Longtemps le RC Lens aura été dans le doute. Ligue 1 ou Ligue 2 ? Il a finalement fallu attendre fin-juillet et la décision définitive de la FFF pour voir l'accession en Ligue 1 confirmée, après un refus de la DNCG. Une pré-saison bien spéciale, puisque les Sang & Or seront privés de leur stade Bollaert-Delelis fétiche, en travaux pour l'Euro 2016. Le club d'Hafiz Mammadov prend donc ses quartiers à Amiens, dans le stade de la Licorne, 12 000 places. Et puisque les problèmes s'accumulent, le recrutement a été interdit aux Lensois, les instances prétextant 4 millions d'euros manquant dans le budget prévisionnel.
Amputée d'Areola, Tisserand et Sailli, trois jeunes espoirs qui n'ont pas prolongé leur prêt, c'est une équipe inexpérimentée, composée essentiellement de joueurs découvrant la Ligue 1 qui a démarré son championnat à Nantes (défaite 1-0). Le maintien sera certainement compliqué à assurer, mais plusieurs raisons nous font penser que le RCL va conserver sa place dans l'élite à l'issue de la saison:
Une soif de revanche
Les multiples rebondissements quant à la présence du RC Lens parmi l'élite n'ont certainement pas laissé les joueurs indifférents. Alors que sa place a été remise en cause à maintes reprises sur le plan financier, nul doute que les Artésiens auront à coeur de prouver qu'ils méritent bel et bien la Ligue 1, en le prouvant sur le terrain. Ce feuilleton n'a que renforcé la motivation des Sang et Or...
Une incroyable ferveur
Ce n'est plus un scoop, le public lensois est un public d'exception, et l'a montré une nouvelle fois; l'année dernière, en réalisant la 5ème affluence sur la saison, stades de Ligue 1 et Ligue 2 confondus avec quelques matchs à 40 000 spectateurs. En plus de la quantité, la qualité est également assurée, avec une ambiance digne de matchs de Ligue des Champions. Il est clair que la privation du stade Bollaert-Delelis constituera un vrai handicap pour ses fidèles, mais cela n'empêchera pas les Lensois de soutenir leur équipe dans la France entière. Pour preuve, près de 1000 supporters ont fait le déplacement à Nantes pour la première journée. Et en prime, 3 matchs des Artésiens seront disputés au Stade de France, où les dirigeants espèrent remplir les 80 000 sièges. Ambiance garantie...
Des jeunes de qualité
Raphael Varane n'a que 21 ans, mais est titulaire en Equipe de France, et en concurrence avec Pepe au Real Madrid. Le joueur a déjà fait ses preuves lors de grands rendez-vous et fait partie des meilleurs défenseurs centraux européens. Serge Aurier, auteur d'une saison tonitruante avec Toulouse et d'une Coupe du Monde très aboutie avec la Côte d'Ivoire a rejoint le PSG. Ces deux joueurs ont tous deux été formés à Lens et sont le parfait exemple de la qualité de la formation lensoise. D'autres exemples peuvent être cités comme Kondogbia, Taarabt, Kakuta, T. Hazard, ou encore Assou-Ekotto. Le club pourra donc compter sur ses jeunes. Wylan Cyprien, Jean-Phillipe Gbamin (19 ans) et Benjamin Bourigeaud (20 ans) ont réalisé une bonne saison l'an passé en Ligue 2 et peuvent poursuivre leur progression cette année, ainsi que Baptiste Guillaume (19 ans), qui a peu joué l'an passé mais auteur d'une préparation convaincante. Sans oublier les surprises qui pourrait apparaître au fil des matchs. Le centre de la Gaillette pourrait bien sauver la mise à son équipe première...
Un coach à poigne
La réputation d'Antoine Kombouaré n'est plus à faire. On se souviendra du joueur grâce à son coup de tête victorieux en Coupe d'Europe face au Real Madrid (4-1) avec le PSG lors de l'année 1993. L'entraîneur a également quelques faits d'armes. Il a permis à Strasbourg de se maintenir en 2004 puis a surtout contribué au développement de Valenciennes, participant à la montée en L1 du VAFC puis maintenant le club en Ligue 1. Kombouaré pousuivra sa carrière au PSG, où il remportera la Coupe de France, terminera à la 4ème place lors du championnat 2010/11 grâce à un jeu flamboyant. Après le rachat du club par les Qataris, il est remercié à la mi-saison alors que Paris est à la première place. Après une pige en Arabie Saoudite, Antoine Kombouaré relève le défi lensois, et fait monter le club dès sa première saison. Il composera avec le groupe formé et en tirera le maximum. Sa forte personnalité et sa rage de vaincre font de lui un entraîneur atypique à poigne qui sait transmettre à son groupe sa soif de résultat. Dans une carrière sans réelle échec, Kombouaré a les arguments pour maintenir le RC Lens à flots, et pourra surfer sur la dynamique insufflée la saison passée.
Malgré un retard dans la préparation et un climat loin d'être serein dû aux nombreux problèmes administratifs et financiers, le club lensois a tout de même quelques arguments à faire valoir et peut d'ailleurs se calquer sur les exemples de clubs comme Guingamp ou Evian, aux budgets limités, qui ont su maintenir leur place parmi l'élite ces dernières années. Le vent d'espoir est toujours là !