Groupe A.
1 : Manchester United.
2 : Benfica Lisbonne.
3 : CSKA Moscou.
4 : FC Bâle.
Une équipe dirigée par José Mourinho arrive toujours à maturité lors de la deuxième saison. Cela semble déjà se confirmer en championnat, les Red Devils ayant un bilan actuel de trois victoires en autant de rencontres, en marquant 10 buts sans en encaisser aucun. Lukaku est en feu (4 buts), Mikhitaryan est formidable dans son rôle de chef d'orchestre (5 passes décisives), tandis que le duo Pogba - Matic fait la loi devant la défense. Piteusement éliminés dès les poules en 2015/16, cantonnés à la Ligue Europa l'an dernier, les Mancuniens ont la ferme intention de revenir de la meilleure des manières au sommet de l'Europe.
Derrière, le Benfica semble un cran au-dessus du CSKA Moscou et de Bâle. Le Brésilien Jonas, du haut de ses 33 ans, reste un renard des surfaces d'exception (déjà 6 buts cette saison), alors que son compatriote Luisao (36 ans), véritable légende vivante du club (507 rencontres), est toujours un pilier indispensable en défense centrale. L'an passé, un premier tour mitigé avait condamné les Aigles, éliminés dans la foulée par un Dortmund sûr de sa force.
Groupe B.
1 : Bayern Munich.
2 : Paris Saint-Germain.
3 : Celtic Glasgow.
4 : Anderlecht.
Depuis l'arrivée de Carlo Ancelotti sur le banc, l'été dernier, le Bayern Munich offre un visage aussi solide qu'insuffisant. Pour faire simple, les résultats sont toujours là, mais la manière laisse encore à désirer. Pourtant, l'effectif est extrêmement complet, avec un titulaire et un remplaçant de niveau semblable à chaque poste. C'est probablement de ce point de vue que Lewandowski (déjà 6 buts) et ses partenaires feront la différence pour virer en tête de la poule. En 2016/17, le Real Madrid, dans le sillage d'un Ronaldo fantastique (5 buts lors de la double confrontation), avait triomphé en quarts d'un Bayern trop nerveux (deux expulsions, un penalty raté).
Quant au PSG, qui vient de s'offrir le joueur du présent (Neymar) et celui du futur (M'Bappé), il n'est pas illogique d'envisager une deuxième place dans ce groupe, malgré l'investissement colossal lors de ce mercato. Car si l'attaque sera quoiqu'il arrive à la hauteur (déjà 5 buts pour l'increvable Cavani), le milieu de terrain et certains défenseurs vont devoir cravacher pour se mettre au niveau. Marco Verratti, par exemple, peine à prendre le jeu à son compte depuis maintenant 6 mois, tandis que Layvin Kurzawa montre d'inquiétantes lacunes défensives. Tout le monde se souvient de la douloureuse élimination du club de la capitale en huitièmes, il y a de cela quelques mois, sur la pelouse du FC Barcelone. Mais il ne faudrait pas oublier qu'à l'aller, Paris avait offert un véritable récital, et baladé le champion d'Espagne en titre comme personne depuis des années. Alors n'oublions pas de considérer les deux faces de la pièce avant de s'avancer.
Groupe C.
1 : Chelsea.
2 : Atlético Madrid.
3 : AS Roma.
4 : Qarabag.
Malgré un mercato maladroit, Chelsea devrait accrocher la première place de ce groupe relevé. Morata et Rüdiger sont des choix "par défaut", mais leur profil correspond à merveille au jeu d'Antonio Conte. Pour ce qui est de Zappacosta et Drinkwater, attirés lors de la dernière journée du mercato, ce sont deux éléments qu'il n'est jamais regrettable de compter dans son effectif. Les Blues viennent de battre Everton et Tottenham coup sur coup, montrant qu'il faudrait compter sur eux cette saison. Privés de Coupe d'Europe l'an passé, dominés par le PSG en 2014/15 et 2015/16, les partenaires d'Eden Hazard vont devoir se racheter auprès de leur public.
Pour la deuxième place, l'Atlético fait figure de favori devant la Roma. Aucun joueur n'est parti, afin de faire face à l'interdiction de recrutement du club. Une belle preuve de loyauté de la part d'un effectif modelé par le brillant Diego Simeone. Les cadres comme Griezmann, Godin et Koke auront pour objectif de remporter cette compétition qui leur glisse entre les doigts. En effet, ces dernières années, les Colchoneros sont toujours placés mais jamais gagnants, la faute à leur grand rival, le Real de Madrid. En 2014 et 2016, Sergio Ramos et ses partenaires battent l'Atlético en finale ; en 2015, les Merengue s'imposent sur le fil en quarts ; et, cerise sur le gâteau, Zidane se paye Simeone en mai 2017 pour accéder à la finale, qui le verra mater un autre tacticien, Massimiliano Allegri.
Groupe D.
1 : Juventus de Turin.
2 : FC Barcelone.
3 : Sporting Portugal.
4 : Olympiakos Le Pirée.
Entre le Barça et la Juve, deux colosses en plein doute, les Turinois partent avec un léger avantage sur les Catalans. Même si Dani Alves et Leonardo Bonucci sont partis, le mercato n'est pas complètement raté. Blaise Matuidi, Douglas Costa, Mattia De Sciglio, Benedikt Höwedes et Federico Bernardeschi sont arrivés, permettant à la Vieille Dame de posséder un banc aussi compétitif que son 11 de départ. Malgré une surprenante défaite en Supercoupe d'Italie contre la Lazio de Rome, le début de saison est plutôt positif, même si Chiellini, patron de la défense, doit composer avec plusieurs partenaires en charnière (Benatia, Barzagli, Rugani et Höwedes sont en concurrence). Défaits en finale à deux reprises (2015 et 2017), les partenaires de Buffon ont une fâcheuse tendance à réaliser un parcours impeccable pour finalement échouer sur la dernière marche.
Malmené tout au long de l'été, le FC Barcelone a perdu Neymar, n'a pu signer Verratti, Ceballos et Coutinho, et vient de se faire humilier par le Real de Madrid lors d'une double confrontation à sens unique. Pourtant, les joueurs d'Ernesto Valverde, le nouvel entraîneur, sont en tête de la Liga, le Real ayant déjà perdu des points contre Valence. De quoi redonner un semblant de sourire aux supporters, qui sont malgré tout inquiets après la gestion calamiteuse de ce mercato décisif. Messi et Suarez vont devoir intégrer Dembélé au mieux, pour faire oublier au plus vite le départ de Neymar. Vainqueurs de la Ligue des Champions en 2015 face à la Juve, les Catalans ont été balayés par cette même équipe l'an passé, en quarts de finale. Les retrouvailles vont donc être bouillantes, avec l'inspiration offensive d'un côté, et la science tactique de l'autre.
Groupe E.
1 : Liverpool.
2 : Séville FC.
3 : Spartak Moscou.
4 : NK Maribor.
Les Reds d'Anfield vont retrouver la Ligue des Champions après trois ans d'absence, et ce groupe abordable risque de les mettre en confiance pour la suite. Déchaînés depuis l'arrivée de Jürgen Klopp, qui impose un football aussi rythmé qu'imprévisible, les partenaires de l'intenable Sadio Mané (3 buts) vont enfin se mesurer au gratin du Vieux Continent. Leur début de saison est encourageant, avec un nul et quatre victoires au compteur, mais la défense reste le gros point noir de cette équipe (6 buts encaissés). Privé de Coupe d'Europe l'an passé, Klopp a pu se concentrer sur le championnat, mais il ne fait aucun doute que les supporters voudront voir leur club aller le plus loin possible en Ligue des Champions cette saison. Il devra donc s'adapter à cet enchaînement infernal de rencontres de haut niveau pour satisfaire tout le monde.
Confronté au départ de Jorge Sampaoli, un an seulement après sa nomination, le Séville FC a su réagir de la meilleure des manières. Un recrutement très intelligent (Navas, Nolito, Kjaer, Corchia et Banega), qui permet d'entourer au mieux Steven N'Zonzi, absolument indispensable au milieu de terrain depuis deux saisons. L'effectif est remarquablement complet, ce qui permet à Eduardo Berizzo, le nouvel entraîneur, d'intégrer un maximum de joueurs à la rotation pour concerner tout le monde. Triple vainqueur de la Ligue Europa entre 2014 et 2016, le club d'Andalousie est tombé sur un Leicester beaucoup plus réaliste l'an dernier, se faisant surprendre dès les huitièmes. Il faudra se montrer plus tueur pour aller loin dans cette compétition.
Groupe F.
1 : Manchester City.
2 : Naples.
3 : Shakhtar Donetsk.
4 : Feyenoord Rotterdam.
En dépensant 230 millions cet été pour satisfaire aux besoins de Pep Guardiola, les dirigeants ont montré que City restait un candidat redoutable pour le titre de champion d'Europe. Les recrues sont chères, mais correspondent au projet. Le début de saison semble d'ailleurs valider ce mercato ambitieux (un nul et deux victoires), mais c'est bel et bien en Ligue des Champions que les Cityzens doivent désormais s'affirmer. Pour cela, Guardiola devra se remettre en question afin de remplir les objectifs du club. L'an passé, Monaco avait triomphé de City au terme d'une double confrontation riche en buts ; en 2015/16, c'est le Real de Madrid qui s'était imposé ; en 2014/15, le Barça était sorti vainqueur. Bref, City doit désormais choisir entre son propre style de jeu ou la capacité d'adaptation qui lui permettra de défaire n'importe qui.
De son côté, Naples mise avant tout sur la stabilité. Troisième de Série A au terme d'une saison exceptionnelle l'an passé (26 victoires, 94 buts marqués), le club n'a que très peu recruté, mais n'a laissé partir personne, pour ne pas bouleverser le formidable équilibre de l'équipe. Dries Mertens est reparti sur de belles bases (2 buts), tout comme Lorenzo Insigne (3 passes décisives). Mais le véritable métronome de cette équipe n'est autre que Marek Hamsik, aussi précieux défensivement qu'indispensable offensivement. L'an dernier, seul un Real Madrid de haut niveau avait su éliminer les Napolitains de la Coupe d'Europe. Cette saison, un groupe abordable et un tirage plus clément à l'occasion des huitièmes leur permettrait de lancer une belle dynamique.
Groupe G.
1 : Monaco.
2 : FC Porto.
3 : RB Leipzig.
4 : Besiktas Istanbul.
Champion de France en titre, l'AS Monaco se présente en favori de ce groupe très ouvert. Même les départs de Silva, Mendy, M'Bappé, Germain et Bakayoko ne semblent pas avoir affaibli le club du Rocher, qui peut toujours compter sur un Falcao monumental (déjà 7 buts). Jardim est de nouveau en train de prouver qu'il peut transformer n'importe quel effectif en prétendant sérieux au titre national, et la qualité du recrutement (Keita, Tielemans, Ghezzal) incite à l'optimisme. L'an passé, Fabinho et ses partenaires ont failli aller jusqu'en finale, mais le froid réalisme de la Juve ne leur a laissé aucune chance. Aujourd'hui, cette poule particulièrement abordable pousse à rêver d'une autre épopée.
Quant au FC Porto, privé du titre de champion du Portugal depuis 2013, il faudra batailler pour se défaire de Leipzig. Heureusement, les joueurs de talent sont toujours aussi nombreux (Casillas, Brahimi, Aboubakar), et les Dragons n'ont pas laissé partir leur pépite, le milieu défensif Danilo Pereira. Courtisé par le Paris Saint-Germain, il est finalement resté grâce à l'effort des dirigeants. Véritable socle de l'équipe, il progresse chaque saison, et va tout faire pour emmener Porto le plus loin possible. Sorti dès les huitièmes par la Juve l'an passé, Porto, champion d'Europe en 2004 devant Monaco, espère revenir sur le devant de la scène continentale. L'effectif est encore trop juste pour cela, mais il ne faudrait pas enterrer une équipe aussi imprévisible trop vite.
Groupe H.
1 : Real Madrid.
2 : Borussia Dortmund.
3 : Totenham FC.
4 : APOEL Nicosie.
Pour la première place de ce groupe démentiel, c'est logiquement le Real de Madrid, double tenant du titre, qui part favori. Par un recrutement discret mais parfaitement ciblé (Vallejo, Hernandez, Ceballos), le champion d'Espagne a renforcé un banc de touche déjà bourré de talent. Et nul doute que la rotation impeccable de Zinédine Zidane permettra, comme l'an dernier, de tirer le maximum de chaque joueur de l'effectif. Malgré une première déception contre Valence, les Merengue restent les grands favoris de la Liga, mais aussi de cette Ligue des Champions. Remporter la C1 trois fois de suite serait absolument colossal, mais rien ne semble impossible pour ce Real qui ne cesse d'éblouir face aux autres cadors. Un Bayern écarté au mental, une Juve dynamitée à l'usure, un Barça trahi par son banc, un Atlético à la panoplie trop étroite ...
Derrière, le Borussia Dortmund part avec une longueur d'avance sur Tottenham, qui n'a pas hésité à sacrifier la Coupe d'Europe l'an passé pour viser le titre en Premier League. Malgré les blessures de Reus et le départ d'Ousmane Dembélé, le BVB se porte à merveille. Aubameyang est toujours là, en grande forme (déjà 6 buts), et l'effectif est un superbe mélange de pépites et d'expérience. Même Götze et Schürrle sont opérationnels, participant activement au bon début de saison de leur équipe (trois victoires en quatre rencontres). L'an passé, Dortmund avait doublé le Real Madrid pour accrocher la première place du groupe, avant d'écarter le Benfica Lisbonne. Mais, dans la foulée, Monaco avait pris le dessus. Il appartient désormais aux Borussen de savoir mettre leur philosophie offensive de côté pour franchir un cap sur la scène continentale.