un des meilleurs effectifs, si ce n'est pas le meilleur de deuxième division. Au début de la saison beaucoup de nouveaux joueurs sont arrivés suite à la reprise du club. Naturellement il a fallu un temps d'adaptation pour tous sur et en dehors du terrain (NDLR : le club est actuellement quinzième et premier non relégable). Mais je pense que la saison prochaine nous serons armés pour monter en première division ! Il y a des joueurs avec de l'expérience, qui ont déjà connu la première division belge mais aussi la Ligue 1 et la Ligue 2.  Ajoutez à cela des jeunes prometteurs à qui on donne la chance de se montrer et on obtient un noyau porteur de beaucoup d'espoir.

Aujourd’hui il y a dix français dans votre effectif. C’est une stratégie du club de choisir des français qui ont peu de temps de jeu en France où c’est quelque chose de courant en Belgique à ce niveau ?

C'est vrai qu'il y a pas mal de Français. C'est une chance pour certains d'être ici. Car on nous donne la possibilité de jouer et de progresser, avec en plus un super projet du club ce que l'on avait peut-être pas en France. Puis dans un second temps, il est vrai que pas mal de Français évoluent maintenant en Belgique. Pour certains, ce championnat peut être un tremplin, mais pour d'autres il permet surtout de réussir dans un pays où le football progresse énormément.

Au niveau supérieur, on parle depuis plusieurs années d’Anderlecht comme le club « référence » en Belgique. Et pourtant chaque saison ce club a énormément de difficulté au niveau européen. Quelle est ton analyse à propos de cela ?

Anderlecht est une grande équipe du championnat belge. Maintenant, réussir à l'échelle européenne c'est très difficile. Et c'est difficile pour tout le monde. Seul les grands clubs comme le Real Madrid, le Barça, le Bayern et d’autres peuvent se permettre de rivaliser en Europe chaque saison. Parce qu’ils ont les moyens financiers et ils comptent dans leur effectif les meilleurs joueurs du monde. Donc forcément pour un club comme Anderlecht c'est compliqué de rivaliser, mais ça l’est aussi pour d'autres clubs européens. Ca n'empêche que chaque année ils jouent crânement  leur chance en coupe d’Europe.

Des clubs comme Zulte Waregem ou le Standard de Liège sont des clubs qui montent. Tu les vois capables de devenir des rivaux importants d’Anderlecht ?

Honnêtement, je suis vraiment le football belge depuis que j'y joue, c’est-à-dire depuis le début de saison. Et pour moi, oui il y a le Standard de Liège, Zulte Waregem, mais il y a aussi des clubs comme le FC Bruges ou Genk qui pour moi sont tous des rivaux importants pour Anderlecht.