
Il serait difficile aujourd´hui de douter de la qualité du canarien David Silva. Ou bien de ne pas l'inclure parmi les meilleurs du monde à sa position. Mais le '21' ne s'est pas toujours montré à un tel niveau de jeu. Aujourd´hui il est surement le joueur espagnol le plus en forme du moment, et son club et sa sélection bénéficient de cela. Mais avant de donner le saut à la Premier League les critiques sur son irrégularité étaient fréquentes. De l´eau est passée sous les ponts...
David est né il y a 25 ans dans la localité d'Arguineguín. Depuis tout petit il a montré un fort intérêt au football; et puisque son village n´avait pas d´équipe de son âge, il se déplaçait chaque jour à Maspalomas pour pouvoir jouir de sa passion. Il était doué, tellement qu´à l´âge de 14 ans Valence décida de le faire venir lui et sa famille. Le père se convertit en employé du club et le petit David rejoint le centre de formation che. Les dirigeants ne tardèrent pas à voir qu'ils avaient flairés un bon coup, David gagna son premier championnat cadet l'année de son arrivée. Son football ne cessait de se bonifier et il aspira rapidement à quelque chose de plus élevé.
Pour assurer une continuité dans son évolution, David fut prêté peu avant sa majorité. C'est à Éibar que le jeune prodige atterit, une équipe qui n'avait jamais eu l'objectif de monter en première division. Le stade Ipurúa put admirer Silva tout au long de la saison et observer son influence sur le jeu. La magie, le talent et sa forme de jouer ont fait évoluer le football de l'équipe basque, qui réalisa la meilleure saison de son histoire (a trois points de monter).. Pour continuer sa progression, Silva débarqua au Celta de Vigo. Balaídos avait déjà entendu parler de ce petit milieu de terrain prêté par Valence. Les espérances placées sur le canarien lors de ce prêt ont étés satisfaites. Malgré le saut de catégorie, Silva continua de démontrer ses qualités de jeu. Et, vue ses prestations, le club Che ne tarda pas à le faire revenir à la maison.
Après deux ans dehors, le fils prodige revenait donc à Mestalla. Il arrivait avec la lourde charge de remplacer Aimar, idole che partit à Saragosse. Mais ni la pression, ni le manque d´expérience ne pouvaient empêcher la fulgurante progression du jeune prodige. Il fallu peu de temps à David pour faire oublier Aimar et se mettre le public che dans la poche a à peine 20 ans. Valence étant une vitrine beaucoup plus grande, le fait d´être entouré de meilleurs joueurs, le football de Silva ne pouvait que progresser. L'Europe a commencé à écouter son nom avec deux buts importants à San Siro et Stamford Bridge. C’était en huitièmes et quarts de finale Ligue des Champions, la première disputée pour le canarien.
Et comme l´on s´y attendait, Silva reçu sa première convocation en Equipe d´Espagne. En pleine reconversion de la Furia Roja dans le tiki-taka, Luis Aragones décida de lui faire confiance. Et encore une fois, le canarien fut à la hauteur. Il devint fixe dans les convocations, et son travail commença à porter ses fruits. Il gagna la Coupe du Roi avec Valence comme mise en bouche avant son premier grand titre : la Coupe d´Europe de 2008 avec l´Espagne. À ce niveau, la répercussion de la compétition était plus grande pour observer ses vertus, mais aussi David se voyait obligé d´exposer ses défauts à plus d´observateurs. On l´accusait parfois d´être absent lors d´ un match, ou bien d'être irrégulier. Silva entrait donc dans une nouvelle dimension : un grand joueur, objet de critique...
Pendant ce temps les difficultés financières se font trop grandes pour Valence. En plein rassemblement lors de la Coupe du Monde en Afrique du Sud, Silva annonce son transfert à Manchester City comme solution partielle à la crise économique valencianista. Del Bosque compta à peine sur Silva lors de ce Mondial, et l´Espagne gagna finalement le titre suprême cet été 2010. Silva rejoint donc l´Angleterre avec le statut de Champion du Monde. Il y avait beaucoup de doutes émis sur son arrivée en Premier League, notamment à cause de son profil : un joueur de petite taille à l´apparence un peu chétive, avec une énorme qualité technique. Les doutes s´effacèrent rapidement. Silva rehaussa son propre niveau et ne rétrécit pas dans le corps à corps proposé chez les anglosaxons. Avec un public qui l'idolâtre, le prodige espagnol a trouvé en Angleterre le football qui lui convient le mieux. L'intensité britannique apprit à Silva à penser plus rapidement, mais aussi à ne pas se distraire dans un excès de dribbles inutiles balle aux pieds. On notera même une amélioration remarquable dans la présence physique. Un talent et une vision au service du pragmatisme anglais.
La Première Leaguea bonifié David Silva. Et David Silva a amélioré la Première League. L'Espagnol est maintenant l'un des joueurs les plus talentueux au sein du football. Son club, grâce à recrutements sur recrutements, a grimpé plusieurs marches d´un seul coup, et semble aujourd´hui lancé dans la course aux titres. Et Silva aura un grand rôle a jouer. Lors de sa première saison, il remporta la FA Cup et permit à City d´obtenir sa meilleure place en championnat depuis des décennies. Et tandis que son évolution personnelle suit son cours, celle du collectif qu´il forme devrait aussi progresser. Le '21' citizen s'est d´ailleurs converti en l'un des meilleurs passeurs au monde. Sans arriver à être prophète dans son pays, l'évolution de son jeu l'a élevé au premier rang mondial. Plus personne ne dit aujourd´hui qu'il est irrégulier. Ou qu´il se cache lors des grosses rencontres. Son talent est à l'ordre du jour et son rôle principal dans la sélection espagnole augmente sans cesse. Il traverse son meilleur moment, mais sa progression est loin d´être terminée. La saison présente culmine avec la Coupe d´Europe, l´occasion pour David Silva de démontrer qu´il peut être le meilleur joueur européen.
Retour sur sa prestation face a Manchester United
