A peine remise du cataclysme de la veille et de l'incroyable victoire de l'Allemagne, la planète football avait déjà rendez-vous avec la seconde demi-finale de la Coupe du Monde 2014 entre l'Argentine et les Pays-Bas. Il est clair que cette confrontation était à des années-lumières du spectacle et de la folie du match d'hier. Crispées, maladroites, les deux équipes n'ont jamais su se départager. Mais à l'image de son Mondial, l'Argentine a arraché son billet pour la finale sur le fil, en se trouvant un nouveau héros: Sergio Romero. La rime est toute trouvée. L'Argentine retrouve donc pour la 3è fois de son histoire l'Allemagne en finale de la Coupe du Monde.
120 minutes insipides
La rencontre s'annonçait indécise et disputée, cela n'a pas manqué. On assistait à une première période vérouillée à double tour entre deux équipes de même calibre. Petit avantage cependant aux Argentins, qui à défaut d'être dangereux, se montraient plus incisifs que les Bataves, bénéficiant de la possession de balle. Mais pas d'occasion franche dans cette première mi-temps. Par deux, trois gestes de classe, Messi montrait qu'il pouvait faire basculer le match à tout moment. Mais la bonne surprise de ce premier acte émanait d'Enzo Perez, le joueur du Benfica Lisbonne, le plus remuant sur la pelouse. Les Hollandais se montraient; eux bien timorés, à l'image de leurs stars Robben et Van Persie, bien discrets. Une timide frappe de Sneijder et un enchaînement de centres mettant à contribution Romero résumaient l'apport offensive des hommes de Van Gaal lors des 45 premières minutes. 0-0 à la mi-temps. Tout restait à faire.
La deuxième période reprenait sur les mêmes bases que la première. Argentins et Hollandais ayant chacun leur tour la maîtrise du ballon sans parvenir à s'approcher des cages adverses. Que ce soit Robben d'un côté ou Messi de l'autre, personne ne parvenait à faire basculer le match, à insuffler ce grain de folie dont manquait cruellement cette partie fade au rythme monotone. Une seule occasion franche de chaque côté. A la 75è, Enzo Perez pour les Argentins, débordait et centrait devant le but à destination d'Higuain qui, à bout pourtant, manquait le cadre de peu. Dans les 10 dernières minutes, après un beau mouvement, Arjen Robben se retrouvait face à Romero, mais avant de pouvoir frapper, Mascherano signait un retour parfait. 0-0 à la fin du temps réglementaire.
Les prolongations ne furent guère plus transcendantes. Comme paralysées par l'enjeu, les deux équipes n'auront jamais emballé le match malgré les talents présents sur la pelouse. Seule alerte dans ces prolongations, un face-à-face manqué par Palacio, qui de la tête, était tout proche de lober Cilessen. La séance de tirs aux buts était inévitable.
Sergio Rom-héros d'une nation
La tension, qui régnait depuis le tout début du match, s'est démultipliée lors de la séance de tirs aux buts. Van Gaal ne refera pas le coup des quarts de finale (Tim Krul, remplaçant, était entré à la 119è spécialement pour la séance de tirs aux buts), les 3 changements étant effectués. Ron Vlaar, auteur d'un match parfait en défense centrale, et certainement le meilleur Hollandais sur le terrain, s'avançait face à Roméro. Le gardien remplaçant de l'AS Monaco s'imposait une première fois. Les quatre Argentins qui tiraient, (Messi, Garay, Aguero et Maxi) ne tremberont pas. Côté Batave, Robben et Kuyt transformaient leur tir au but, quand Sneijder voyait sa frappe repoussée pour le nouveau héros de toute l'Argentine. Les Pays-Bas ne connaîtront pas de deuxième finale consécutive, et courent toujours après leur premier sacre. Côté Argentin, on attendait Messi, on a finalement eu Romero. Jamais flamboyante, l'Argentine est parvenu à franchir tous les échelons, et se prend à rêver de troisième étoile, contre l'archi-favorite, l'Allemagne, qui devrait faire grincer des dents les Argentins.