C'est un ouragan, que dis-je, un séisme. Non, c'est l'apocalypse. Ce match relègue certainement le drame de 1950 au second plan. Les mots nous manquent pour définir ce qui s'est passé dans l'enceinte de Bela Horizonte. Que peut-on dire à part que le Brésil s'est fait humilier par des allemands glaçants de maîtrise et de réalisme. Privée de ses deux stars Neymar et Thiago Silva, la Seleçao n'a pas existé, plongeant au passage 200 millions de brésiliens dans les ténèbres. Leur Coupe du Monde restera bien sûr dans les annales, mais on y retiendra que le Brésil a reçu la plus grosse gifle de son histoire. Cela dépasse le simple cadre du football et du sport. Un pays entier devra se remettre d'un traumatisme sans équivalent.
25 minutes pour sceller l'issue du match
Pas d'analyse tactique. Ce match fut surréaliste, irréel. Un cauchemar éveillé pour les Auriverdes. Müller à la 11è profitait d'un marquage inexistant pour reprendre victorieusement un corner. Klose doublait la mise à la 23è, au milieu d'une défense qui n'en était finalement pas une. Il devenait le meilleur buteur de l'histoire des phases finales de Coupe du Monde avec 16 buts, battant Ronaldo le Brésilien. Comme un symbole. Kroos signait un doublé tout de suite après aux 24è et 26è minutes face à une arrière-garde aux abois. Khedira démultipliat la douleur brésilienne 3 minutes plus tard après un beau mouvement avec Özil. 5-0 à la mi-temps. Les Allemands géraient la deuxième période, profitant au passage d'un doublé de Schürrle aux 69è et 79è minute. Un résumé bref, mais l'enjeu tactique a été dépassé lors de ce match. 8 juillet 2014, retenez bien cette date.
Deux êtres vous manquent et tout est dépeuplé
On ne pouvait croire que la Seleçao se résumait à son capitaine et à sa star de 22 ans. Pourtant, force est de constater que l'équipe est à des années-lumières de son rendement habituel en leur absence. Neymar et Thiago Silva auraient-ils changé le cours de ce match? Pas sûr, mais leur absence a paralysé l'équipe. L'inspiration a manqué offensivement face à un Neuer venu d'une autre planète. Une formation sans âme a erré pendant 90 minutes, sifflée par ses propres supporters, qui autrefois rêvaient d'un sixième sacre. Le Brésil aura tenté en deuxième période, attendant le but d'Oscar à la 90è, ne sonnant même pas comme un sauvetage d'honneur. Le mastodonte allemand a détruit un pays entier en l'espace d'un match, et partira tout logiquement grandissime favori de la finale du Mondial qui appartenait pourtant à leur victime.
Tragédie nationale
Dans un contexte social particulièrement difficile, un faux pas était interdit. Une débâcle inimiginable. Ce match fait désormais partie intégrante de l'histoire du Brésil. Les manuels d'histoire inscriront à l'encre indélibile le déroulement de cette journée. En organisant cette Coupe du Monde, le Brésil avait pour but de laver l'affront de 1950 et la victoire de l'Uruguay en finale. Les Brésiliens n'ont récolté qu'un second traumatisme, plus fort encore qu'il y'a 64 ans. Chaque organisation du Mondial rime avec une humiliation. Une chose est sûre, le pays attendra certainement très longtemps avant de réorganiser une Coupe du Monde de football. Car ce match est un drame, une tragédie.
En ce 8 juillet, c'est en pesant nos mots que nous pouvons affirmer que le Brésil a vécu l'une des plus grandes humiliations de l'histoire du football.