Editorial - Attribuer au Qatar une Coupe du Monde relevait déjà de la fantaisie. Un pays, à la culture foot proche de zéro et aux joueurs renommés inexistants, n'aurait eu sur le plan sportif qu'un rôle de figurant. Mais à l'image d'une équipe de handball composé de mercenaires venues des quatre coins du monde, le Qatar souhaite développer sa selection nationale de Football avec comme principale arme: la naturalisation. Même si sur le plan légal la FIFA ne peut aller à l'encontre de ce procédé, sur le plan éthique beaucoup se pose la question quant à la réelle valeur de cette équipe. Chanter l'hymne national, main sur le coeur, les yeux rivés vers le drapeau du Qatar, le tout avec des Européens, Américains et Africains. Oui, il y a comme un "hic".
Les petrodollars peuvent-ils tout acheter ? Bâtir une équipe nationale comme l'on bâtit un club, au pays du gaz et du pétrole, cela ne semble choquer personne. Une équipe cosmopolite naturalisée à la va-vite, des stades modernes remplis on ne sait comment, l'expérience du handball a montré que le Qatar pourra être prêt dans 7 ans pour ce qui s'apparente à être sa coupe du monde de Football. Néanmoins, obliger cette équipe nationale à posséder des joueurs Qatariens pures souches releverait de la normalité.
Contrer la naturalisation, contrer à ce qui s'apparente à être une solution de facilité. La FIFA exige aux clubs européens d'avoir un minimum de joueurs formés au centre de formation. Il serait peut-être judicieux que l'instance de football daigne à faire de même pour les sélections nationales. Le Qatar aurait donc de "vrais" Qatariens dans son équipe. Normal non ?