Un goût de revanche
A Portuguesa et La Marseillaise résonnent dans les travées du Carl-Beinz Stadion. Une odeur de 10 juillet 2016, lorsque la France s'apprêtait à disputer sa finale à Saint-Denis dont on connait l'issue. Cette fois, ce n'est pas le sacre mais une place pour l'ultime match qui est à jouer. Les portugais ont toujours un maillot rouge, la France n'est plus bleue mais blanche.
Le Portugal, en cas de succès, serait la première nation à remporter l'Euro à trois reprises, déjà sacré en U17 et en A. Les lusitaniens entrent dans cette demie de la meilleure des manières. Dès la troisième minute, Pedro Pacheco, le défenseur du FC Bâle, parvient à couper le coup franc de son capitaine Gonçalo Rodrigues (Benfica) de la tête. Paul Bernardoni, le portier français des Girondins de Bordeaux, ne peut rien faire (1-0).
L'ouverture du score est un mal pour un bien car elle permet de réveiller les Bleuets qui réagissent six minutes plus tard. Près du corner gauche, Kylian Mbappé élimine son vis à vis d'un coup de rein avant de centrer en retrait pour Ludovic Blas qui égalise du plat du pied (1-1). Le Guingampais, auteur d'un but en seize rencontres de Ligue 1 cette saison et très actif en début de rencontre amène à nouveau le danger sur le but de Silva, se jouant de deux portugais avant de frapper, sans trouver le cadre (11').
Peu à peu, le match perd de son intensité et il faut attendre la 37e minute pour voir la France prendre l'avantage... mais le but d'Issa Diop est refusé pour une faute évidente du Toulousain sur Buta. Les deux formations rentrent finalement aux vestiaires sur un score de parité.
"Kiki" Mbappé, homme du match
A croire que les entames de période ne sont pas les mielleurs temps pour les Bleuets, sûrement par un manque de concentration. Une minute seulement après la reprise des débats, les hommes de Peixe sont tout près d'inscrire un second but. La frappe de Carvahlo obligeant Bernardoni à se détendre (46'). Son concurrent, le portier portugais du Sporting Portugal, Pedro Silva, semble lui être dans son match remportant trois duels face au meilleur buteur de la compétition Jean-Kévin Augustin (6 buts). L'attaquant du PSG n'est plus, à l'issue de cette rencontre, le seul goleador puisque le jeune Kylian Mbappé, grâce à son doublé, l'a rejoint.
Le jeune attaquant de l'AS Monaco (11 matchs, 1 but cette saison) est d'abord à la conclusion d'un joli mouvement collectif français. Relance de derrière par Diop pour Blas qui décale magnifiquement Clément Michelin sur la droite. Ce dernier centre, Augustin est trop court mais Kiki a bien suivit et pousse le ballon au fond des filets, avec un peu de réussite (2-1). Clément Michelin lui livrera une seconde passe décisive à la manière de l'islandais Aaron Gunnarsson ou d'un certain Rory Delap : une longue touche jusqu'au point de pénalty qui profite au buteur de l'ASM prenant le dessus de la tête sur son adversaire portugais (3-1). Un coup de massue pour les lusitaniens qui n'arriveront plus à se relever. La France est en finale !
Ludovic Batelli (sélectionneur de l'Equipe de France U19) : "C'est une grande fierté. Je suis fier de mes joueurs et de mon staff. On va savourer. Maintenant c'est l'apothéose, dimanche soir 20h30, face aux italiens dans le grand stade d'Hoffenheim. Je vais leur dire (à ses joueurs) merci mais aussi qu'on ne va pas s'arrêter là."
Et maintenant l'Italie pour le sacre.
Dans l'autre affiche de ces demies-finale, la jeune Squadra s'est imposée face à l'Angleterre (2-1). Au terme d'un match serré et disputé jusqu'à la dernière minute, la Nazionale peut remercier son latéral gauche Frederico Di Marco. L'espoir italien de 18 ans, prêté par l'Inter de Milan à Empoli pour la saison prochaine, a offert la qualification aux siens. D'abord en ouvrant la marque sur pénalty (27') puis en concluant un superbe coup-franc (60') en trouvant la lucarne, de son pied gauche, sa quatrième réalisation du tournoi. A l'image de Gigi Buffon, le gardien de la Squadra, Alex Meret, s'est montré décisif à plusieurs reprises. Les anglais se sont vu revenir à la marque grâce à un but contre son camp du malheureux Picchi, à cinq minutes du coup de sifflet final, trop tard pour espérer accrocher la finale.